Matthieu 24, 38
En ces jours-là, avant le déluge, on mangeait et on buvait, on prenait femme et on prenait mari, jusqu’au jour où Noé entra dans l’arche ;
En ces jours-là, avant le déluge, on mangeait et on buvait, on prenait femme et on prenait mari, jusqu’au jour où Noé entra dans l’arche ;
2462. En second lieu, [le Seigneur] explique cette comparaison sous l’aspect de son incertitude : EN EFFET, LES JOURS QUI PRÉCÉDÈRENT LE DÉLUGE, ON MANGEAIT ET ON BUVAIT, etc. Par ces paroles, il semble aborder deux choses : le désespoir par rapport à un avènement futur, et la cause [de ce désespoir]. La cause pour laquelle un homme n’espère pas d’avènement futur est qu’il s’adonne aux préoccupations de la chair, puisqu’il marche selon sa concupiscence. Jc 5, 5 : Vous vous êtes repus sur la terre, et vous avez nourri vos cœurs de luxure. Ils s’adonnaient donc à la licence, qui comporte deux aspects : Ripailles et orgies, luxure et débauche, Rm 13, 13. À propos du premier aspect, il dit : ON MANGEAIT ET ON BUVAIT, non pas que manger et boire soit péché, mais en faire sa fin est péché. À propos du second aspect, il dit : ON PRENAIT FEMME ET MARI, etc.
Développement pittoresque des mots « comme aux jours de Noé », très conforme du reste au récit
de la Genèse. - Les hommes mangeaient : en grec, mot énergique qui signifie tantôt manger d’une manière
gloutonne, à la façon des bêtes fauves, tantôt manger à son aise, avec gourmandise. Voir Bretschneider, Lex.
man. t. 2, p. 528. La tournure du texte marque l’habitude, une chose qui se fait régulièrement. Boire, manger,
se marier, formait donc toute la vie des hommes vers l’époque du déluge : ils n’existaient en quelque sorte
que pour la jouissance matérielle. Pour eux l’accessoire était devenu le principal. On comprend maintenant la
réflexion de la Genèse, 6, 12 : « sur la terre, tout être de chair avait une conduite corrompue », et la haine de
Dieu pour une race si dissolue. - Se mariaient est dit des hommes, qui prennent les femmes en mariage ; le
verbe qui suit, mariaient leurs enfants, s’applique aux parents des fiancées, conformément à l’usage oriental
d’après lequel les jeunes filles sont données en mariage par leurs proches, sans égard pour leurs affections
personnelles. - Jusqu'au jour... La construction de l’arche dont ils étaient tous les jours témoins, l’entrée
même de Noé dans l’arche, n’arrêtèrent point dans ses plaisirs cette race dépravée. Uniquement attentive aux
désirs de la chair, elle négligea pour sa perte tous les avertissements du ciel ; Cf. 1 Petr. 3, 19.