Matthieu 26, 22

Profondément attristés, ils se mirent à lui demander, chacun son tour : « Serait-ce moi, Seigneur ? »

Profondément attristés, ils se mirent à lui demander, chacun son tour : « Serait-ce moi, Seigneur ? »
Saint Thomas d'Aquin
2645. Puis vient ensuite l’effet, et il y a un double effet : la tristesse et le doute. Pour ce qui est de la tristesse, [Matthieu] dit : ILS FURENT ATTRISTÉS. Pourquoi ? Ils s’attristaient de la mort du Christ, car il était amer pour eux d’être privés d’un tel chef, d’un tel patron. Ils s’attristaient aussi d’un tel crime à venir. Jr 9, 1 : Qui donnera une fontaine de larmes à mes yeux ?

Ensuite est présenté le doute : CHACUN SE MIT À DIRE. Mais pourquoi doutaient-ils ? Est-ce que chacun n’était pas certain de lui-même ? Réponse : les disciples avaient reçu l’enseignement que les hommes sont très prompts au péché. Ainsi l’Apôtre dit en 1 Co 10, 12 : Celui qui est debout, qu’il prenne garde de tomber ! Ils doutaient aussi parce qu’ils croyaient davantage en lui qu’en leur propre conscience. Cela ressemble à ce qui est dit en 1 Co 4, 4 : Ma conscience ne me reproche rien, mais je ne suis pas justifié pour autant.
Louis-Claude Fillion
Le Maître trahi par l'un d'eux ! Cette nouvelle tomba sur le cercle apostolique, sur les innocents et sur le coupable, comme un coup de foudre. Les onze sont désolés, consternés ! Les évangélistes, S. Jean surtout, ont fort bien décrit le trouble jeté par cette parole parmi les disciples de Jésus. - A peine revenus de leur première stupéfaction, ils prennent tour à tour la parole pour demander à leur maître : Est-ce moi ? En grec : « ce n'est sans doute pas moi ? » exprime plus délicatement la même idée, car il suppose que la réponse sera négative. Tel devait être le langage d'une âme qui n'avait pas le moindre soupçon de sa culpabilité.