Matthieu 22, 28

Alors, à la résurrection, duquel des sept sera-t-elle l’épouse, puisque chacun l’a eue pour épouse ? »

Alors, à la résurrection, duquel des sept sera-t-elle l’épouse, puisque chacun l’a eue pour épouse ? »
Saint Thomas d'Aquin
2260. Ils demandent donc : «Tous [les frères] sont morts, ET TOUS L’ONT EUE COMME ÉPOUSE. LORS DE LA RÉSURRECTION, DUQUEL SERA-T-ELLE L’ÉPOUSE ?» Car elle ne pouvait l’être de tous. Cette opinion n’est pas bonne et s’oppose à celle des Pharisiens, car ils croyaient que la résurrection se rapportait à la vie présente, et que chacun retrouverait son épouse et ses biens, etc. C’est pourquoi ils disent : DE QUI SERA-T-ELLE L’ÉPOUSE ? Car elle ne peut être l’épouse de tous. Cette opinion est repoussée en Jb 7, 10 : Il ne reviendra pas dans sa maison. Il ne ressuscitera donc pas pour le même mode de vie.
Louis-Claude Fillion
A la résurrection, dans l’état de résurrection, après la résurrection. - Duquel des sept... ? Quand la femme et ses sept maris consécutifs se retrouveront dans un autre monde, auquel des sept appartiendra-t-elle ? Ils appuient avec emphase sur ce chiffre, pour mieux faire ressortir la difficulté. Quand même il n’y aurait eu que deux mariages; la question se poserait de la même manière ; mais en les multipliant outre mesure, les Sadducéens ont réussi à rendre l’objection plus piquante. La loi existe, veulent-ils dire, et c’est Moïse qui l’a établie ; elle est donc légitime, immuable. Mais voyez à quelles conséquences absurdes elle vous conduit, si vous admettez le dogme de la résurrection : un pareil dogme est donc évidemment inadmissible. - Tous l'ont eue. Ils insistent pour prouver que les sept maris avaient des droits égaux sur la femme, à laquelle ils avaient tous été semblablement unis sur la terre. Divers Rabbins, après avoir discuté un cas semblable quoique moins compliqué, avaient néanmoins décidé que la femme appartiendrait dans le ciel au premier mari. « La femme qui a épousé deux maris en ce monde sera rendue au premier mari dans le monde futur », Sohar Gen. f. 24, 96. Sur ces Rabbins comme sur les Sadducéens tombe le reproche suivant de Jésus.