Matthieu 24, 19

Malheureuses les femmes qui seront enceintes et celles qui allaiteront en ces jours-là !

Malheureuses les femmes qui seront enceintes et celles qui allaiteront en ces jours-là !
Saint Thomas d'Aquin
2405. Il expose aussi les empêchements inévitables. Parce que certains étaient inévitables par la puissance de l’homme et tout simplement, et certains [étaient] inévitables [par la puissance de l’homme], mais cependant évitables par la puissance de Dieu, [il parle] donc d’abord des premiers, puis des seconds, en cet endroit : PRIEZ, etc. [24, 20].

Ce qui ne peut d’aucune façon être évité, lorsque cela existe, c’est la charge d’enfants. En effet, bien qu’on puisse dire à quelqu’un : «Sauve ta vie !», celui-ci pourrait dire : «Comment pourrais-je abandonner mon fils ?» [Le Seigneur] explique donc : MALHEUR À CELLES QUI SERONT ENCEINTES ET QUI ALLAITERONT, parce que celles-ci ne pourront pas fuir, puisqu’on ne pouvait leur dire qu’elles pouvaient avorter et, à celles qui allaitaient, qu’elles tuent leur enfant. Ainsi s’accomplit ce qui est dit en Lc 23, 29 : Bienheureux les mamelles qui n’auront pas allaité !

Il existe aussi d’autres empêchements auxquels l’homme ne peut porter remède que par Dieu. En effet, il existe une saison inappropriée, soit à cause de la nature, soit en raison de la loi : à cause de la nature, comme durant l’hiver, car l’homme est alors empêché de fuir à cause de l’âpreté du temps ; et aussi en raison de la loi, comme lorsque cela arrive le jour du sabbat, car Dieu avait ordonné qu’ils ne parcourent pas plus d’un mille.
Louis-Claude Fillion
Conséquence logique des versets qui précèdent. La fuite, et une prompte fuite, sera nécessaire : malheur donc à ceux qui seront retardés par quelque obstacle ! Ils risqueront de tomber entre les mains d’un ennemi qui ne fera pas de quartier. - Enceintes ou qui allaiteront. Notre-Seigneur signale deux catégories spéciales de personnes à plaindre au moment d’une fuite précipitée, les femmes enceintes et celles qui ont des enfants encore à la mamelle. « Malheur aux femmes qui seront grosses, parce que le poids qui les chargera les rendra moins disposées à se sauver par la fuite ; malheur aux femmes qui allaiteront, parce que, retenues dans la ville par l’affection de leurs enfants nouveau-nés, ne pouvant les sauver d’une si grande misère, elles seront contraintes de périr aussi avec eux »S. Jean Chrys., Hom. 76 in Matth.
Fulcran Vigouroux
Malheur aux femmes enceintes, etc. ; parce qu’elles ne pourront se sauver avec toute la promptitude nécessaire.