Matthieu 23, 3
Donc, tout ce qu’ils peuvent vous dire, faites-le et observez-le. Mais n’agissez pas d’après leurs actes, car ils disent et ne font pas.
Donc, tout ce qu’ils peuvent vous dire, faites-le et observez-le. Mais n’agissez pas d’après leurs actes, car ils disent et ne font pas.
2297. Ensuite, [le Seigneur] les prévient d’obéir [aux scribes et aux Pharisiens] avec précaution, et il fait deux choses : premièrement, il les exhorte à [leur] obéir ; deuxièmement, à [les] éviter.
TOUT CE QU’ILS VOUS DIRONT, OBSERVEZ-LE, à savoir, dans [votre] cœur, ET FAITES-LE, dans vos actes. Dt 17, 9 : Tu viendras vers les prêtres de la famille de Lévi et vers le juge, puis : Tu feras tout ce qu’ils diront ; vient ensuite : Tu suivras leur décision. Et l’Apôtre [dit] : Obéissez à vos supérieurs [Rm 13, 1]. Et cela va à l’encontre des manichéens qui disaient que la loi ancienne n’était pas bonne. Il est clair qu’elle est bonne, puisque le Seigneur a ordonné de l’observer.
2298. Mais quelqu’un pourrait objecter : «Nous devons donc observer les dispositions de la loi, ce qui est contraire à l’enseignement des apôtres, Ac 15, 29.» Il faut savoir qu’il faut toujours respecter l’autorité du législateur selon son intention. Or, le législateur dit que certaines choses doivent toujours être observées, et celles-ci doivent toujours être observées ; mais il dit de certaines choses qu’elles ne sont qu’une ombre, comme on le lit en Col 2, 17 : Qui sont l’ombre des choses à venir. Les dispositions morales sont donc des commandements qui, selon l’intention du législateur, doivent être toujours observés ; mais les dispositions légales [ne doivent être observées] que pour un temps, à savoir, pour le temps qui précède le Christ. Ainsi, avant cette époque, elles doivent être observées, après, non, car celui qui les observerait ferait injure au Christ. Et Augustin donne un exemple. Si quelqu’un disait : «Je ne mangerai pas demain», cette parole est le signe de cette réalité ; et si, après avoir mangé, il disait la même chose, il ne parlerait pas correctement. De même, comme ces dispositions légales étaient les signes du Christ qui devait venir, celui qui les observerait après la venue du Christ ne les observerait pas correctement. Ainsi, TOUT CE QU’ILS VOUS DIRONT, conformément à l’intention du législateur, FAITES-LE.
2299. MAIS N’AGISSEZ PAS COMME ILS LE FONT. Ici, [le Seigneur] enseigne à [les suivre] avec précaution. Vous devez savoir que le prélat est promu non seulement pour que sa doctrine enseigne, mais aussi sa vie. Nous devons donner notre accord à ce qu’il enseigne, car, comme il est dit en Ga 1, 9 : Si quelqu’un vous annonce autre chose que ce que vous avez reçu, qu’il soit anathème. De même, devons-nous nous conformer à sa vie. En effet, sa vie doit être pour nous un exemple, comme la vie du Christ. C’est pourquoi [il est dit] en 1 Co 4, 16 : Soyez mes imitateurs comme je le suis du Christ. Or, [les Pharisiens et les scribes] ne sonnent pas faux dans [leur] doctrine, mais dans [leur] vie. Il faut donc suivre leur doctrine, mais s’écarter de leur vie.
2300. CAR ILS DISENT, ET NE FONT PAS. Ici, [le Seigneur] donne la raison. Premièrement, il présente la raison ; deuxièmement, il l’explique, en cet endroit : ILS LIENT DES FARDEAUX PESANTS, etc. [23, 4]. Tu dis : «CE QU’ILS VOUS ONT DIT, FAITES-LE, car ils disent : “Vous devez bien agir”, mais ILS NE FONT PAS. C’est pourquoi vous ne devez pas agir comme ils le font, car toi qui enseignes qu’il ne faut pas voler, tu voles.» Ps 49[50], 16 : Dieu a dit au pécheur : «Pourquoi racontes-tu mes jugements et as-tu mon alliance à la bouche ?"
TOUT CE QU’ILS VOUS DIRONT, OBSERVEZ-LE, à savoir, dans [votre] cœur, ET FAITES-LE, dans vos actes. Dt 17, 9 : Tu viendras vers les prêtres de la famille de Lévi et vers le juge, puis : Tu feras tout ce qu’ils diront ; vient ensuite : Tu suivras leur décision. Et l’Apôtre [dit] : Obéissez à vos supérieurs [Rm 13, 1]. Et cela va à l’encontre des manichéens qui disaient que la loi ancienne n’était pas bonne. Il est clair qu’elle est bonne, puisque le Seigneur a ordonné de l’observer.
2298. Mais quelqu’un pourrait objecter : «Nous devons donc observer les dispositions de la loi, ce qui est contraire à l’enseignement des apôtres, Ac 15, 29.» Il faut savoir qu’il faut toujours respecter l’autorité du législateur selon son intention. Or, le législateur dit que certaines choses doivent toujours être observées, et celles-ci doivent toujours être observées ; mais il dit de certaines choses qu’elles ne sont qu’une ombre, comme on le lit en Col 2, 17 : Qui sont l’ombre des choses à venir. Les dispositions morales sont donc des commandements qui, selon l’intention du législateur, doivent être toujours observés ; mais les dispositions légales [ne doivent être observées] que pour un temps, à savoir, pour le temps qui précède le Christ. Ainsi, avant cette époque, elles doivent être observées, après, non, car celui qui les observerait ferait injure au Christ. Et Augustin donne un exemple. Si quelqu’un disait : «Je ne mangerai pas demain», cette parole est le signe de cette réalité ; et si, après avoir mangé, il disait la même chose, il ne parlerait pas correctement. De même, comme ces dispositions légales étaient les signes du Christ qui devait venir, celui qui les observerait après la venue du Christ ne les observerait pas correctement. Ainsi, TOUT CE QU’ILS VOUS DIRONT, conformément à l’intention du législateur, FAITES-LE.
2299. MAIS N’AGISSEZ PAS COMME ILS LE FONT. Ici, [le Seigneur] enseigne à [les suivre] avec précaution. Vous devez savoir que le prélat est promu non seulement pour que sa doctrine enseigne, mais aussi sa vie. Nous devons donner notre accord à ce qu’il enseigne, car, comme il est dit en Ga 1, 9 : Si quelqu’un vous annonce autre chose que ce que vous avez reçu, qu’il soit anathème. De même, devons-nous nous conformer à sa vie. En effet, sa vie doit être pour nous un exemple, comme la vie du Christ. C’est pourquoi [il est dit] en 1 Co 4, 16 : Soyez mes imitateurs comme je le suis du Christ. Or, [les Pharisiens et les scribes] ne sonnent pas faux dans [leur] doctrine, mais dans [leur] vie. Il faut donc suivre leur doctrine, mais s’écarter de leur vie.
2300. CAR ILS DISENT, ET NE FONT PAS. Ici, [le Seigneur] donne la raison. Premièrement, il présente la raison ; deuxièmement, il l’explique, en cet endroit : ILS LIENT DES FARDEAUX PESANTS, etc. [23, 4]. Tu dis : «CE QU’ILS VOUS ONT DIT, FAITES-LE, car ils disent : “Vous devez bien agir”, mais ILS NE FONT PAS. C’est pourquoi vous ne devez pas agir comme ils le font, car toi qui enseignes qu’il ne faut pas voler, tu voles.» Ps 49[50], 16 : Dieu a dit au pécheur : «Pourquoi racontes-tu mes jugements et as-tu mon alliance à la bouche ?"
Dans la première partie de ce verset, Jésus tire la
conclusion du fait qu’il vient de signaler, comme on le voit par la particule donc. - Tout ce qu'ils vous
disent... Il est bien évident que Notre-Seigneur ne parle pas ici d’une manière absolue, malgré la généralité
des expressions qu’il emploie ; autrement il se contredirait, puisqu’il a dit ailleurs à ses disciples, Cf. 16, 11,
12, de prendre garde au levain, c’est-à-dire à la doctrine des Pharisiens ; puisque, dans ce discours même, v.
16 et suiv., il attaquera plusieurs de leurs décisions. Il faut donc rattacher son langage actuel aux paroles du
verset précédent, et alors on obtient, selon la juste distinction de Grotius, ce sens très acceptable : « Par le
droit qu’ils ont d’enseigner, et en tant qu’interprètes de la loi, ils vous ont prescrit ce que vous devez faire ».
Jésus envisage donc en ce moment les Scribes comme les dépositaires de l’autorité de Moïse, comme les
Docteurs légitimes du peuple, et il suppose, à ce titre, qu’ils s’acquittent régulièrement de leur mandat, qu’il
n’y a dans leurs interprétations de la parole divine rien de contraire au dogme ni à la morale. Ce principe
établi, il les traitera comme de simples particuliers et il flagellera leurs vices et leur corruption. - Observez et
faites. Répétition de l’idée pour inculquer l’obéissance. Plusieurs manuscrits grecs, quelques versions
anciennes et plusieurs Pères renversent l’ordre des deux verbes. - Selon leurs œuvres. Après avoir posé
l’important principe que nous venons de lire, Jésus traite désormais les Scribes et les Pharisiens comme des
hommes ordinaires, et il attaque sans ménagement leurs vices personnels, leurs erreurs privées. Respectez
leur office, mais détestez leurs œuvres. « Prenez garde, dit poétiquement S. Augustin, Serm. 46 in Ezech.,
qu’en cueillant la bonne doctrine comme une fleur parmi les épines, vous ne vous laissiez déchirer la main
par le mauvais exemple. » - Le Sauveur expose ensuite deux des principaux motifs pour lesquels on doit se
bien garder d’imiter les Pharisiens. Le premier est résumé dans les mots ils disent et ils ne font pas et
développé au v. 4. « Ils prescrivent, mais ils ne pratiquent pas » : Jésus, au contraire, le modèle des Docteurs,
agit en conformité avec son enseignement. S. Paul, dans l’Épître aux Romains, 2, 21-23, donne un
commentaire énergique du reproche adressé par Notre-Seigneur aux Pharisiens : « Toi qui instruis les autres,
tu ne t’instruis pas toi-même ! Toi qui proclames qu’il ne faut pas voler, tu voles ! Toi qui dis de ne pas
commettre l’adultère, tu le commets ! Toi qui as horreur des idoles, tu pilles leurs temples ! Toi qui mets ta
fierté dans la Loi, tu déshonores Dieu en transgressant la Loi ». Saul, qui avait étudié aux pieds des Scribes,
Saul Pharisien zélé, connaissait à fond les mœurs de ses anciens maîtres.