Matthieu 23, 30

et vous dites : “Si nous avions vécu à l’époque de nos pères, nous n’aurions pas été leurs complices pour verser le sang des prophètes.”

et vous dites : “Si nous avions vécu à l’époque de nos pères, nous n’aurions pas été leurs complices pour verser le sang des prophètes.”
Saint Thomas d'Aquin
2354. De même, VOUS DITES : «SI NOUS AVIONS VÉCU DU TEMPS DE NOS PÈRES, NOUS NE NOUS SERIONS PAS JOINTS À EUX POUR VERSER LE SANG DES PROPHÈTES.» Il est courant que, lorsqu’il s’agit des actions des autres, tous soient des juges sévères. Ainsi, si nous voyons quelqu’un pécher, nous estimons qu’il s’agit d’un grand péché, mais nous atténuons notre péché. C’est pourquoi ces fils connaissaient la méchanceté de leurs pères, mais non la leur, plus haut, 7, 5 : Enlève d’abord la poutre de ton œil, puis tu verras pour enlever la paille de l’œil de ton frère.
Louis-Claude Fillion
Jésus veut montrer maintenant que le langage des Scribes sur ce point est en conformité parfaite avec leur conduite, c’est-à-dire plein de vénération et d’amour en apparence, mais en réalité plein d’une affreuse hypocrisie. Ils prétendent que, s’ils eussent vécu à l’époque de leurs pères qui ont massacré les prophètes, ils n’auraient point pris part à leurs meurtres sacrilèges. « Qu’il est aisé, s’écrie Bossuet, ouvrage cité, 62è jour, d’honorer les prophètes après leur mort, pour acquérir la liberté de les persécuter vivants! ». La Bible de Berlembourg fait sur ce verset une observation pleine de finesse : « Demandez à l’époque de Moïse : Quels sont donc les saints ? Ce sera Abraham, Isaac, Jacob, mais nullement Moïse qui mériterait au contraire d’être lapidé. Demandez à l’époque de Samuel : Quels sont les saints ? Moïse et Josué, répondra-t-on ; mais point Samuel. Adressez la même question du vivant du Christ, et vous verrez que les saints seront tous les anciens prophètes avec Samuel, mais point le Christ ni ses Apôtres. » C’est le développement du vieil adage : « Qu'il soit déifié, à la condition qu'il soit mort ».