Matthieu 22, 7

Le roi se mit en colère, il envoya ses troupes, fit périr les meurtriers et incendia leur ville.

Le roi se mit en colère, il envoya ses troupes, fit périr les meurtriers et incendia leur ville.
Saint Thomas d'Aquin
2231. Vient ensuite leur punition : EN ENTENDANT CELA, LE ROI FUT PRIS DE COLÈRE, etc. Plus haut, il avait présenté la peine spirituelle. Ici, il présente la peine temporelle. C’est pourquoi il disait : À UN HOMME [QUI ÉTAIT] ROI, et ici il dit : À UN ROI, car le mot «homme» semble se rapporter à la bienveillance, et celui de «roi» à la punition. C’est pourquoi il dit ici seulement «roi». Sg 14, 17 : Des hommes qui ne pouvaient l’honorer en personne, parce qu’ils habitaient à distance, firent une image visible qu’ils voulaient honorer, afin de rendre un culte en le flattant comme s’il était présent à celui qui était absent.

LE ROI FUT PRIS DE COLÈRE. Il faut remarquer que lorsque la colère est attribuée à Dieu, elle ne signifie pas un bouleversement, mais une punition, car les gens en colère ont l’habitude de punir. C’est pourquoi la punition est appelée colère. Il faut le relever à l’encontre de certains hérétiques, car ils ont coutume d’objecter que le Dieu de l’Ancien Testament n’est pas bon puisqu’il ordonne de punir, etc.

2232. IL ENVOYA SES TROUPES QUI FIRENT PÉRIR CES MEURTRIERS. Ces armées sont les esprits angéliques ou les citoyens romains qui, sous Titus et Vespasien, en tuèrent beaucoup. Ps 23[24], 1 : La terre et tout ce qu’elle contient appartiennent au Seigneur. ET ILS INCENDIÈRENT LEURS VILLES, car elles furent brûlées. Is 1, 7 : Le feu consumera vos villes.

Ou bien, on peut l’entendre au sens mystique : leurs corps ou les rassemblements d’hérétiques.
Louis-Claude Fillion
Le Roi … fut irrité. Jamais colère n’avait été plus légitime, car c’est le roi lui-même qui avait été offensé dans la personne de ses ambassadeurs, et ces sortes d’affronts réclament une prompte et terrible vengeance ; Cf. 2 Reg. 10 ; dans notre histoire contemporaine, le dey d’Alger et le coup d’éventail donné au ministre du roi de France. Mais quelles proportions prend aussitôt l’injure quand on se rappelle que le roi de la parabole n’est autre que Dieu lui-même ! Aussi comment les coupables pourront-ils résister à sa fureur ? Il lance contre eux ses armées, c’est-à-dire, d’après S. Grégoire, Hom. 38 in Evang., les anges, ministres ordinaires de ses volontés ; plus probablement , les légions de Rome (S. Irénée, Contr. Hær. 4, 36) chargées, comme autrefois les phalanges assyriennes, Is. 10, 5 ; 13, 5 ; Jerem. 25, 5, etc, d’exécuter ses décrets de vengeance. - Il extermina, il les fait périr à leur tour. - Brûla leur ville. Allusion frappante à la ruine de Jérusalem. On a remarqué depuis longtemps que Jésus-Christ dit ici « leur ville », bien que la ville appartînt au roi et fût sa résidence. Mais il l’a répudiée, il a cessé de la regarder comme sienne : c’est en qualité de ville étrangère, ennemie même, qu’il la traite sans pitié. - Après avoir prophétisé plus haut, vv. 5 et 6, la brutale conduite des Juifs envers ses Apôtres, le divin Maître prédit ici avec la plus grande précision les châtiments qu’ils s’attireront par là même. Plusieurs de ses interlocuteurs furent peut-être écrasés ou brûlés vifs sous les débris fumants du temple, auprès duquel cette prophétie épouvantable était prononcée.