Matthieu 26, 40

Puis il revient vers ses disciples et les trouve endormis ; il dit à Pierre : « Ainsi, vous n’avez pas eu la force de veiller seulement une heure avec moi ?

Puis il revient vers ses disciples et les trouve endormis ; il dit à Pierre : « Ainsi, vous n’avez pas eu la force de veiller seulement une heure avec moi ?
Saint Thomas d'Aquin
2718. PUIS, IL VINT VERS SES DISCIPLES. Ici, [le Seigneur] reproche à ses disciples leur manquement. Premièrement, le manquement est présenté ; deuxièmement, le reproche ; troisièmement, l’avertissement ; quatrièmement, la raison de l’avertissement.

Après avoir prié, IL VINT VERS LES DISCIPLES ET LES TROUVA ENDORMIS. Cela était justifié selon le sens littéral, car déjà une partie de la nuit avait passé. [Les disciples] étaient donc lourds de sommeil. La cause en était aussi qu’ils étaient tristes, et que le sommeil surprend facilement ceux [qui sont dans cet état]. Pr 17, 22 : Un esprit triste dessèche les os. De même, il est indiqué qu’alors que le Christ montait vers sa passion pour nous, beaucoup dormaient, puisque toutes s’assoupirent et s’endormirent, plus haut, 25, 5.

ET IL DIT À PIERRE : «AINSI, VOUS N’AVEZ PAS PU VEILLER UNE HEURE AVEC MOI ?» Mais pourquoi s’est-il adressé plutôt à Pierre ? La raison en est que Pierre s’était davantage vanté qu’il l’aiderait dans le besoin. C’était donc déjà un présage de sa chute. VOUS N’AVEZ PAS PU VEILLER UNE HEURE AVEC MOI ? Et pour quelle raison s’est-il ensuite adressé à tous par après ? Parce que tous avaient promis en même temps que Pierre. C’est pourquoi il est dit plus haut : TOUS [LES DISCIPLES] EN DIRENT AUTANT.
Louis-Claude Fillion
Après avoir ainsi triomphé de ses terreurs, le Fils de l'homme revient auprès de ses trois disciples privilégiés. On dirait que son cœur déchiré désirait chercher quelque consolation dans l'amitié de ces Apôtres. Mais Dieu voulait que Jésus fût privé même d'une marque de sympathie humaine durant ces heures terribles. - Les trouva endormis. Sommeil bien surprenant de la part de tels disciples et après la recommandation si pressante de Jésus, cf. v. 38. Ils dorment tous les trois ; ils étaient prêts, il n'y a qu'un moment, à donner leur vie pour lui, et voici qu'ils ne peuvent pas même résister au sommeil pendant quelques instants pour lui tenir compagnie et pour compatir à sa douleur ! Mais, Jésus le savait mieux que personne, leur sommeil n'accusait pas en eux un manque de sympathie : c'est au contraire la tristesse, nous dit le physiologiste S. Luc, 22, 45, qui les avait ainsi engourdis. D'ailleurs, la nuit était déjà assez avancée, et la journée avait été très pénible, surtout pour deux d'entre eux, S. Pierre et S. Jean, qui s'étaient trouvés constamment sur pied pour faire les préparatifs de la cène. - Ainsi, vous n'avez pas pu. Cependant Jésus se plaint doucement à eux de leur abandon apparent. Il leur avait demandé bien peu, et ce peu ils avaient été incapables de le lui accorder. - Une heure. Ces mots, bien qu'il ne faille pas en presser la signification, déterminent le temps qu'avait duré la première partie de l'agonie du Sauveur.
Catéchisme de l'Église catholique
L’oraison est une communion d’amour porteuse de Vie pour la multitude, dans la mesure où elle est consentement à demeurer dans la nuit de la foi. La Nuit pascale de la Résurrection passe par celle de l’agonie et du tombeau. Ce sont ces trois temps forts de l’Heure de Jésus que son Esprit (et non la " chair qui est faible ") fait vivre dans l’oraison. Il faut consentir à " veiller une heure avec lui " (cf. Mt 26, 40).