Matthieu 25, 23

Son maître lui déclara : “Très bien, serviteur bon et fidèle, tu as été fidèle pour peu de choses, je t’en confierai beaucoup ; entre dans la joie de ton seigneur.”

Son maître lui déclara : “Très bien, serviteur bon et fidèle, tu as été fidèle pour peu de choses, je t’en confierai beaucoup ; entre dans la joie de ton seigneur.”
Saint Thomas d'Aquin
2546. VINT ENSUITE CELUI QUI AVAIT REÇU DEUX TALENTS. Plus haut, il a été question du jugement concernant le premier serviteur qui avait reçu cinq talents ; ici, il est question du jugement concernant le deuxième serviteur qui avait reçu deux talents.

Pour le sens littéral, il ne diffère en rien du premier et il n’y a rien d’autre à dire que ce qui a été dit du premier. Il n’est donc pas nécessaire de le répéter, car ce [deuxième serviteur] reçoit les mêmes éloges et la même récompense que celui qui avait reçu cinq talents. Par cela il faut comprendre, selon Origène, que celui qui a reçu un petit don de Dieu et en fait bon usage selon ses capacités, reçoit et mérite autant que [celui qui en a reçu] un grand. En effet, le Seigneur exige seulement de tout homme qu’il le serve de tout son cœur, comme on le lit en Dt 6, 5.

2547. Mais de ceci on peut douter. Supposons que quelqu’un possède une large mesure de biens, et un autre, une petite. Si ce dernier agit selon le peu de charité qu’il a reçue, il méritera autant que celui qui en a davantage reçu, ce qui semble ne pouvoir exister, car ainsi celui qui a moins de charité mérite autant ou plus que celui qui en a davantage. Il faut donc faire une distinction : certaines choses sont bonnes, qui donnent la perfection, suscitent et inclinent l’acte de la volonté ; certaines ne le font pas. Le don qui incline la volonté et suscite l’acte est la charité. Il ne peut donc arriver que quelqu’un ait davantage de charité sans en faire un usage plus grand et meilleur. Mais il existe d’autres dons dont quelqu’un peut faire usage selon une charité plus ou moins grande, comme la science et les choses de ce genre. Pour ces dons, celui qui fait usage d’un plus grand effort mérite davantage une récompense. C’est ainsi qu’il est dit en Lc 21, 3s, qu’une pauvre femme a déposé davantage dans le trésor que ceux qui y avaient déposé plus, car elle en a fait usage selon tout ce qu’elle pouvait.
Louis-Claude Fillion
Le second serviteur s'approche à son tour et la même scène se reproduit. Il présente avec confiance la somme qu'il a doublée au prix de mille labeurs : le Maître le félicite, et le récompense généreusement. On est surpris, tout d'abord, de lui voir décerner absolument les mêmes éloges et la même rémunération qu'au premier, car il n'avait gagné que deux talents tandis que celui-ci en avait gagné jusqu'à cinq. S. Hilaire, Comm. in Matth. chap. 27, faisait déjà cette remarque : « ce qu'ils ont reçu et ce qu'ils ont rapporté diffèrent ; mais ils reçoivent chacun la même récompense du seigneur ». Mais, si l'on se souvient que le second esclave n'a reçu que deux talents, tandis que le premier en avait reçu cinq, on voit que leur mérite, de même que leur bénéfice, est relativement égal. Tous deux, ils ont doublé la somme qui leur avait été confiée.