Matthieu 26, 20
Le soir venu, Jésus se trouvait à table avec les Douze.
Le soir venu, Jésus se trouvait à table avec les Douze.
2643. Ensuite, il est question du repas : LE SOIR VENU, IL ÉTAIT À TABLE AVEC SES DOUZE DISCIPLES. Il est dit : LE SOIR, parce que, comme l’ordonne Ex 12, 18 : À la quatorzième lune, le soir, vous célébrerez la Pâque. Ou bien, LE SOIR, parce que [Jésus] allait vers son couchant, Za 14, 7 : Et au moment du soir, il y aura de la lumière. Ou bien, la véritable mort du Christ est indiquée, c’est-à-dire sa fin : en effet, le soir est la fin du jour.
Le soir
étant venu, c'est-à-dire après le coucher du soleil, car c'est à ce moment que s'ouvrait la solennité pascale. Le
15 nisan était censé commencer alors, selon la coutume juive de compter les jours du soir au soir. - Il se mit
à table. D'après la Loi, Ex. 12, 11, on devait manger l'agneau pascal debout, les reins ceints, un bâton à la
main, en un mot dans l'attitude des voyageurs ; mais cette prescription ne tarda pas à tomber en désuétude,
avec beaucoup d'autres qui avaient été portées spécialement en vue de la « Pâque Égyptienne », comme
parlent les Rabbins, cf. Pesachim 9, 5. « La Pâque perpétuelle » ne présentait plus le caractère simple et
austère des anciens temps : une foule de règles nouvelles s'étaient introduites, en particulier celle de célébrer
la cène légale étendus sur des divans peu élevés. « L'usage veut, dit le Talmud, Hieros. Pesach. f. 37, 2, que
les serviteurs mangent debout ; à cette époque, ils mangeaient allongés, pour manifester qu'ils quittaient la
condition de serviteur pour devenir libres ». Le changement de condition avait amené le changement
d'attitude. - Avec ses douze disciples. Le nombre des convives qui pouvaient se réunir pour la cène pascale ne
devait pas être inférieur à dix : généralement, il n'excédait guère le chiffre de 20. La société de choix réunie
autour de Jésus tenait le milieu entre ces deux extrêmes. Euthymius Zigabenus est seul à prétendre que le
Sauveur avait invité plusieurs disciples indépendamment de ses Apôtres. Il est du reste réfuté par le récit
évangélique qui ne mentionne que les Douze.
Jésus a exprimé suprêmement l’offrande libre de Lui-même dans le repas pris avec les douze apôtres (cf. Mt 26, 20), dans " la nuit où Il fut livré " (1 Co 11, 23). La veille de sa passion, alors qu’Il était encore libre, Jésus a fait de cette dernière Cène avec ses apôtres le mémorial de son offrande volontaire au Père (cf. 1 Co 5, 7) pour le salut des hommes : " Ceci est mon corps donné pour vous " (Lc 22, 19). " Ceci est mon sang, le sang de l’alliance, qui va être répandu pour une multitude en rémission des péchés " (Mt 26, 28).
Aux origines mêmes de l'Église, il y a une influence déterminante de l'Eucharistie. Les Évangélistes précisent que ce sont les Douze, les Apôtres, qui se sont réunis autour de Jésus, à la dernière Cène (cf. Mt 26, 20; Mc 14, 17; Lc 22, 14). C'est un point particulier très important, puisque les Apôtres « furent les germes du nouvel Israël et en même temps l'origine de la hiérarchie sacrée ». En leur donnant son corps et son sang en nourriture, le Christ les unissait mystérieusement à son sacrifice qui devait se consommer sur le Calvaire peu après. Par analogie avec l'Alliance du Sinaï, scellée par le sacrifice et l'aspersion du sang, les gestes et les paroles de Jésus à la dernière Cène posaient les fondements de la nouvelle communauté messianique, le peuple de la nouvelle Alliance.