Matthieu 23, 5
Toutes leurs actions, ils les font pour être remarqués des gens : ils élargissent leurs phylactères et rallongent leurs franges ;
Toutes leurs actions, ils les font pour être remarqués des gens : ils élargissent leurs phylactères et rallongent leurs franges ;
2303. MAIS EN TOUT ILS AGISSENT POUR ÊTRE VUS DES HOMMES. Ici, [le Seigneur] présente [leur] intention, et il fait deux choses : premièrement, il dévoile leur intention ; deuxièmement, il avertit ses disciples de les éviter.
En premier lieu, il présente [leur] intention ; deuxièmement, il l’explique, en cet endroit : EN EFFET, ILS AGRANDISSENT LEURS PHYLACTÈRES, etc. [23, 5].
Quelle est la raison pour laquelle ILS DISENT ET NE FONT PAS ? Parce qu’ils sont incorrigibles. La raison pour laquelle l’homme est si difficile à corriger ou est incorrigible est la recherche de sa propre gloire. Ainsi, Chrysostome [dit] : «Enlève la vaine gloire chez les clercs, et tu élagueras tous les autres vices.» C’est pourquoi [le Seigneur] commence par cela : MAIS EN TOUT ILS AGISSENT POUR ÊTRE VUS DES HOMMES. Jn 12, 43 : Ils ont aimé davantage la gloire qui vient des hommes que la gloire qui vient de Dieu. [Le Seigneur] dit donc : MAIS EN TOUT ILS AGISSENT, car [ils ne posent] pas un seul geste, MAIS ILS FONT TOUT POUR ÊTRE VUS DES HOMMES, à l’encontre de ce qui est dit plus haut, 6, 16 : Ne vous comportez pas comme des hypocrites. Ne leur ressemblez donc pas.
Vient ensuite l’explication : EN EFFET, ILS AGRANDISSENT LEURS PHYLACTÈRES, etc. [Le Seigneur] fait deux choses : premièrement, il dit ce qu’ils font ; deuxièmement, ce qu’ils recherchent : ILS AIMENT À OCCUPER LES PREMIERS DIVANS, etc. [23, 6].
2304. Que font-ils ? Ils ne font pas ce qui est pesant, mais ils font bien certaines choses qui paraissent à l’extérieur : ils portent une tenue sacrée, et cela n’est pas lourd, qu’ils déploient sous forme de phylactères et de franges. En effet, il est dit en Dt 6, 8 : Tu attacheras [les commandements] à ta main et devant tes yeux. À TA MAIN, c’est-à-dire à l’accomplissement d’une action, ET DEVANT TES YEUX, c’est-à-dire à ton examen attentif. Comme ceux-ci recherchaient la gloire en paraissant épris des commandements de Dieu, ils écrivaient les commandements sur des bouts de papier et les plaçaient devant leurs yeux, en les appelant des phylactères, et ils les agrandissaient afin qu’ils soient plus visibles des hommes. C’est pourquoi il est dit : EN EFFET, ILS AGRANDISSENT LEURS PHYLACTÈRES. On lit aussi au sujet des franges, en Nb 15, 38, que le Seigneur a ordonné de fabriquer des franges, car il voulait que le peuple juif se distingue des autres peuples. Afin de se montrer plus religieux, [les scribes et les Pharisiens] allongeaient les franges et les attachaient avec des épingles afin de paraître se piquer, pour rappeler qu’ils étaient juifs. Ils ne montrent donc que des choses extérieures, plus haut, 7, 15 : Ils viennent vers vous habillés comme des brebis.
Et que cherchent-ils ? AFIN D’ÊTRE VUS DES HOMMES. Or, cette gloire se manifeste par trois choses : par la préséance, par le respect exprimé et par l’éloge de leur nom. En effet, celui qui recherche la gloire recherche une de ces choses ou toutes.
En premier lieu, il présente [leur] intention ; deuxièmement, il l’explique, en cet endroit : EN EFFET, ILS AGRANDISSENT LEURS PHYLACTÈRES, etc. [23, 5].
Quelle est la raison pour laquelle ILS DISENT ET NE FONT PAS ? Parce qu’ils sont incorrigibles. La raison pour laquelle l’homme est si difficile à corriger ou est incorrigible est la recherche de sa propre gloire. Ainsi, Chrysostome [dit] : «Enlève la vaine gloire chez les clercs, et tu élagueras tous les autres vices.» C’est pourquoi [le Seigneur] commence par cela : MAIS EN TOUT ILS AGISSENT POUR ÊTRE VUS DES HOMMES. Jn 12, 43 : Ils ont aimé davantage la gloire qui vient des hommes que la gloire qui vient de Dieu. [Le Seigneur] dit donc : MAIS EN TOUT ILS AGISSENT, car [ils ne posent] pas un seul geste, MAIS ILS FONT TOUT POUR ÊTRE VUS DES HOMMES, à l’encontre de ce qui est dit plus haut, 6, 16 : Ne vous comportez pas comme des hypocrites. Ne leur ressemblez donc pas.
Vient ensuite l’explication : EN EFFET, ILS AGRANDISSENT LEURS PHYLACTÈRES, etc. [Le Seigneur] fait deux choses : premièrement, il dit ce qu’ils font ; deuxièmement, ce qu’ils recherchent : ILS AIMENT À OCCUPER LES PREMIERS DIVANS, etc. [23, 6].
2304. Que font-ils ? Ils ne font pas ce qui est pesant, mais ils font bien certaines choses qui paraissent à l’extérieur : ils portent une tenue sacrée, et cela n’est pas lourd, qu’ils déploient sous forme de phylactères et de franges. En effet, il est dit en Dt 6, 8 : Tu attacheras [les commandements] à ta main et devant tes yeux. À TA MAIN, c’est-à-dire à l’accomplissement d’une action, ET DEVANT TES YEUX, c’est-à-dire à ton examen attentif. Comme ceux-ci recherchaient la gloire en paraissant épris des commandements de Dieu, ils écrivaient les commandements sur des bouts de papier et les plaçaient devant leurs yeux, en les appelant des phylactères, et ils les agrandissaient afin qu’ils soient plus visibles des hommes. C’est pourquoi il est dit : EN EFFET, ILS AGRANDISSENT LEURS PHYLACTÈRES. On lit aussi au sujet des franges, en Nb 15, 38, que le Seigneur a ordonné de fabriquer des franges, car il voulait que le peuple juif se distingue des autres peuples. Afin de se montrer plus religieux, [les scribes et les Pharisiens] allongeaient les franges et les attachaient avec des épingles afin de paraître se piquer, pour rappeler qu’ils étaient juifs. Ils ne montrent donc que des choses extérieures, plus haut, 7, 15 : Ils viennent vers vous habillés comme des brebis.
Et que cherchent-ils ? AFIN D’ÊTRE VUS DES HOMMES. Or, cette gloire se manifeste par trois choses : par la préséance, par le respect exprimé et par l’éloge de leur nom. En effet, celui qui recherche la gloire recherche une de ces choses ou toutes.
Voici cependant un point à propos duquel les Scribes
et les Pharisiens manifestent un vrai zèle, sans craindre un grand déploiement d’activité : c’est lorsqu’il est
question d’acquérir l’estime des hommes par tous les moyens. - Toutes leurs actions... Jésus condense dans
cette phrase le second motif qui devait exciter ses auditeurs à fuir les exemples pharisaïques. - Pour être vus,
et par suite pour être loués, pour être estimés. Tout est donc extérieur dans la conduite de ces hommes, tout
tend à l’effet, Cf. v. 20 : ils ne travaillent point pour Dieu, mais pour eux-mêmes. - Notre-Seigneur signale
dans la seconde moitié du v. 5 et dans les deux suivants divers traits de la vie soit religieuse, soit profane des
Pharisiens, qui justifient ce reproche accablant. Le Discours sur la Montagne nous en avait déjà révélé
plusieurs. Cf. 6, 2, 5. 16. - Premier trait : Ils portent de larges phylactères. Les phylactères, voir dans
l’Ancien Testament, Ex. 13, 16 ; Deut. 6, 8 ; 11, 18 , étaient de petites bandes de parchemin sur lesquelles
étaient écrits les quatre passages suivants du Pentateuque : Ex. 12, 2-10 ; 11-17 ; Deut. 6, 4-9 ; 11, 13-22.
Pliées délicatement, ces bandes étaient placées dans une capsule en basane, laquelle était elle-même fixée sur
une lanière de cuir dont les deux extrémités servaient à attacher tout l’appareil soit au front, soit au bras
gauche. Il y avait ainsi deux sortes de Tephillines, les Tephillines de la tête et les Tephillines de la main.
L’obligation de les porter pendant la prière et pendant plusieurs autres actes religieux est déduite par les Juifs
de ces paroles de Moïse au livre du Deutéronome, 6, 6-8 : « Ces paroles que je te donne aujourd’hui resteront
dans ton cœur... tu les attacheras à ton poignet comme un signe, elles seront un bandeau sur ton front ». Leur
usage semble d’ailleurs remonter à une assez haute antiquité, et il est probable qu’il était général au temps de
Notre-Seigneur Jésus-Christ. Le nom donné aux Tephillines par les Juifs Hellenistes, signifie « préservatif » :
peut-être l’avait-on choisi pour exprimer que cet ornement sacré était un symbole visible rappelant à
l’Israélite qu’il doit observer fidèlement les divins préceptes (S. Just. Mart., Dial. cum Tryph.) ; peut-être
aussi doit-il conserver sa signification habituelle d’amulette, à cause des idées superstitieuses que les Juifs
d’autrefois (Cf. Targ. ad Cant. 8, 3 ; Winer, Realwœrterbuch, s. v. Amulete, Phylacterien) et d’aujourd’hui
(Cf. Coypel, le Judaïsme, p. 65) ont attaché à son emploi. Les dimensions de chacune des parties dont se
composaient les Tephillines avait été déterminées mathématiquement, comme toutes choses l’étaient dans le
Judaïsme : mais les Pharisiens se plaisaient à élargir démesurément soit l’étui de basane, qui contenait les
membranes de parchemin, soit les courroies qui servaient à maintenir les phylactères au bras et au front : ils
affectaient ainsi une plus grande piété et un plus grand attachement aux moindres observances religieuses.
C’est à cela que le Sauveur fait allusion dans sa mordante critique. - Sur les Telliphines on peut consulter
Lightfoot, Hor. hebr. in h. l. ; le dictionnaire biblique de D. Calmet au mot Phylactères ; le Dictionn.
Encyclopédique de Wetzer et Welte, trad. par Goschler. s. v. Thephillin ; Buxtorf, Synag. jud. c. 9 ; id. Lexic.
talm. p. 1743 ; Léon de Modène, Cérémonies des Juifs, 1, 11, 4, etc. Les Perses avaient aussi un appareil de
prière analogue à celui des Juifs ; de même les Indiens, qui se munissent des « saints cordons » des
Brahmanes. S. Jérôme et S. Jean Chrysostôme mentionnent, mais pour la condamner, la coutume qu’avaient
de leurs temps certaines « femmelettes » chrétiennes, de se suspendre au cou des éditions-miniatures des
Évangiles (« parvula evangelia »), pour faire parade de leur dévotion et de leur foi. - Et de longues franges.
Autre allusion à une pratique religieuse des Juifs. Nous avons eu l’occasion de parler plus haut, Cf. 9, 20, des
franges de laine bleue (en hébreu, tzizith) que les Hébreux, en vertu d’une prescription divine, Cf. Num. 15,
38, portaient aux coins de leur manteau, pour se rendre sans cesse présent par ce signe extérieur le souvenir
des commandements de Jéhova. De nos jours encore, les Israélites sont fidèles à porter les tzizith, comme les
phylactères, à partir de l’âge de treize ans : ils les ont toutefois modifiés et relégués au -dessous des
vêtements. Ce ne sont plus que deux petits sacs de toile qui tombent l’un sur la poitrine, l’autre sur le dos à la
façon d’un scapulaire, et qui renferment de petites franges bariolées de bleu. On récite en les revêtant la
prière suivante : Sois loué, Éternel notre Dieu, roi de l’Univers, qui nous as sanctifiés par tes commandements et qui nous as donné le précepte des tzizith ; Cf. Coypel, ouvrage cité, p. 66. - Les
Pharisiens dilataient leurs franges de même que leurs Tephillines et pour un motif semblable. S. Jérôme
ajoute dans son commentaire qu’ils inséraient en outre des épines très aiguës qui leur déchiraient les pieds à
chaque pas : ils se donnaient ainsi un plus grand air de sainteté.
Les phylactères ou préservatifs étaient des bandes de parchemin qu’on portait sur le front et sur le bras, et sur lesquelles étaient écrites certaines paroles de la loi. Comparer à Exode, 13, 16 ; Deutéronome, 6, 8 ; 11, 18. ― Et des franges fort longues. Comparer à Matthieu, 9, 20.