Matthieu 23, 7

et les salutations sur les places publiques ; ils aiment recevoir des gens le titre de Rabbi.

et les salutations sur les places publiques ; ils aiment recevoir des gens le titre de Rabbi.
Saint Thomas d'Aquin
2306. Ils désirent aussi qu’on les respecte. [Le Seigneur] dit donc : ET À RECEVOIR LES SALUTATIONS SUR LES PLACES PUBLIQUES, c’est-à-dire à être salués et honorés par les hommes, qu’on enlève son capuce en leur présence et qu’on fléchisse le genou devant eux. Et ils désirent qu’ON LES APPELLE «RABBI», c’est-à-dire être louangés comme des maîtres.

Origène met ceci en rapport avec ceux qui désirent des dignités dans l’Église. En effet, il existe une certaine dignité pour les archidiacres, les diacres, les prêtres et les évêques. La fonction des diacres est de présider aux tables, Ac 6, 2. Ceux qui désirent la fonction de diacres désirent donc les premiers divans. De même, le siège appartient en propre aux prêtres. C’est pourquoi ceux qui désirent le poste de prêtre aiment les sièges. Ce sont les évêques qui, à proprement parler, doivent être les maîtres. Ainsi, ce sont ceux qui désirent être évêques qui veulent être appelés «Rabbi».
Louis-Claude Fillion
Troisième trait : amour des Scribes pour les salutations respectueuses et pour les titres. - Salués dans les places publiques : ils voulaient que tous les passants s’inclinassent devant eux ; c’est pourquoi ils avaient édicté une loi spéciale, obligeant leurs inférieurs à leur donner cette marque de respect dans les rues et sur les places publiques. Cf. Kidduschin, f. 33 ; Chullin, f. 54. - Être appelés Rabbi. « Rabbi », était le titre de respect donné par les Juifs à leurs Docteurs. Nous avons vu les Pharisiens eux-mêmes, Cf. 22, 16, 36, l’adresser à Notre-Seigneur Jésus-Christ tout aussi bien que les Apôtres. Le quatrième évangéliste, 1, 39, le traduit en connaissance du sujet par le mot grec « Magister » des Latins, et tel est aussi son équivalent accoutumé dans le récit des synoptiques. De même que « magister » est formé de « magis, magnus », de même Rabbi dérive de l’adjectif rab, qui signifie grand. Suivant quelques hébraïsants, ce serait le pronom suffixe de la première personne, de sorte que Rabbi équivaudrait à : Mon Maître. Rabban ou Rabboni, Cf. Joan. 20, 16, était encore un titre plus relevé, selon la règle suivante qu'on trouve dans Aruch : « L'ordre respecté par tous est le suivant : Rabbi est plus grand que Rab, et Rabban es plus grand que Rabbi ». Rabbi était cependant le plus usité. Il s’est conservé dans le mot Rabbin, de même que Rab subsiste encore dans l’appellation de Rebb, que les Juifs de plusieurs contrées assignent à ceux de leurs coreligionnaires qui font preuve d’une certaine connaissance du Talmud. Cf. L. Kompert, Nouvelles juives, trad. par Stauben, Paris 1873, p. 2. Dans le « textus receptus » Rabbi, est répété deux fois de suite, et il est possible que Notre-Seigneur ait fait à dessein cette réduplication, pour mieux dépeindre la sotte vanité des Docteurs : Ils aimaient à s’entendre dire, Rabbi, Rabbi ! Plusieurs passages talmudiques, cités par Lightfoot, redoublent aussi le titre de la même manière : « R. Akibah dit à R. Eleazaro : Rabbi, Rabbi », Hieros, Moed Katon, f. 81, 1. « Alors qu'un certain docteur approchait de sa ville, ses amis allèrent à sa rencontre, disant : Salut, Rabbi, Rabbi, Docteur, Docteur ! ». Un disciple, enseignaient les Scribes, qui omet de saluer son Maître en lui disant Rabbi, provoque la majesté divine à s’éloigner d’Israël. Babyl. Berach. f. 27, 2.