Matthieu 22, 30
À la résurrection, en effet, on ne prend ni femme ni mari, mais on est comme les anges dans le ciel.
À la résurrection, en effet, on ne prend ni femme ni mari, mais on est comme les anges dans le ciel.
2261. À LA RÉSURRECTION, ON N’ÉPOUSE PAS ET ON N’EST PAS ÉPOUSÉE. [Le Seigneur] clarifie ce qui est en cause. Et parce qu’il avait dit deux choses, à savoir qu’ils ne connaissaient pas les Écritures ni la puissance de Dieu, il déclare donc, en premier lieu, qu’ils ignoraient la puissance de Dieu, et, en second lieu, [qu’ils ignoraient] les Écritures. Et alors qu’il avait d’abord parlé des Écritures, pourquoi cela est-il clarifié en second lieu ? Chrysostome répond que, lorsque quelqu’un discute avec un autre qui se trompe par malice, il doit d’abord alléguer une autorité ; lorsqu’il discute avec [un autre qui se trompe] par ignorance, il doit d’abord mettre de l’avant une justification, puis ensuite une autorité. Ainsi fait le Seigneur.
2262. Premièrement, il met de l’avant une justification. Il dit donc : À LA RÉSURRECTION, ON N’ÉPOUSE PAS ET ON N’EST PAS ÉPOUSÉE. Tout d’abord, cela est vrai au sens littéral : ON N’ÉPOUSE PAS, etc., car cela ne sera pas alors nécessaire comme ce l’est maintenant. Jérôme [dit] qu’épouser s’entend différemment en latin et en grec, car, au sens propre, épouser, en latin [nubere], est le fait des femmes ; on dit donc qu’il s’agit d’un neutre passif. Mais, en grec, ce sont les hommes qui épousent, c’est-à-dire, qui prennent femme ; les femmes sont épousées, elle n’épousent pas. Il dit donc : ON N’ÉPOUSE PAS, à savoir, les hommes [n’épousent pas] ; ET ON N’EST PAS ÉPOUSÉE, à savoir, les femmes [ne sont pas épousées]. En effet, comme les noces sont destinées à la procréation d’une postérité, afin que l’homme continue à exister en son semblable, alors qu’il ne peut être conservé en lui-même, et comme la résurrection vise l’immortalité, les noces ne seront pas alors nécessaires. Ceux-ci se trompaient donc et ignoraient la puissance de Dieu.
2263. MAIS ON EST COMME DES ANGES DANS LE CIEL. Cet état est l’état de la récompense et la fin de la vie présente. Jb 14, 14 : Penses-tu que l’homme mort vivra de nouveau ? Tous les jours où je me bats, j’attends que vienne ma transformation, et cette transformation sera la récompense. Cette vie-là sera celle de ceux qui brillent par l’intelligence. Mais pourquoi seront-ils semblables aux anges ? Parce qu’ils seront sans passions, car maintenant l’homme a une intelligence liée aux sens et, en cela, il est différent des anges ; mais alors, il sera purifié. Ils seront donc semblables aux anges. 2 R [2 Sm] 14, 17 : En effet, le Seigneur mon roi est comme l’ange du Seigneur, de sorte qu’il ne sera troublé ni par la bénédiction ni par la malédiction. Ainsi, ceux qui ont un esprit élevé au-dessus des passions sont semblables aux anges. Or, les passions qui rendent les hommes les plus semblables aux animaux sont les passions relatives aux choses sexuelles, qui sont mises en œuvre dans le mariage. Ainsi donc, alors, ON N’ÉPOUSERA PAS NI NE SERA ÉPOUSÉE.
2264. De même, certains ont dit que tous ne ressusciteront pas, mais seulement les hommes. Mais Augustin démolit cela en disant que le sexe ressuscitera. Or, le sexe n’est pas sauvé chez l’homme seulement. [Le Seigneur] écarte cette opinion lorsqu’il dit : ON N’ÉPOUSERA NI NE SERA ÉPOUSÉE. Par cela, il est donné à entendre que les deux sexes [ressusciteront], mais ils n’épouseront ni ne seront épousés.
2262. Premièrement, il met de l’avant une justification. Il dit donc : À LA RÉSURRECTION, ON N’ÉPOUSE PAS ET ON N’EST PAS ÉPOUSÉE. Tout d’abord, cela est vrai au sens littéral : ON N’ÉPOUSE PAS, etc., car cela ne sera pas alors nécessaire comme ce l’est maintenant. Jérôme [dit] qu’épouser s’entend différemment en latin et en grec, car, au sens propre, épouser, en latin [nubere], est le fait des femmes ; on dit donc qu’il s’agit d’un neutre passif. Mais, en grec, ce sont les hommes qui épousent, c’est-à-dire, qui prennent femme ; les femmes sont épousées, elle n’épousent pas. Il dit donc : ON N’ÉPOUSE PAS, à savoir, les hommes [n’épousent pas] ; ET ON N’EST PAS ÉPOUSÉE, à savoir, les femmes [ne sont pas épousées]. En effet, comme les noces sont destinées à la procréation d’une postérité, afin que l’homme continue à exister en son semblable, alors qu’il ne peut être conservé en lui-même, et comme la résurrection vise l’immortalité, les noces ne seront pas alors nécessaires. Ceux-ci se trompaient donc et ignoraient la puissance de Dieu.
2263. MAIS ON EST COMME DES ANGES DANS LE CIEL. Cet état est l’état de la récompense et la fin de la vie présente. Jb 14, 14 : Penses-tu que l’homme mort vivra de nouveau ? Tous les jours où je me bats, j’attends que vienne ma transformation, et cette transformation sera la récompense. Cette vie-là sera celle de ceux qui brillent par l’intelligence. Mais pourquoi seront-ils semblables aux anges ? Parce qu’ils seront sans passions, car maintenant l’homme a une intelligence liée aux sens et, en cela, il est différent des anges ; mais alors, il sera purifié. Ils seront donc semblables aux anges. 2 R [2 Sm] 14, 17 : En effet, le Seigneur mon roi est comme l’ange du Seigneur, de sorte qu’il ne sera troublé ni par la bénédiction ni par la malédiction. Ainsi, ceux qui ont un esprit élevé au-dessus des passions sont semblables aux anges. Or, les passions qui rendent les hommes les plus semblables aux animaux sont les passions relatives aux choses sexuelles, qui sont mises en œuvre dans le mariage. Ainsi donc, alors, ON N’ÉPOUSERA PAS NI NE SERA ÉPOUSÉE.
2264. De même, certains ont dit que tous ne ressusciteront pas, mais seulement les hommes. Mais Augustin démolit cela en disant que le sexe ressuscitera. Or, le sexe n’est pas sauvé chez l’homme seulement. [Le Seigneur] écarte cette opinion lorsqu’il dit : ON N’ÉPOUSERA NI NE SERA ÉPOUSÉE. Par cela, il est donné à entendre que les deux sexes [ressusciteront], mais ils n’épouseront ni ne seront épousés.
Dans ce verset, Jésus prouve
d’abord aux Sadducéens qu’ils ignorent la grandeur de la puissance divine. Ils la croient limitée, ils
supposent qu’au ciel les relations et les conditions de la vie présente doivent nécessairement exister, sans que
Dieu puisse rien modifier. C’est une erreur grossière. Dieu n’est-il pas tout-puissant et celui qui a créé notre
nature n’est-il pas capable de la transformer à son gré ? Et c’est précisément ce qu’il fera dans l’autre vie,
après la résurrection générale. Avec une nouvelle naissance Dieu donnera à nos corps de nouvelles qualités :
aussi, pour conserver un peuple dont tous les membres seront immortels, il n’ y aura besoin ni de mariage, ni
de génération. Donc l’objection des Sadducéens tombe complètement à faux. « Dans le monde futur, dit
aussi le Talmud, Berachoth f. 17, il ne sera pas nécessaire de manger, ni de boire, ni de se multiplier par le
mariage, ni d'acheter ou de vendre… mais les justes siégeront, leurs couronnes sur la tête, et ils jouiront de la
splendeur de Dieu ». - On n'épousera... est dit des hommes, qui ont un rôle plus actif dans le choix d’une
épouse ; ni on ne sera épousé est dit des femmes qui n’avaient alors au contraire qu’un rôle passif, leurs
parents choisissant ou acceptant pour elles celui qui devait être le compagnon de leur vie. - Ils seront comme
les anges. L’état des ressuscités ne ressemblera point à tous égards à celui des anges ; mais leur nature
deviendra sous plus d’un rapport, et spécialement pour ce qui concerne le mariage et les infirmités des sens,
conforme à la nature angélique. C’est ce que l’Apôtre S. Paul développe dans un admirable langage, 1 Cor.
15, 42-44 : « Ainsi en est-il de la résurrection des morts. Ce qui est semé périssable ressuscite impérissable ;
ce qui est semé sans honneur ressuscite dans la gloire ; ce qui est semé faible ressuscite dans la puissance ; ce
qui est semé corps physique ressuscite corps spirituel ; car s’il existe un corps physique, il existe aussi un
corps spirituel ». Remarquons bien que les Sadducéens niaient l’existence des anges, Cf. Act. 23, 8 ; mais le
Sauveur ne redoute pas leurs négations et il est prêt à les satisfaire sur ce point comme sur celui de la
résurrection ; voilà pourquoi il introduit cette idée secondaire.