Matthieu 25, 39
tu étais malade ou en prison… Quand sommes-nous venus jusqu’à toi ?”
tu étais malade ou en prison… Quand sommes-nous venus jusqu’à toi ?”
2589. CAR J’AI EU FAIM, ET VOUS M’AVEZ DONNÉ À MANGER, etc. Plus haut, on a présenté la sentence pour ce qui est de la récompense ; ici, on présente le mérite. Par cela, nous devons considérer que la cause de la béatitude est double : l’une, du côté de Dieu, c’est-à-dire la bénédiction de Dieu ; l’autre, de notre côté, c’est-à-dire le mérite qui vient du libre arbitre. En effet, les hommes ne doivent pas être négligents, mais [ils doivent] coopérer à la grâce de Dieu, comme il est dit en 1 Co 15, 10 : C’est par la grâce de Dieu que je suis ce que je suis, et la grâce de Dieu n’a pas été vaine en moi.
2590. Mais il existe de nombreux bons mérites, [et pourtant] il n’est fait mention que des œuvres de miséricorde. À cause de cela, certains ont pris occasion de se tromper en disant qu’on n’est sauvé que par les oeuvres de miséricorde ou qu’on est damné en raison de leur omission, de sorte que si quelqu’un a commis beaucoup de péchés et qu’il s’applique aux œuvres de miséricorde, il sera sauvé, conformément à ce que [dit] Dn 4, 24 : Rachète tes péchés par des aumônes, et tes injustices en témoignant de ta compassion aux pauvres, à l’encontre de ce qu’on lit en Rm 1, 32 : Ceux qui agissent ainsi, à savoir, qui commettent des péchés, sont dignes de mort. Et Ga 5, 21, après l’énumération des péchés charnels, dit : Ceux qui font de telles choses ne posséderont pas le royaume de Dieu.
Il ne faut donc pas adopter [cette position]. Mais il pourrait arriver que quelqu’un fasse abstinence et pénitence, et ainsi il peut être libéré par l’aumône. En effet, l’homme doit commencer par se faire l’aumône à lui-même. Si 30, 24 : Avoir pitié de ton âme, cela plaît à Dieu. Et pourquoi mentionne-t-on davantage ces œuvres que d’autres ? Selon Grégoire, il faut dire que [le Seigneur] propose celles-ci parce qu’elles sont les plus petites : en effet, si on ne fait pas celles-ci, qui sont dictées par la nature, à bien plus forte raison ne fera-t-on pas les autres. Cela est conforme aux paroles de l’évangile, car [les Pharisiens] disent : Comment ? Nous t’avons vu manger et nous avons été frappés de stupeur, etc., comme s’ils disaient : «Cela est peu de chose.» Et comme ils estiment que cela est peu de chose, le Seigneur relève [ces œuvres] en disant : CE QUE VOUS AVEZ FAIT À L’UN DE MES FRÈRES, C’EST À MOI QUE VOUS L’AVEZ FAIT [25, 40].
2591. Augustin dit que tous pèchent dans le monde, mais que tous ne sont pas damnés, mais seulement ceux qui ne se repentent pas et ne satisfont pas. Mais celui qui pèche et promet de satisfaire par des œuvres de miséricorde est sauvé. Origène dit que, sous les œuvres de miséricorde, tout ce qui est bon est exprimé ou omis en raison de l’omission de ces œuvres. Et il est indiqué que l’aumône n’est pas faite seulement au prochain, mais à soi-même : en effet, si nous nourrissons celui qui a faim, à bien plus forte raison devons-nous nous nourrir nous-mêmes qui avons faim, et il en va ainsi des autres œuvres. De même, il n’y a pas que les aumônes temporelles, mais aussi les spirituelles. Ainsi, tout ce que l’homme fait soit pour son propre bien, soit pour celui du prochain, est inclus dans les œuvres de miséricorde. De sorte que tout est inclus soit sous celles-ci, soit sous leur contraire.
2590. Mais il existe de nombreux bons mérites, [et pourtant] il n’est fait mention que des œuvres de miséricorde. À cause de cela, certains ont pris occasion de se tromper en disant qu’on n’est sauvé que par les oeuvres de miséricorde ou qu’on est damné en raison de leur omission, de sorte que si quelqu’un a commis beaucoup de péchés et qu’il s’applique aux œuvres de miséricorde, il sera sauvé, conformément à ce que [dit] Dn 4, 24 : Rachète tes péchés par des aumônes, et tes injustices en témoignant de ta compassion aux pauvres, à l’encontre de ce qu’on lit en Rm 1, 32 : Ceux qui agissent ainsi, à savoir, qui commettent des péchés, sont dignes de mort. Et Ga 5, 21, après l’énumération des péchés charnels, dit : Ceux qui font de telles choses ne posséderont pas le royaume de Dieu.
Il ne faut donc pas adopter [cette position]. Mais il pourrait arriver que quelqu’un fasse abstinence et pénitence, et ainsi il peut être libéré par l’aumône. En effet, l’homme doit commencer par se faire l’aumône à lui-même. Si 30, 24 : Avoir pitié de ton âme, cela plaît à Dieu. Et pourquoi mentionne-t-on davantage ces œuvres que d’autres ? Selon Grégoire, il faut dire que [le Seigneur] propose celles-ci parce qu’elles sont les plus petites : en effet, si on ne fait pas celles-ci, qui sont dictées par la nature, à bien plus forte raison ne fera-t-on pas les autres. Cela est conforme aux paroles de l’évangile, car [les Pharisiens] disent : Comment ? Nous t’avons vu manger et nous avons été frappés de stupeur, etc., comme s’ils disaient : «Cela est peu de chose.» Et comme ils estiment que cela est peu de chose, le Seigneur relève [ces œuvres] en disant : CE QUE VOUS AVEZ FAIT À L’UN DE MES FRÈRES, C’EST À MOI QUE VOUS L’AVEZ FAIT [25, 40].
2591. Augustin dit que tous pèchent dans le monde, mais que tous ne sont pas damnés, mais seulement ceux qui ne se repentent pas et ne satisfont pas. Mais celui qui pèche et promet de satisfaire par des œuvres de miséricorde est sauvé. Origène dit que, sous les œuvres de miséricorde, tout ce qui est bon est exprimé ou omis en raison de l’omission de ces œuvres. Et il est indiqué que l’aumône n’est pas faite seulement au prochain, mais à soi-même : en effet, si nous nourrissons celui qui a faim, à bien plus forte raison devons-nous nous nourrir nous-mêmes qui avons faim, et il en va ainsi des autres œuvres. De même, il n’y a pas que les aumônes temporelles, mais aussi les spirituelles. Ainsi, tout ce que l’homme fait soit pour son propre bien, soit pour celui du prochain, est inclus dans les œuvres de miséricorde. De sorte que tout est inclus soit sous celles-ci, soit sous leur contraire.
La réponse des justes occupe trois versets, 37-39 : elle paraît tout
d'abord très-extraordinaire. En effet, peut-on se demander, les bienheureux ignoreraient-ils donc l'Évangile et
ses promesses ? Auront-ils oublié, au dernier jour, que d'après cette parole même de Jésus et d'autres
semblables, cf. 10, 40-42, etc., qu'ils avaient lues, goûtées, pratiquées tant de fois sur la terre, le bien fait au
nom du Christ à toute sorte d'affligés sera récompensé comme s'il avait été fait directement au Christ en
personne ? Assurément, ils ne l'auront pas oublié. Aussi les exégètes s'accordent-ils à reconnaître qu'il ne faut
pas trop presser ce détail du grand drame. La réponse des élus sera plutôt mentale qu'extérieure, et
l'étonnement qu'elle exprime viendra moins d'une surprise proprement dite, produite par une nouvelle
inattendue, que d'un profond sentiment d'humilité. « Ils sont stupéfaits d'être ainsi exaltés, et par la grandeur
de leur propre gloire ; ou parce que le bien qu'ils ont fait leur semblera si faible » (cf. Rhaban Maur, in h. l. ;
Luc de Bruges, Corneille de Lapierre, etc.). On peut aussi dire avec Euthymius, Jansénius, etc., que cette
réponse a été introduite par Jésus dans la description grandiose du Jugement dernier pour lui fournir
l'occasion de recommander très-fortement les œuvres de charité. Ce serait une sorte de parabole insérée au
milieu de traits qui deviendront un jour historiques. - Quand est-ce... La réponse appuie et insiste sur ce pronom qui est répété à chaque verbe. Les élus représentent modestement à Jésus que ce n'est pas à lui
personnellement qu'ils ont rendu les services pour lesquels ils reçoivent une si haute récompense.