Matthieu 25, 25

J’ai eu peur, et je suis allé cacher ton talent dans la terre. Le voici. Tu as ce qui t’appartient.”

J’ai eu peur, et je suis allé cacher ton talent dans la terre. Le voici. Tu as ce qui t’appartient.”
Saint Thomas d'Aquin
2556. Ce serviteur a donc d’abord été un blasphémateur. Ensuite, sa négligence est abordée : PRIS DE PEUR, JE SUIS ALLÉ. Ps 13[14], 5 : Ils ont tremblé de peur, alors qu’il n’y avait rien à craindre. Il est vrai qu’il faut craindre Dieu afin d’éviter le péché, selon ce qu’on lit en Jb 31, 23 : En effet, j’ai toujours craint Dieu, comme si les flots s’agitaient au-dessus de moi. Mais ne pas pécher, l’homme doit faire cela par amour, et non par crainte. Vient donc ensuite : J’AI CACHÉ TON TALENT DANS LA TERRE, par crainte, car la crainte servile fait beaucoup de mal.

Il conclut alors : VOICI CE QUI T’APPARTIENT. Il a donc conservé la science et ne l’a pas multipliée. Et cela ne suffit pas, car il faut la multiplier. 1 Co 9, 16 : Si je n’évangélise pas, ce n’est pas une gloire pour moi.
Louis-Claude Fillion
Après l'exorde du v. 24, destiné à rejeter sur le maître lui-même, s'il était possible, et sur son mauvais caractère, tous les méfaits de ses serviteurs, l'esclave paresseux arrive enfin à sa propre conduite. Il voudrait la faire passer pour de la timidité, pour le résultat de craintes légitimes. En imitant les autres, veut-il-dire, je risquais de perdre dans des spéculations malheureuses l'argent dont vous m'aviez chargé et alors de quelle manière m'eussiez-vous traité ? - Mais tout cela n'est que mensonge et qu'arrogance ! « Celui qui aurait dû honnêtement reconnaître sa faute, et supplier son Maître, le calomnie au contraire, et affirme qu'il a agi avec prévoyance, de peur qu'en cherchant à faire du profit il ne hasarde le capital », S. Jérôme in loc. A la fin de son discours, il atteint le comble de l'impudence : « vous avez ce qui est à vous », vous n'avez pas le droit d'exiger davantage. Voici votre talent, je vous le rends au complet : par conséquent nous sommes quittes. Ce malheureux serviteur ne pouvait pas être plus mal inspiré : la suite des faits va nous l'apprendre.