Matthieu 25, 35

Car j’avais faim, et vous m’avez donné à manger ; j’avais soif, et vous m’avez donné à boire ; j’étais un étranger, et vous m’avez accueilli ;

Car j’avais faim, et vous m’avez donné à manger ; j’avais soif, et vous m’avez donné à boire ; j’étais un étranger, et vous m’avez accueilli ;
Saint Thomas d'Aquin
2592. Il existe sept œuvres de miséricorde, mais six seulement sont abordées. Ces sept se trouvent dans le vers : «Je visite, je donne à boire, je nourris, je rachète, je couvre, je recueille, j’ensevelis.» Mais la sépulture n’est pas touchée ici. Pourquoi ? Pour écarter l’erreur de certains qui disent que les âmes ne trouvent pas le repos avant que le corps ne soit enseveli. Mais cela n’est pas vrai, car l’âme ne reçoit rien du corps lorsqu’elle en est séparée. [Le Seigneur] présente donc les six qui sont consacrées aux carences. Et parce qu’il y a une carence générale et une carence particulière, il traite en premier lieu de [la carence] générale et, en second lieu, de [la carence] particulière. Et parce que [la carence] générale peut venir soit de l’extérieur, soit de l’intérieur, il aborde d’abord la carence venant de l’intérieur et, en second lieu, de l’extérieur.

2593. Il dit donc : J’AI EU FAIM, ET VOUS M’AVEZ DONNÉ À MANGER. On lit cela en Is 58, 7 : Romps le pain avec celui qui a faim. J’AI EU SOIF, ET VOUS M’AVEZ DONNÉ À BOIRE, car vous avez donné au prochain en mon nom. Ainsi, plus haut, 10, 42 : Celui qui aura donné une coupe d’eau fraîche à l’un des plus petits des miens ne manquera pas d’être récompensé. [Il est question] de ces deux choses en Pr 25, 21 : Si ton ennemi a faim, donne-lui à manger ; s’il a soif, donne-lui de l’eau à boire. Il existe aussi des carences venues de l’extérieur, et elles sont au nombre de deux, à savoir, la couverture portée ou [l’abri] partagé. Il dit donc : J’ÉTAIS UN ÉTRANGER, ET VOUS M’AVEZ ACCUEILLI. He 13, 2 : N’oubliez pas l’hospitalité : grâce à elle, certains ont accueilli des anges.
Louis-Claude Fillion
Après avoir prononcé le décret qui fixera éternellement le sort bienheureux des justes, Jésus, remplissant par anticipation les fonctions de souverain Juge, signale la manière dont ils auront gagné leur splendide couronne. - J'ai eu faim... N'est-il-pas surprenant de l'entendre simplement nommer, comme motifs du bonheur éternel des élus, quelques œuvres de miséricorde ? « Que ces choses sont faciles ! s'écrie S. Jean Chrysostôme, l. c. Il ne dit pas : J'étais en prison et vous m'avez délivré ; j'étais malade et vous m'avez guéri ; il dit simplement : vous m'avez visité, vous êtes venus à moi. » Mais remarquons que ce sont là de simples exemples. Du reste, tous les actes mentionnés par le Christ exigent plus ou moins de peines et de sacrifices. Et puis, c'est à dessein qu'il les choisit parmi les moins difficiles, pour montrer que si l'on peut obtenir une telle récompense pour un verre d'eau, pour une bonne parole, à plus forte raison s'en rendra-t-on digne par des œuvres d'une perfection plus relevée. Il y a là un argument « a fortiori » qu'il ne faut pas perdre de vue. Enfin, comme l'a dit S. Grégoire de Nazianze, « Dans aucun de ses attributs Dieu n’est autant honoré que dans sa miséricorde ». Ces pensées nous aideront à comprendre pourquoi Jésus ne parle que d’œuvres purement matérielles, pourquoi il ne prononce pas même le nom de la foi. - Vous m'avez recueilli. Le verbe grec correspondant ne signifie pas seulement rassembler, mais il est pareillement employé dans le sens de donner l'hospitalité.
Pape Saint Jean-Paul II
Cette coopération, qui s'inspire de l'Evangile lui-même, n'est jamais, pour les chrétiens, une simple action humanitaire. Elle tire sa raison d'être de la parole du Seigneur: « J'avais faim et vous m'avez donné à manger » (Mt 25, 35). Comme je l'ai déjà souligné, la coopération de tous les chrétiens manifeste clairement le degré de communion qui existe déjà entre eux.
Pape Francois
Enfin, je me souviens que, dans un autre passage de l’Évangile, Jésus dit : « J’étais un étranger et vous m’avez accueilli » (Mt 25, 35). Jésus pouvait prononcer ces mots parce qu’il avait un cœur ouvert faisant siens les drames des autres. Saint Paul exhortait : « Réjouissez-vous avec qui est dans la joie, pleurez avec qui pleure » (Rm 12, 15). Lorsque le cœur adopte cette attitude, il est capable de s’identifier à l’autre, peu importe où il est né ou d’où il vient. En entrant dans cette dynamique, il fait finalement l’expérience que les autres sont « sa propre chair » (Is 58, 7).