Matthieu 23, 27

Malheureux êtes-vous, scribes et pharisiens hypocrites, parce que vous ressemblez à des sépulcres blanchis à la chaux : à l’extérieur ils ont une belle apparence, mais l’intérieur est rempli d’ossements et de toutes sortes de choses impures.

Malheureux êtes-vous, scribes et pharisiens hypocrites, parce que vous ressemblez à des sépulcres blanchis à la chaux : à l’extérieur ils ont une belle apparence, mais l’intérieur est rempli d’ossements et de toutes sortes de choses impures.
Saint Thomas d'Aquin
2349. MALHEUR À VOUS… QUI RESSEMBLEZ À DES SÉPULCRES BLANCHIS ! Ici, [le Seigneur] leur fait des reproches pour ce qui concerne les péchés spirituels. Premièrement, il présente une comparaison ; deuxièmement, il l’explique.

On appelle sépulcre l’endroit où repose un corps mort. Les corps des saints qui sont morts sont le temple de Dieu, dans lequel Dieu habite. 1 Co 3, 17 : Le temple de Dieu que vous êtes est saint. Le corps est la demeure de l’âme et l’âme est le siège de Dieu. Ainsi, de même que le corps est la demeure de l’âme, de même l’âme l’est-elle de Dieu. Ps 10, 5 : Le Seigneur dans son saint temple, etc. Mais le corps du pécheur est un sépulcre parce qu’il contient un mort, puisque l’âme meurt par le péché. C’est pourquoi les méchants sont appelés un sépulcre. Ps 13[14], 3 : Leur bouche est un sépulcre. Dans le sépulcre, le corps mort est à l’intérieur et, parfois, il n’y a à l’extérieur qu’une image, qui semble être vivante par le visage. Ap 3, 1 : On te dit vivant, mais tu es mort. [Le Seigneur] dit donc : AU DEHORS, ILS ONT BELLE APPARENCE, à cause de l’ornementation extérieure, MAIS, AU-DEDANS, ILS SONT PLEINS D’OSSEMENTS DE MORTS ET DE TOUTE POURRITURE, c’est-à-dire de toute pourriture et impureté.
Louis-Claude Fillion
Sous une autre image, ce « Malheur » de Jésus exprime tout à fait la même pensée que le précédent. - Semblables à des sépulcres. Il y a là une nouvelle allusion aux mœurs du temps. Chaque année, vers le 15 adar, quelques semaines avant la Pâque, tous les tombeaux étaient blanchis au badigeon, soit par honneur pour les morts, soit surtout pour qu’ils devinssent bien visibles, de sorte que personne ne les touchât par mégarde, ce qui eût suffi pour faire contracter une souillure légale, Cf. Num. 19, 16. Cet usage est constaté par plusieurs passages des livres rabbiniques ; v. g. Maasar Scheni, v, 1 : « Ils marquent les places des tombeaux avec de la chaux, qu'ils ont adoucie en la diluant dans l'eau ». Ibid. f. 55 : « Ne voient-ils pas les tombeaux avant le mois d'adar ?… Pourquoi les peignent-ils ainsi ? Pour les traiter comme s'il s'agissait de lépreux. Le lépreux crie : Impur, impur : et de même le tombeau te crie : Saleté et te dit : ne t'approche pas ». – Qui paraissent beaux. Les sépulcres fraîchement blanchis produisaient un bel effet au milieu de la verdure et du paysage ; on en peut juger par les tombeaux musulmans qui, fréquemment lavés à l’eau de chaux comme ceux des Juifs, se détachent agréablement des noirs massifs de cyprès qui les entourent : mais la corruption la plus affreuse ne règne pas moins sous ces pierres peintes et sculptées. Et c’est là, dit Jésus, une fidèle image des Pharisiens. Quelle comparaison ! Comme elle met à nu la dépravation de leurs cœurs ! Les hypocrites de leur espèce sont appelés dans le Talmud des hommes peints : « Les hommes peints sont ceux dont l'apparence externe ne correspond pas à la nature intérieure ; ils sont colorés à l'extérieur, mais pas à l'intérieur », Bab. Sota, f. 22, 2, glose.
Fulcran Vigouroux
Les Juifs, dans la crainte qu’on ne se souillât en touchant les tombeaux, les blanchissaient au dehors afin qu’on les distinguât.