Matthieu 22, 17
Alors, donne-nous ton avis : Est-il permis, oui ou non, de payer l’impôt à César, l’empereur ? »
Alors, donne-nous ton avis : Est-il permis, oui ou non, de payer l’impôt à César, l’empereur ? »
2250. Vient ensuite l’interrogation : DONNE-NOUS DONC TON AVIS : EST-IL PERMIS OU NON DE PAYER LE CENS À CÉSAR ? Le cens était le tribut qui était versé par tête.
Dis-nous. La demande est habilement enveloppée dans le compliment : Nous avons toute confiance
en vous, et vous le méritez ; daignez donc nous répondre avec votre liberté et votre droiture accoutumées, sur
un point important qui concerne l’honneur de Jéhova et de son peuple privilégié. Ils ont l’air d’avoir discuté
le point en question avec les Hérodiens, sans avoir pu tomber d’accord à son sujet. - Est-il permis de payer.
Il est bon de nous souvenir de la situation politique des Juifs à cette époque. Directement soumis, du moins à
Jérusalem et dans toute la Judée, à l’autorité romaine, dépouillés de leur autonomie à part quelques détails
illusoires, forcés de payer le tribut à l’empereur, ils aimaient cependant à se bercer dans de folles idées
d’indépendance : le peuple de l’Alliance pouvait-il donc être assujetti réellement à des infidèles ? De là des
velléités de révolte qui se faisaient jour par quelques émeutes à l’occasion des grandes fêtes, et qui devaient
aboutir bientôt à une ruine complète. Le parti pharisaïque tout entier, c’est-à-dire les hommes les plus
instruits et en apparence les plus saints de la nation, s’agitaient sourdement contre la domination romaine, et
spécialement contre les impôts qu’ils regardaient comme une honte pour les Juifs. - À César. Le prince
régnant était alors Tibère ; mais ce nom servait depuis quelque temps déjà à désigner en général les
empereurs romains. La question est maintenant très claire : Un Juif, peut-il, en conscience, d’après les
principes théocratiques, payer le tribut à l’empereur ? ou bien, se rappelant qu’il n’a d’autre roi que Jéhova,
contre lequel il se révolterait en reconnaissant l’autorité d’un prince terrestre, n’est-il pas tenu de se
soustraire à l’exigence injuste de l’impôt ? Elle est présentée de telle sorte que Jésus, ce semble, pourra
difficilement se tirer d’affaire par une échappatoire. Enfin tout en paraissant très particulière, elle est en
réalité des plus vastes, puisque, en admettant la légitimité ou l’illégitimité du tribut, on se prononçait par là-
même sur le caractère licite ou illicite de l’obéissance générale à l’empire.