Matthieu 26, 21

Pendant le repas, il déclara : « Amen, je vous le dis : l’un de vous va me livrer. »

Pendant le repas, il déclara : « Amen, je vous le dis : l’un de vous va me livrer. »
Saint Thomas d'Aquin
2644. ET TANDIS QU’ILS MANGEAIENT, IL DIT…, etc. Ici est présentée l’annonce anticipée de celui qui le trahirait : premièrement, il le désigne par son entourage ; deuxièmement, d’autorité ; troisièmement, de sa propre voix. Le second point [se trouve] en cet endroit : IL RÉPONDIT, etc. [26, 23] ; le troisième, en cet endroit : TU L’AS DIT [26, 25].

À propos du premier point, l’annonce anticipée est présentée ; deuxièmement, l’effet : ILS FURENT ATTRISTÉS [26, 22].

Il dit donc : ALORS QU’ILS MANGEAIENT, IL LEUR DIT : «EN VÉRITÉ, JE VOUS LE DIS, L’UN DE VOUS ME LIVRERA.» EN VÉRITÉ : il affirme, car il disait quelque chose d’important : «L’UN DE VOUS, que j’ai choisis pour être les colonnes de l’Église.» Si 6, 10 : L’ami partage la table, et il n’est pas là au jour du besoin. Et en Jr 9, 4 : Ne fais confiance à aucun de tes frères.
Louis-Claude Fillion
Pendant qu'ils mangeaient. Les nombreuses et touchantes cérémonies qui accompagnaient le festin de la Pâque sont résumées dans ces deux mots par l'évangéliste. Mais nous croyons devoir en indiquer au moins quelques unes, choisies parmi les plus importantes, afin de placer sous les yeux du lecteur un tableau vivant de ce que fit le divin Maître pendant cette soirée. Jésus, couché à la place d'honneur et représentant le père de famille, prit d'abord une coupe, la remplit de vin et la fit circuler parmi l'assemblée après y avoir lui-même trempé ses lèvres, en disant : Sois béni, Seigneur notre Dieu, qui as créé le fruit de la vigne. Tous se lavèrent alors les mains, puis la table fut apportée au milieu des convives. Après qu'une bénédiction spéciale eut été prononcée sur les herbes amères, chacun en prit quelques feuilles et les mangea en les assaisonnant avec le Charoceth. C'est alors seulement que l'agneau pascal fut placé sur la table en face de Jésus. Le Sauveur prit la parole pour expliquer à ses disciples la signification de la fête et de ses rites, ainsi qu'il était réglé par la Loi, cf. Ex. 12, 26 ; après quoi, tous chantèrent la première partie de la prière nommée Hallel, c'est-à-dire les Psaumes 112 et 113 (hébr. 113, 114) ? Une seconde coupe fut vidée ; Jésus prit quelques pains azymes, les rompit, en mangea un morceau avec des herbes amères et du Charoceth et distribua le reste aux disciples. Il bénit ensuite l'agneau pascal et les autres viandes sacrées qui l'accompagnaient. En ce moment commença le repas proprement dit. Le rituel laissait une certaine liberté aux convives pour cette partie de la cérémonie : il était toutefois réglé que l'agneau symbolique serait consommé en dernier lieu et qu'on ne mangerait plus rien ensuite. Ce repas achevé, une troisième coupe, bénite par Jésus comme les deux premières, circula parmi les convives. On chanta la seconde partie de la prière Hallel, Ps. 114-117 (hébr. 115-118). Une quatrième coupe terminait ordinairement la cène. Cependant, si quelqu'un des assistants le désirait, on pouvait en faire passer une cinquième, à condition de réciter le grand Hallel, Ps. 119-136 (hébr. 120-137), comme conclusion générale de la cène. On devait se retirer avant minuit. Voir, pour de plus amples détails, Lightfoot, Hor. Hebr. in Matth. 26, 20, 26, 27 ; Otho, Lexic. Talm. s. v. Pascha ; Friedlieb, Archaeologie der Leidengesch. ; Langen, die letzten Lebenstage Jesu, ch. 7. - En vérité, je vous le dis. La chose que Jésus est sur le point de prédire va paraître si incroyable aux Douze, qu'il en garantit d'avance la parfaite vérité par sa formule ordinaire de serment. - L'un de vous. Il y a beaucoup d'emphase et de tristesse dans ce « vous ». - Me trahira. Plusieurs jours auparavant, Jésus avait déjà prophétisé la trahison dont il serait l'objet, cf. 20, 18 ; 26, 2 ; en ce moment, il précise davantage et annonce que le traître sortira des rangs de ses Apôtres.