Matthieu 22, 9

Allez donc aux croisées des chemins : tous ceux que vous trouverez, invitez-les à la noce.”

Allez donc aux croisées des chemins : tous ceux que vous trouverez, invitez-les à la noce.”
Saint Thomas d'Aquin
2234. ALLEZ DONC À LA SORTIE DES CHEMINS, etc. Par les chemins sont signifiés les divers enseignements, car ils sont des chemins qui nous conduisent à la vérité. Les Gentils sont donc à la sortie des enseignements. Ainsi, ALLEZ À LA SORTIE DES CHEMINS, c’est-à-dire vers ceux qui adhèrent à des enseignements erronés. Ou bien, autrement, Is 9, 2 : Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu la lumière. Par les chemins, on entend donc les bonnes actions, dont [parle] Pr 4, 27 : Le Seigneur connaît les chemins qui sont à droite. Par les sorties, [on entend] tout ce qui peut concourir aux actions.

ET CONVIEZ AUX NOCES TOUS CEUX QUE VOUS POURREZ TROUVER. Ainsi, plus loin, 28, 19 : Allez, enseignez à toutes les nations, etc.
Louis-Claude Fillion
Allez donc... Dieu donne des ordres pour une nouvelle invitation. Mais, tandis que la précédente avait été limitée aux descendants d’Israël, celle-ci est universelle et ne souffre pas d’exception. - Appelez tous ceux que vous trouverez, dit-il à ses serviteurs, les Apôtres. Sans figure, « allez enseignez toutes les nations », 28, 19. Tout le genre humain, sans distinction de rang, de patrie, d’âge, de sexe, de condition, est invité aux noces de l’Agneau ; mieux encore, tout le genre humain est appelé à devenir la fiancée du Christ, car, suivant la belle pensée de S. Augustin, In Epist. 1 Joan. Tract. 2, « Ce n'est pas comme dans les noces charnelles où il y a ceux qui assistent aux noces et celle qui se marie. Dans l’Église, ceux qui assistent aux noces, s'ils le font dans de bonnes dispositions, deviennent l’Épouse ». Le filet évangélique sera donc jeté dans le vaste océan du monde, ramassant des poissons de toute sorte, les bons pour les améliorer encore, les mauvais pour leur communiquer une bonne nature, sans quoi ils seront plus tard rejetés, comme le montre la suite de notre parabole. - Les interprètes ne sont pas d’accord sur le sens de l’expression carrefours, qui peut désigner soit les croisées des rues (S. Jean Chrys., Schleusner), soit les places publiques sur lesquelles elles débouchent (Kuinœl), soit enfin les banlieues de la ville où elles se terminent (Grotius). Dans les deux premiers cas, le roi enverrait ses serviteurs dans les parties les plus fréquentées de la cité ; dans le troisième, on verrait mieux son intention d’appeler les Gentils, situés en dehors du territoire théocratique ; Ezech. 48, 30 où les mots signifient les portes de la ville.