Matthieu 26, 24
Le Fils de l’homme s’en va, comme il est écrit à son sujet ; mais malheureux celui par qui le Fils de l’homme est livré ! Il vaudrait mieux pour lui qu’il ne soit pas né, cet homme-là ! »
Le Fils de l’homme s’en va, comme il est écrit à son sujet ; mais malheureux celui par qui le Fils de l’homme est livré ! Il vaudrait mieux pour lui qu’il ne soit pas né, cet homme-là ! »
A cette réponse qui ne faisait que confirmer sa première assertion, le Sauveur
ajoute une déclaration solennelle, une grave menace, destinée s'il en est temps encore à ramener le traître à
de meilleurs sentiments. - Le Fils de l'homme. « Pour ce qui est » par opposition à « tandis que » qui vient
ensuite. Jésus établit un frappant contraste entre sa personne et celle du traître, entre les fins si distinctes qui
leur sont réservées. - S'en va. Majestueuse parole, dont le Christ aimait à se servir pour désigner sa mort
prochaine ; cf. Joan. 7, 33 ; 8, 22. Elle exprime en même temps, comme le remarquent les anciens exégètes,
la parfaite liberté de Jésus au point de vue de ses souffrances. « Le Christ montre que sa mort ressemble
davantage à une transition qu’à une véritable mort. Par ces mêmes paroles, il nous fait comprendre qu’il est
allé librement à la mort », Victor d’Antioche in Marc. 14, 21 ; Cf Maldonat in h.l. - Comme il est écrit...
L'obéissance parfaite, malgré la liberté ; les prophéties seront accomplies jusqu'aux moindres détails. - Mais
malheur. Menace d'un malheur éternel ; terrible inscription gravée par Jésus-Christ lui-même sur la tombe de
Judas. - Il aurait mieux valu... En effet, dit S. Jérôme, in h. l., « mieux vaut le néant que les tourments
éternels de l'enfer ! ». Et pourtant, Dieu a créé Judas ! Jésus en a fait son Apôtre, prévoyant bien qu'il le
trahirait ! Grand mystère théologique. Mais « Dieu juge le présent, et non pas le futur; il ne condamne pas
selon sa pré-science, s'il reconnaît quelqu'un qui lui déplaira plus tard ; mais sa bonté et sa clémence sont si
grandes, qu'il choisit celui qui le servira bien pendant un temps, sachant cependant qu'ensuite il deviendra
méchant. Il lui donne ainsi la possibilité de se convertir et de faire pénitence ». La solution du problème est
tout entière dans ces lignes de S. Jérôme, adv. Pelagian. 3. Sur les vives et curieuses discussions des
scolastiques à propos de la phrase « Il aurait mieux valu... », voir Maldonat, in h. l. - Stier, auteur protestant,
écrit à bon droit (die Reden des Herrn Jesu, h. l.) : « Ces mots, pris à la lettre et en toute rigueur, ferment à
jamais la porte de l'espérance. Ils écartent toute pensée d'un salut ultérieur et final ; car, s'il pouvait y avoir
une rédemption pour l'âme de Judas dans les futures révolutions des âges, il serait meilleur pour lui d'avoir reçu la vie ». Aussi Krummacher dit-il que Notre-Seigneur n'a jamais prononcé de parole plus épouvantable.