Matthieu 25, 21
Son maître lui déclara : “Très bien, serviteur bon et fidèle, tu as été fidèle pour peu de choses, je t’en confierai beaucoup ; entre dans la joie de ton seigneur.”
Son maître lui déclara : “Très bien, serviteur bon et fidèle, tu as été fidèle pour peu de choses, je t’en confierai beaucoup ; entre dans la joie de ton seigneur.”
2541. Vient ensuite la récompense appropriée, et, à propos de celle-ci, [le Seigneur] fait quatre choses. Premièrement, [le maître] félicite [ce serviteur] ; deuxièmement, il fait l’éloge de [ses] mérites ; troisièmement, l’équité du jugement [est présentée] ; quatrièmement, la grandeur de la récompense.
[Le maître] félicite [ce serviteur] lorsqu’il dit : LE MAÎTRE LUI DIT : «C’EST BIEN, SERVITEUR BON ET FIDÈLE, etc.» Ainsi est-il dit en Is 62, 5 : Voici que l’époux se réjouira à cause de l’épouse et que le Seigneur se réjouira à cause de toi. Aussi l’accueille-t-il avec exultation, lorsqu’il dit : C’EST BIEN ! C’est là une expression d’exultation.
2542. Vient ensuite l’éloge. Premièrement, [le maître] loue l’humilité, lorsqu’il dit : SERVITEUR, parce qu’il reconnaissait qu’il était son serviteur. Lc 17, 10 : Lorsque vous aurez tout bien accompli, dites : «Nous sommes des serviteurs inutiles.» Il loue aussi [sa] bonté par le fait de dire : BON, car le bien à proprement parler se diffuse lui-même. Ainsi, celui qui était bon a multiplié le bien. Il loue aussi [sa] fidélité, car il n’a rien retenu pour lui-même, mais a tout offert au maître. [Celui-ci] dit donc : [SERVITEUR] FIDÈLE. 1 Co 4, 2 : Déjà cherche-t-on parmi les dispensateurs s’il s’en trouve un qui soit fidèle. Et, plus haut, 24, 45 : Qui penses-tu est le serviteur fidèle et sage ? [Le maître] l’approuve donc en disant : FIDÈLE. En effet, ce n’est pas celui qui se recommande lui-même qui est un homme éprouvé ; c’est celui que le Seigneur recommande, 2 Co 10, 18.
2543. [Le maître] présente ensuite l’équité afin de montrer l’équité du jugement, lorsqu’il dit : TU AS ÉTÉ FIDÈLE EN PEU DE CHOSES ; JE T’ÉTABLIRAI SUR BEAUCOUP. Ce peu de choses est tout ce qui fait partie de la vie présente, car cela n’est pour ainsi dire rien en comparaison des réalités célestes. Il veut donc dire : «Parce que tu as été fidèle à rendre compte des biens qui font partie de la vie présente, JE T’ÉTABLIRAI SUR BEAUCOUP, c’est-à-dire que je te donnerai [les biens] spirituels, qui dépassent tous ces biens.» Lc 16, 10 : Celui qui est fidèle pour la plus petite chose est fidèle pour une plus grande.
2544. Vient ensuite la grandeur de la récompense : ENTRE DANS LA JOIE DE TON MAÎTRE. En effet, la joie est une récompense. Jn 16, 22 : Je vous verrai, et votre cœur se réjouira. Quelqu’un pourrait dire : «La vision n’est-elle pas la récompense, ou quelque autre bien ?» Je dis que, si quelque chose d’autre est la récompense, la joie est cependant la récompense finale. Comme je pourrais dire que le lieu inférieur est la fin de ce qui est lourd, de même en est-il du fait de reposer dans ce lieu, et cela est encore plus important. Ainsi la joie n’est rien d’autre que le repos de l’âme dans le bien obtenu, de sorte qu’on parle de joie en raison de la fin. Et pourquoi [le maître] dit-il : ENTRE DANS LA JOIE ? Il faut dire qu’il existe une double joie : [celle qui porte] sur les biens extérieurs, et [celle qui porte] sur les biens intérieurs. Celui qui se réjouit des biens extérieurs n’entre pas dans la joie, mais la joie entre en lui ; mais celui qui se réjouit des biens spirituels entre dans la joie. Ct 1, 5 : Le roi m’a introduit dans sa chambre.
2545. Ou bien, autre [interprétation] : ce qui existe dans un autre est contenu par celui-ci, et ce qui contient est plus grand. Ainsi donc, lorsque la joie porte sur quelque chose qui est plus petit que ton cœur, alors la joie entre dans ton cœur. Mais Dieu est plus grand que le cœur. Ainsi, celui qui se réjouit à propos de Dieu entre dans la joie. De même, il entre DANS LA JOIE DU SEIGNEUR, c’est-à-dire à propos du Seigneur, car le Seigneur est vérité. De sorte que la béatitude n’est rien d’autre que la joie de la vérité. Ou bien, [autre interprétation] : ENTRE DANS LA JOIE DE TON MAÎTRE, c’est-à-dire réjouis-toi de ce qu’il se réjouit et de ce dont se réjouit ton maître, à savoir, de la jouissance de lui-même. L’homme se réjouit donc comme le Seigneur lorsqu’il possède la jouissance du Seigneur. C’est ainsi que le Seigneur dit aux apôtres : J’ai établi que vous boirez et mangerez à ma table dans mon royaume, c’est-à-dire que vous serez heureux de cela même dont je suis heureux.
[Le maître] félicite [ce serviteur] lorsqu’il dit : LE MAÎTRE LUI DIT : «C’EST BIEN, SERVITEUR BON ET FIDÈLE, etc.» Ainsi est-il dit en Is 62, 5 : Voici que l’époux se réjouira à cause de l’épouse et que le Seigneur se réjouira à cause de toi. Aussi l’accueille-t-il avec exultation, lorsqu’il dit : C’EST BIEN ! C’est là une expression d’exultation.
2542. Vient ensuite l’éloge. Premièrement, [le maître] loue l’humilité, lorsqu’il dit : SERVITEUR, parce qu’il reconnaissait qu’il était son serviteur. Lc 17, 10 : Lorsque vous aurez tout bien accompli, dites : «Nous sommes des serviteurs inutiles.» Il loue aussi [sa] bonté par le fait de dire : BON, car le bien à proprement parler se diffuse lui-même. Ainsi, celui qui était bon a multiplié le bien. Il loue aussi [sa] fidélité, car il n’a rien retenu pour lui-même, mais a tout offert au maître. [Celui-ci] dit donc : [SERVITEUR] FIDÈLE. 1 Co 4, 2 : Déjà cherche-t-on parmi les dispensateurs s’il s’en trouve un qui soit fidèle. Et, plus haut, 24, 45 : Qui penses-tu est le serviteur fidèle et sage ? [Le maître] l’approuve donc en disant : FIDÈLE. En effet, ce n’est pas celui qui se recommande lui-même qui est un homme éprouvé ; c’est celui que le Seigneur recommande, 2 Co 10, 18.
2543. [Le maître] présente ensuite l’équité afin de montrer l’équité du jugement, lorsqu’il dit : TU AS ÉTÉ FIDÈLE EN PEU DE CHOSES ; JE T’ÉTABLIRAI SUR BEAUCOUP. Ce peu de choses est tout ce qui fait partie de la vie présente, car cela n’est pour ainsi dire rien en comparaison des réalités célestes. Il veut donc dire : «Parce que tu as été fidèle à rendre compte des biens qui font partie de la vie présente, JE T’ÉTABLIRAI SUR BEAUCOUP, c’est-à-dire que je te donnerai [les biens] spirituels, qui dépassent tous ces biens.» Lc 16, 10 : Celui qui est fidèle pour la plus petite chose est fidèle pour une plus grande.
2544. Vient ensuite la grandeur de la récompense : ENTRE DANS LA JOIE DE TON MAÎTRE. En effet, la joie est une récompense. Jn 16, 22 : Je vous verrai, et votre cœur se réjouira. Quelqu’un pourrait dire : «La vision n’est-elle pas la récompense, ou quelque autre bien ?» Je dis que, si quelque chose d’autre est la récompense, la joie est cependant la récompense finale. Comme je pourrais dire que le lieu inférieur est la fin de ce qui est lourd, de même en est-il du fait de reposer dans ce lieu, et cela est encore plus important. Ainsi la joie n’est rien d’autre que le repos de l’âme dans le bien obtenu, de sorte qu’on parle de joie en raison de la fin. Et pourquoi [le maître] dit-il : ENTRE DANS LA JOIE ? Il faut dire qu’il existe une double joie : [celle qui porte] sur les biens extérieurs, et [celle qui porte] sur les biens intérieurs. Celui qui se réjouit des biens extérieurs n’entre pas dans la joie, mais la joie entre en lui ; mais celui qui se réjouit des biens spirituels entre dans la joie. Ct 1, 5 : Le roi m’a introduit dans sa chambre.
2545. Ou bien, autre [interprétation] : ce qui existe dans un autre est contenu par celui-ci, et ce qui contient est plus grand. Ainsi donc, lorsque la joie porte sur quelque chose qui est plus petit que ton cœur, alors la joie entre dans ton cœur. Mais Dieu est plus grand que le cœur. Ainsi, celui qui se réjouit à propos de Dieu entre dans la joie. De même, il entre DANS LA JOIE DU SEIGNEUR, c’est-à-dire à propos du Seigneur, car le Seigneur est vérité. De sorte que la béatitude n’est rien d’autre que la joie de la vérité. Ou bien, [autre interprétation] : ENTRE DANS LA JOIE DE TON MAÎTRE, c’est-à-dire réjouis-toi de ce qu’il se réjouit et de ce dont se réjouit ton maître, à savoir, de la jouissance de lui-même. L’homme se réjouit donc comme le Seigneur lorsqu’il possède la jouissance du Seigneur. C’est ainsi que le Seigneur dit aux apôtres : J’ai établi que vous boirez et mangerez à ma table dans mon royaume, c’est-à-dire que vous serez heureux de cela même dont je suis heureux.
La réponse du
Maître est pleine de bonté. Elle commence par un mot d'encouragement, bien !, parfait ! Douce parole à
s'entendre adresser par Dieu ! - Elle se poursuit par un éloge : Bon et fidèle serviteur : deux titres également
glorieux. Elle s'achève par une splendide récompense : Je t'établirai sur beaucoup... Remarquons ici deux
frappants contrastes : la somme confiée à ce bon serviteur était pourtant considérable, mais elle n'est rien si
on la compare aux biens infinis que Dieu lui donnera éternellement dans le ciel. 2° il a été fidèle en tant que
serviteur ; il deviendra désormais seigneur et maître. - Entre dans la joie... Cette phrase finale est
diversement interprétée. Plusieurs commentateurs (Clericus, Kuinœl, Schott, etc.) donnent à « joie » le sens
de festin et ils traduisent : Sois mon convive, partage le joyeux repas par lequel je vais célébrer mon retour.
N'est il pas pas plus simple et plus juste de dire que la joie du maître, c'est la joie qu'il possède par lui -même,
qu'il peut communiquer à ses amis et à laquelle il invite précisément le serviteur fidèle qui lui a gagné cinq
talents ? Que s'il y a quelque chose d'obscur dans l'expression, l'idée est parfaitement claire : « Ce seul mot
renferme tout le bonheur de l’autre vie », S. Jean Chrys. Hom. 78 in Matth. « La joie entre en nous, dit
admirablement S. Augustin, cité par Bossuet, Médit. sur l'Évang., in h. l.) lorsqu'elle est médiocre. Mais nous
entrons dans la joie quand elle surmonte la capacité de notre âme, qu'elle nous inonde, qu'elle regorge et que
nous en sommes absorbés : ce qui est la parfaite félicité des saints. » Car nous ne devons pas oublier que le
Maître c'est Dieu, que la joie offerte par lui n'est autre que les délices éternelles du ciel. - On lira encore avec
plaisir les lignes suivantes du théologien Gerhard, Harm. Évang. ap. Trench, Notes on the Parables, p. 275 :
« Cette joie est tellement grande que l’homme ne peut ni la contenir ni en être contenu. Voilà pourquoi c’est
l’homme qui entre dans cette joie incompréhensible. La joie n’entre pas dans l’homme comme s’il pouvait la
contenir ». L'expression employée par Jésus-Christ a donc une très grande énergie.
Dans la gloire du ciel, les bienheureux continuent d’accomplir avec joie la volonté de Dieu par rapport aux autres hommes et à la création toute entière. Déjà ils règnent avec le Christ ; avec Lui " ils régneront pour les siècles des siècles " (Ap 22, 5 ; cf. Mt 25, 21. 23).
Les témoins qui nous ont précédés dans le Royaume (cf. He 12, 1), spécialement ceux que l’Église reconnaît comme " saints ", participent à la tradition vivante de la prière, par le modèle de leur vie, par la transmission de leurs écrits et par leur prière aujourd’hui. Ils contemplent Dieu, ils le louent et ne cessent pas de prendre soin de ceux qu’ils ont laissé sur la terre. En entrant " dans la joie " de leur Maître, ils ont été " établis sur beaucoup " (cf. Mt 25, 21). Leur intercession est leur plus haut service du Dessein de Dieu. Nous pouvons et devons les prier d’intercéder pour nous et pour le monde entier.