Matthieu 22, 21
Ils répondirent : « De César. » Alors il leur dit : « Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. »
Ils répondirent : « De César. » Alors il leur dit : « Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. »
2253. Ensuite, il s’enquiert de l’effigie : DE QUI EST L’EFFIGIE ET L’INSCRIPTION QUE VOICI ? En effet, à chaque effigie du denier public est jointe une inscription. Il en était de même pour celui-ci.
ILS RÉPONDENT : «DE CÉSAR.» Comprenez, non pas de César Auguste, mais de Tibère César. Et vous devez comprendre que, si le Seigneur interrogeait, ce n’était pas par ignorance, mais plutôt par une disposition de sa part. Il était assez âgé et avait suffisamment vécu parmi les hommes pour connaître l’effigie du denier, mais il en demande la signification. En conséquence, il conclut par la vérité : RENDEZ DONC À CÉSAR CE QUI EST À CÉSAR, ET À DIEU CE QUI EST À DIEU, comme s’il disait : «Vous appartenez à Dieu et à César, et vous utilisez ce qui appartient à Dieu et à César. Vous tenez des richesses naturelles de Dieu, à savoir, le pain et le vin, et vous en donnez à Dieu ; vous tenez de César ces choses artificielles que sont les deniers ; rendez ces choses à César.»
2254. Le sens mystique est le suivant : nous avons une âme qui est à l’image de Dieu ; nous devons donc la rendre à Dieu. Pour ce qui est des choses que nous tenons du monde, nous devons être en paix avec le monde. Même les saints hommes qui sont maintenant au-dessus du monde, parce qu’ils vivent dans le monde avec les autres, doivent cependant chercher la paix avec Babylone, comme on le trouve en Ba 1, 10s. Et cela veut dire que tout ce qui vient de la chair, ce qui vient du monde ou des hommes avec lesquels ils vivent, ils doivent le rendre à Dieu.
ILS RÉPONDENT : «DE CÉSAR.» Comprenez, non pas de César Auguste, mais de Tibère César. Et vous devez comprendre que, si le Seigneur interrogeait, ce n’était pas par ignorance, mais plutôt par une disposition de sa part. Il était assez âgé et avait suffisamment vécu parmi les hommes pour connaître l’effigie du denier, mais il en demande la signification. En conséquence, il conclut par la vérité : RENDEZ DONC À CÉSAR CE QUI EST À CÉSAR, ET À DIEU CE QUI EST À DIEU, comme s’il disait : «Vous appartenez à Dieu et à César, et vous utilisez ce qui appartient à Dieu et à César. Vous tenez des richesses naturelles de Dieu, à savoir, le pain et le vin, et vous en donnez à Dieu ; vous tenez de César ces choses artificielles que sont les deniers ; rendez ces choses à César.»
2254. Le sens mystique est le suivant : nous avons une âme qui est à l’image de Dieu ; nous devons donc la rendre à Dieu. Pour ce qui est des choses que nous tenons du monde, nous devons être en paix avec le monde. Même les saints hommes qui sont maintenant au-dessus du monde, parce qu’ils vivent dans le monde avec les autres, doivent cependant chercher la paix avec Babylone, comme on le trouve en Ba 1, 10s. Et cela veut dire que tout ce qui vient de la chair, ce qui vient du monde ou des hommes avec lesquels ils vivent, ils doivent le rendre à Dieu.
Nous trouvons deux questions dans l'évangile d'aujourd'hui: la première a été posée au Christ par les pharisiens, la seconde aux pharisiens par le Christ. La leur est tout entière terrestre et inspirée par le diable, la sienne tout entière céleste et divine. Celle-là est un effet de l'ignorance et de la méchanceté, celle-ci procède de la sagesse et de la bonté parfaites: Cette effigie et cette légende, de qui sont-elles? Eux répondent: De César. Il leur dit: Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu (Mt 22,20-21). Il faut rendre à chacun ce qui lui revient.
Voilà une parole vraiment pleine de sagesse et de science célestes. Car elle nous enseigne qu'il y a deux sortes de pouvoir, l'un terrestre et humain, l'autre céleste et divin. Elle nous apprend que nous sommes tenus à une double obéissance, l'une aux lois humaines et l'autre aux lois divines. Qu'il nous faut payer à César le denier portant l'effigie et l'inscription de César, à Dieu ce qui a reçu le sceau de l'image et de la ressemblance divines: La lumière de ton visage a laissé sur nous ton empreinte, Seigneur (cf. Ps 4,7).
Nous sommes faits à l'image et à la ressemblance (Gn 1,26) de Dieu. Tu es homme, ô chrétien. Tu es donc la monnaie du trésor divin, un denier portant l'effigie et l'inscription de l'empereur divin. Dès lors, je demande avec le Christ: Cette effigie et cette légende, de qui sont-elles? Tu réponds: "De Dieu." J'ajoute: "Pourquoi donc ne rends-tu pas à Dieu ce qui est à lui?"
Si nous voulons être réellement une image de Dieu, nous devons ressembler au Christ, puisqu'il est l'image de la bonté de Dieu et l'effigie exprimant son être (cf. He 1,3). Et Dieu a destiné ceux qu'il connaissait par avance à être l'image de son Fils (Rm 8,29). Le Christ a vraiment rendu à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. Il a observé de la manière la plus parfaite les préceptes contenus dans les deux tables de la loi divine en devenant obéissant jusqu'à mourir, et à mourir sur une croix (Ph 2,8), et il était orné au plus haut degré de toutes les vertus visibles et cachées.
L'évangile de ce jour met en évidence la prudence sans pareille du Christ, qui lui a fait éviter les pièges de ses ennemis par une réponse si sage et si habile. C'est là qu'apparaît également sa justice: elle inspire son enseignement quand il nous dit de rendre à chacun ce qui lui revient; elle montre qu'il voulut lui aussi s'acquitter de l'impôt, et qu'il paya deux drachmes pour lui-même et deux pour Pierre. C'est là que se manifeste la force d'âme qui le rendit capable d'enseigner ouvertement la vérité, de dire aux Juifs en colère, sans nullement les craindre, qu'il fallait payer les impôts à César. Telle est la voie de Dieu que le Christ a enseignée avec droiture.
Ainsi ceux qui ressemblent au Christ par leur vie, leur conduite et leurs vertus se modelant sur lui, rendent vraiment visible l'image de Dieu. Le renouvellement de cette image divine s'accomplit par la parfaite justice: Rendez à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu, à chacun ce qui lui revient.
Voilà une parole vraiment pleine de sagesse et de science célestes. Car elle nous enseigne qu'il y a deux sortes de pouvoir, l'un terrestre et humain, l'autre céleste et divin. Elle nous apprend que nous sommes tenus à une double obéissance, l'une aux lois humaines et l'autre aux lois divines. Qu'il nous faut payer à César le denier portant l'effigie et l'inscription de César, à Dieu ce qui a reçu le sceau de l'image et de la ressemblance divines: La lumière de ton visage a laissé sur nous ton empreinte, Seigneur (cf. Ps 4,7).
Nous sommes faits à l'image et à la ressemblance (Gn 1,26) de Dieu. Tu es homme, ô chrétien. Tu es donc la monnaie du trésor divin, un denier portant l'effigie et l'inscription de l'empereur divin. Dès lors, je demande avec le Christ: Cette effigie et cette légende, de qui sont-elles? Tu réponds: "De Dieu." J'ajoute: "Pourquoi donc ne rends-tu pas à Dieu ce qui est à lui?"
Si nous voulons être réellement une image de Dieu, nous devons ressembler au Christ, puisqu'il est l'image de la bonté de Dieu et l'effigie exprimant son être (cf. He 1,3). Et Dieu a destiné ceux qu'il connaissait par avance à être l'image de son Fils (Rm 8,29). Le Christ a vraiment rendu à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. Il a observé de la manière la plus parfaite les préceptes contenus dans les deux tables de la loi divine en devenant obéissant jusqu'à mourir, et à mourir sur une croix (Ph 2,8), et il était orné au plus haut degré de toutes les vertus visibles et cachées.
L'évangile de ce jour met en évidence la prudence sans pareille du Christ, qui lui a fait éviter les pièges de ses ennemis par une réponse si sage et si habile. C'est là qu'apparaît également sa justice: elle inspire son enseignement quand il nous dit de rendre à chacun ce qui lui revient; elle montre qu'il voulut lui aussi s'acquitter de l'impôt, et qu'il paya deux drachmes pour lui-même et deux pour Pierre. C'est là que se manifeste la force d'âme qui le rendit capable d'enseigner ouvertement la vérité, de dire aux Juifs en colère, sans nullement les craindre, qu'il fallait payer les impôts à César. Telle est la voie de Dieu que le Christ a enseignée avec droiture.
Ainsi ceux qui ressemblent au Christ par leur vie, leur conduite et leurs vertus se modelant sur lui, rendent vraiment visible l'image de Dieu. Le renouvellement de cette image divine s'accomplit par la parfaite justice: Rendez à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu, à chacun ce qui lui revient.
De César. L’effigie est celle de l’empereur et la légende contient son
nom, répondent les étudiants auxquels Jésus fait si bien la leçon. - Rendez donc. Prenant alors cette assertion
pour point de départ, le divin Maître prononce l’une de ses sentences les plus profondes, les plus riches en
heureuses conséquences, si elle n’eût jamais été oubliée dans la pratique. - A César ce qui est à César. C’est
la première partie de la décision : elle répond directement au cas de conscience du v. 17, et règle les devoirs
de l’homme, du chrétien surtout, à l’égard de la puissance civile. Si cette image, si cette devise sont celles de
César, le denier qui les porte appartient à l’empereur : les hommes qui ont actuellement ce denier entre les
mains, qui l’emploient sans scrupule dans leurs contrats d’achat et de vente, montrent par là-même qu’ils
agissent sous l’autorité de César, qu’ils sont ses vassaux ; si César leur redemande sa propriété en forme
d’impôts et de tribut, ils ne doivent pas hésiter à obéir. Le raisonnement est parfait et les Juifs eux-mêmes en
admettaient la force probante : « En tout lieu où la monnaie d'un roi est en vigueur, les habitants
reconnaissent ce roi comme leur maître ». Ce langage est du grave Maimonides, tr. Gezelah, c.v. - Toutefois,
l’enseignement qui est encore plus important : Et à Dieu ce qui est à Dieu. Ces mots règlent la conduite de
l’homme, du chrétien, envers Dieu. Ils montrent qu’au-dessus des autorités de la terre, il y a l’autorité divine,
à laquelle nous devons aussi le respect, l’obéissance et l’amour (« Donne à César ton argent, et à Dieu ta
personne », dit vigoureusement Tertullien, de Idol. 15) ; que ces deux autorités, l’humaine et la divine, ne
sont nullement incompatibles, mais qu’elles peuvent exister de concert pour le bonheur de l’humanité. Ils
renferment en outre les gouvernements dans de justes bornes, qu’ils ne sauraient outrepasser sans impiété, et
ils leur enseignent le grand principe de la vraie politique : respecter, s’ils veulent être respectés eux-mêmes,
les droits sacrés de la religion et de la conscience ; s’allier à Dieu, c’est-à-dire à l’Église, pour empêcher le
mal, pour propager la vérité, pour procurer le bien matériel, intellectuel et surtout moral des peuples. Mais où
est aujourd’hui la politique chrétienne, basée sur cette parole d’or du Sauveur Jésus ?
Dieu, certes, appelle l’homme à le servir en esprit et en vérité ; si cet appel oblige l’homme en conscience, il ne le contraint donc pas. Dieu, en effet, tient compte de la dignité de la personne humaine qu’il a lui-même créée et qui doit se conduire selon son propre jugement et jouir de sa liberté. Cela est apparu au plus haut point dans le Christ Jésus, en qui Dieu s’est manifesté lui-même pleinement et a fait connaître ses voies. Le Christ, en effet, notre Maître et Seigneur [11] doux et humble de cœur a invité et attiré ses disciples avec patience. Certes, il a appuyé et confirmé sa prédication par des miracles, mais c’était pour susciter et fortifier la foi de ses auditeurs, non pour exercer sur eux une contrainte. Il est vrai encore qu’il a reproché leur incrédulité à ceux qui l’entendaient, mais c’est en réservant à Dieu le châtiment au jour du jugement. Lorsqu’il a envoyé ses Apôtres dans le monde, il leur a dit : « Celui qui aura cru et aura été baptisé sera sauvé ; mais celui qui n’aura pas cru sera condamné » (Mc 16, 16). Mais, reconnaissant que de l’ivraie avait été semée avec le froment, il ordonna de les laisser croître l’un et l’autre jusqu’à la moisson, qui aura lieu à la fin des temps. Ne se voulant pas Messie politique dominant par la force, il préféra se dire Fils de l’Homme, venu « pour servir et donner sa vie en rançon pour une multitude » (Mc 10, 45). Il se montra le parfait Serviteur de Dieu, qui « ne brise pas le roseau froissé et n’éteint pas la mèche qui fume encore » (Mt 12, 20). Il reconnut le pouvoir civil et ses droits, ordonnant de payer le tribut à César, mais en rappelant que les droits supérieurs de Dieu doivent être respectés : « Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu » (Mt 22, 21). Enfin, en achevant sur la croix l’œuvre de la rédemption qui devait valoir aux hommes le salut et la vraie liberté, il a parachevé sa révélation. Il a rendu témoignage à la vérité, mais il n’a pas voulu l’imposer par la force à ses contradicteurs. Son royaume, en effet, ne se défend pas par l’épée, mais il s’établit en écoutant la vérité et en lui rendant témoignage, il s’étend grâce à l’amour par lequel le Christ, élevé sur la croix, attire à lui tous les hommes.
Le citoyen est obligé en conscience de ne pas suivre les prescriptions des autorités civiles quand ces préceptes sont contraires aux exigences de l’ordre moral, aux droits fondamentaux des personnes ou aux enseignements de l’Evangile. Le refus d’obéissance aux autorités civiles, lorsque leurs exigences sont contraires à celles de la conscience droite, trouve sa justification dans la distinction entre le service de Dieu et le service de la communauté politique. " Rendez à César ce qui appartient à César, et à Dieu ce qui appartient à Dieu " (Mt 22, 21). " Il faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes " (Ac 5, 29) :
L’ordre juste de la société et de l’État est le devoir essentiel du politique. Un État qui ne serait pas dirigé selon la justice se réduirait à une grande bande de vauriens, comme l’a dit un jour saint Augustin: «Remota itaque iustitia quid sunt regna nisi magna latrocinia ? ». La distinction entre ce qui est à César et ce qui est à Dieu (cf. Mt 22, 21), à savoir la distinction entre État et Église ou, comme le dit le Concile Vatican II, l’autonomie des réalités terrestres, appartient à la structure fondamentale du christianisme. L’État ne peut imposer la religion, mais il doit en garantir la liberté, ainsi que la paix entre les fidèles des différentes religions. De son côté, l’Église comme expression sociale de la foi chrétienne a son indépendance et, en se fondant sur sa foi, elle vit sa forme communautaire, que l’État doit respecter. Les deux sphères sont distinctes, mais toujours en relation de réciprocité.