Matthieu 22, 8

Alors il dit à ses serviteurs : “Le repas de noce est prêt, mais les invités n’en étaient pas dignes.

Alors il dit à ses serviteurs : “Le repas de noce est prêt, mais les invités n’en étaient pas dignes.
Saint Thomas d'Aquin
2233. Vient ensuite l’appel des païens et l’examen [par le roi] est présenté. Il fait trois choses : premièrement, [son] ordre est présenté ; deuxièmement, l’exécution [de l’ordre] ; troisièmement, l’effet. Le second point [se trouve] en cet endroit : SES SERVITEURS S’EN ALLÈRENT, etc. [22, 10] ; le troisième, en cet endroit : ET LA SALLE DES NOCES FUT REMPLIE DE CONVIVES [22, 10].

À propos du premier point, il fait deux choses : premièrement, il donne la raison de son ordre ; deuxièmement, il formule son ordre.

[Le Seigneur] dit donc : ALORS IL DIT À SES SERVITEURS : «LA NOCE EST PRÊTE, MAIS CEUX QUI Y AVAIENT ÉTÉ INVITÉS EN SONT INDIGNES.» LA NOCE EST PRÊTE, c’est-à-dire, le Fils s’est incarné, selon ce [qui est dit] en Is 5, 4 : Qu’aurais-je pu faire de plus pour toi, ô ma vigne ? MAIS CEUX QUI Y AVAIENT ÉTÉ INVITÉS EN SONT INDIGNES, c’est-à-dire qu’ils s’en sont rendus indignes. Et comment ? Comme il est dit en Rm 10, 3 : Ignorant la volonté de Dieu et voulant imposer la leur, ils ne se sont pas soumis à la justice de Dieu ; et Ac 13, 46 : Mais parce que vous l’avez rejeté et que vous vous êtes jugés indignes de la vie éternelle, nous nous tournons vers les païens. Ainsi, par la faute des Juifs, le salut a été apporté aux païens. Ap 3, 11 : Conserve ce que tu as, de crainte qu’un autre ne reçoive ta couronne.
Louis-Claude Fillion
Seconde partie de la parabole, vv. 8-14. « On voit encore dans ces deux paraboles que ce ne sont point les gentils qui sont appelés les premiers, mais les Juifs; et que, comme Dieu ne donne sa vigne à d’autres qu’après que les vignerons non-seulement n’en ont pas reçu le maître, mais qu’ils l’ont même fait mourir cruellement, il n’appelle aussi ces derniers aux noces qu’après que les autres ont refusé d’y venir » S. Jean Chrysostôme, Hom. 69 in Matth. – Alors il dit... Les Apôtres suivirent constamment la même règle. C’est à vous, disait S. Paul à la colonie israélite d’Antioche de Pisidie, Act. 13, 46, que nous devions prêcher en premier lieu la parole de Dieu ; mais puisque vous vous en jugez indignes, voici que nous allons nous adresser aux Gentils. - Les noces sont prêtes. La fête des noces se célébrera quand même ; l’abstention des Juifs et leur incrédulité n’empêcheront pas le divin fiancé d’épouser son Église. Bien plus, le mariage aura toute la solennité qu’on s’était proposé de lui donner : les hôtes seuls seront transformés. - N'en étaient pas dignes. Les Juifs ont montré surabondamment, par leur manière d’agir envers Notre-Seigneur Jésus-Christ et envers ses Apôtres, qu’ils ne méritaient point de participer au salut messianique. S’ils sont exclus, c’est par leur propre faute. Comme les premiers invités avaient des titres qui leur donnaient le droit d’assister au festin nuptial, le roi prend acte de leur indignité : ils ne pourront nullement se plaindre et rejeter la faute sur lui.