Matthieu 26, 37
Il emmena Pierre, ainsi que Jacques et Jean, les deux fils de Zébédée, et il commença à ressentir tristesse et angoisse.
Il emmena Pierre, ainsi que Jacques et Jean, les deux fils de Zébédée, et il commença à ressentir tristesse et angoisse.
2704. ET PRENANT AVEC LUI PIERRE ET LES DEUX FILS DE ZÉBÉDÉE, etc. Ici, il annonce à l’avance la nécessité de la prière, et [cette nécessité] était la tristesse. Premièrement, [Matthieu] présente les témoins de la tristesse ; deuxièmement, il montre la tristesse ; troisièmement, il l’écarte. Le second point [se trouve] en cet endroit : IL COMMENÇA À RESSENTIR TRISTESSE ET ANGOISSE [26, 37] ; le troisième, en cet endroit : DEMEUREZ ICI ET VEILLEZ AVEC MOI [26, 38].
2705. Il dit donc : ET PRENANT AVEC LUI PIERRE ET LES DEUX FILS DE ZÉBÉDÉE, etc. [Le Seigneur] en prit trois avec lui. Et pourquoi ceux-ci plutôt que d’autres ? Une raison est que ceux-ci étaient plus solides et que la faiblesse [du Seigneur] les scandalisait tous. Il voulut donc montrer sa faiblesse à ceux-ci plutôt qu’aux autres. De même, il leur avait montré [sa] gloire. Il voulait donc que, de même qu’ils avaient vu sa gloire, de même ils voient aussi sa faiblesse, afin qu’ils sachent que ni la faiblesse n’absorberait la gloire, ni la gloire la faiblesse.
Vient ensuite la manifestation de [sa] faiblesse : premièrement, par un geste ; deuxièmement, par la parole. Et, en rapport avec cela, [Matthieu] fait trois choses : premièrement, il indique selon quoi le Christ était attristé ; deuxièmement, pourquoi il était attristé ; troisièmement, comment il était attristé.
2706. Premier point : IL COMMENÇA À RESSENTIR TRISTESSE ET ANGOISSE. Ici, deux erreurs doivent être évitées, car certains ont dit qu’il a été attristé selon [sa] divinité. Or, cela ne peut pas être le cas, car il a été attristé parce qu’il était susceptible de souffrir. Or, la divinité n’est pas susceptible de souffrir. De même, l’erreur des ariens ou d’Eunomius voulait que le Christ n’eût pas d’âme, mais que le Verbe tînt lieu d’âme. Et pourquoi [Arius] disait-il cela ? Afin que tout ce qui se rapportait à un manque soit mis en rapport avec le Verbe, en montrant ainsi que celui-ci était inférieur au Père. Cela est faux. [Le Christ] a donc souffert selon qu’il pouvait souffrir, c’est-à-dire dans son âme.
2705. Il dit donc : ET PRENANT AVEC LUI PIERRE ET LES DEUX FILS DE ZÉBÉDÉE, etc. [Le Seigneur] en prit trois avec lui. Et pourquoi ceux-ci plutôt que d’autres ? Une raison est que ceux-ci étaient plus solides et que la faiblesse [du Seigneur] les scandalisait tous. Il voulut donc montrer sa faiblesse à ceux-ci plutôt qu’aux autres. De même, il leur avait montré [sa] gloire. Il voulait donc que, de même qu’ils avaient vu sa gloire, de même ils voient aussi sa faiblesse, afin qu’ils sachent que ni la faiblesse n’absorberait la gloire, ni la gloire la faiblesse.
Vient ensuite la manifestation de [sa] faiblesse : premièrement, par un geste ; deuxièmement, par la parole. Et, en rapport avec cela, [Matthieu] fait trois choses : premièrement, il indique selon quoi le Christ était attristé ; deuxièmement, pourquoi il était attristé ; troisièmement, comment il était attristé.
2706. Premier point : IL COMMENÇA À RESSENTIR TRISTESSE ET ANGOISSE. Ici, deux erreurs doivent être évitées, car certains ont dit qu’il a été attristé selon [sa] divinité. Or, cela ne peut pas être le cas, car il a été attristé parce qu’il était susceptible de souffrir. Or, la divinité n’est pas susceptible de souffrir. De même, l’erreur des ariens ou d’Eunomius voulait que le Christ n’eût pas d’âme, mais que le Verbe tînt lieu d’âme. Et pourquoi [Arius] disait-il cela ? Afin que tout ce qui se rapportait à un manque soit mis en rapport avec le Verbe, en montrant ainsi que celui-ci était inférieur au Père. Cela est faux. [Le Christ] a donc souffert selon qu’il pouvait souffrir, c’est-à-dire dans son âme.
La présence de tous les disciples pendant le drame douloureux et solennel qui se
préparait eût troublé le recueillement de Jésus : du reste, leurs dispositions actuelles n'étaient nullement
conformes à la situation par laquelle il allait passer. Il prend donc seulement avec lui les trois apôtres les plus
intimes, Pierre, le chef du sacré Collège, qui venait de manifester si chaudement son amour, les fils de
Zébédée, qui avaient consenti à vider en compagnie de Jésus la coupe d'amertume ! Tous ensemble, ils
s'enfoncent plus avant dans le jardin. Ceux qui avaient été témoins de la Transfiguration glorieuse du divin
Maître allaient contempler de près son humiliation. - Il commença. C'est le prélude de la lutte terrible que
Jésus va soutenir. - Triste et affligé. Ces deux mots expriment le sentiment de la douleur, mais d'une douleur
parvenue à divers degrés d'intensité. Le premier correspond à l'opposé de se réjouir ; le second représente
une tristesse excessive, de poignantes angoisses ; Suidas l'explique par « être extrêmement affligé, n'en
pouvoir plus » ; Euthymius par « avoir l'âme lourde » ; Hésychius par « être en agonie ». S. Justin, Dial. cum
Tryph. 125, dit que cette douleur avait paralysé l'âme de Jésus, de même qu'autrefois la main mystérieuse de
l'ange avait fait pour la force de Jacob. Et ce n'est là que le commencement de l'agonie du Sauveur !