Matthieu 24, 20
Priez pour que votre fuite n’arrive pas en hiver ni un jour de sabbat.
Priez pour que votre fuite n’arrive pas en hiver ni un jour de sabbat.
2406. Et parce que cela ne relève pas de notre pouvoir mais de celui de Dieu, PRIEZ DONC POUR QUE VOTRE FUITE NE TOMBE PAS EN HIVER, NI UN SABBAT, car, en de telles circonstances, il ne reste qu’à recourir à Dieu. Ainsi, Os 6, 1 : Venez et retournons vers le Seigneur, car lui nous a frappés et [lui] nous sauvera. PRIEZ POUR QUE VOTRE FUITE NE TOMBE PAS EN HIVER, car celui-ci empêche la fuite à cause des risques de la route. NI UN SABBAT, parce que celui-ci l’empêche en raison d’une loi de Dieu. Remarquez aussi qu’il dit SABBAT, car par là il indique qu’ils furent à juste titre tués un jour de fête.
Dès l’heure présente, les disciples de Jésus, avertis par leur Maître, doivent conjurer le Seigneur de faire
disparaître les obstacles indépendants de leur volonté qui pourraient s’opposer à leur fuite. Nous trouvons ici
l’indication d’un nouvel empêchement ; mais, tandis que le précédent était tiré de deux circonstances
personnelles, celui-ci est déduit de deux circonstances de temps. - En hiver : c’est un obstacle qui provient de
la nature. En hiver, le mauvais temps retarde notablement la marche : dans l’Orient c’est la saison des pluies
et les chemins, mauvais à toute époque, deviennent alors impraticables. Cf. Lightfoot, Hor. hebr. in h. l. - Ou
un jour de sabbat : obstacle qui provient d’un précepte divin. Les Juifs - car c’était pour les chrétiens issus du
Judaïsme que parlait alors Jésus - ne pouvaient parcourir aux jours de sabbat que de courtes distances,
rigoureusement fixées ; Cf. Act. 1, 12. Le « sabbati iter » était d’après les Rabbins de 2000 coudées,
équivalentes à 6 stades grecs, à 750 pas romains. Il est vrai que cette loi souffrait des exceptions, comme
nous l’apprend le Talmud : « Si quelqu'un est poursuivi par des païens ou par des voleurs, ne lui est-il pas
permis de profaner le sabbat ? Nos rabbins ont dit que cela lui est permis, pour sauver sa vie », Bammidbar
R. S. 23, f. 231, 4. Mais il y avait aussi des Docteurs sévères qui ne les autorisaient jamais, ou des disciples
scrupuleux qui refusaient d’y avoir recours. Jésus, du reste, parle en termes généraux, indépendamment de
toute exception. Remarquons encore que les chrétiens de la Judée, en prenant la fuite au jour du sabbat,
pouvaient s’attirer des persécutions de la part de leurs anciens coreligionnaires, qui les regarderaient comme
des profanateurs.
En hiver, à cause des incommodités de cette saison. ― Ni en un jour de sabbat ; parce que les Juifs croyaient qu’il ne leur était pas permis de faire plus de deux mille pas, c’est-à-dire environ une demie-lieue de chemin le jour du sabbat.