Matthieu 26, 42
De nouveau, il s’éloigna et pria, pour la deuxième fois ; il disait : « Mon Père, si cette coupe ne peut passer sans que je la boive, que ta volonté soit faite ! »
De nouveau, il s’éloigna et pria, pour la deuxième fois ; il disait : « Mon Père, si cette coupe ne peut passer sans que je la boive, que ta volonté soit faite ! »
2721. À NOUVEAU, POUR LA DEUXIÈME FOIS, IL S’EN ALLA PRIER. Ici, [le Christ] prie pour la deuxième fois. Selon Chrysostome, il prie pour la deuxième fois afin de montrer avec plus de fermeté la vérité de sa nature humaine. Ainsi, en Gn 41, 32 : Ce que tu as vu une deuxième fois est un signe qui confirme.
Ce qu’il dit : SI CETTE COUPE NE PEUT PASSER SANS QUE JE LA BOIVE, QUE TA VOLONTÉ SOIT FAITE !, peut être interprété de trois façons. La première [interprétation] est la suivante : auparavant, il avait demandé sous condition ; mais ici, parce qu’il avait reçu l’assurance qu’il ne pouvait pas ne pas la boire, il demande donc que la volonté [du Père] soit faite, comme s’il disait : «S’il n’est pas possible que je passe à la gloire de l’immortalité, bien que [ma] mortalité n’ait pas été contractée, mais assumée.» Ainsi, qu’il souffre ou non, il devait passer à la gloire de l’immortalité. Mais il ne pouvait s’éloigner de lui-même et de [ses] membres. S’il ne buvait pas [la coupe], il ne s’éloignerait donc pas de [ses] membres. Il veut donc dire : «Si cela ne peut être éloigné de moi et de mes membres, QUE TA VOLONTÉ SOIT FAITE !» Ps 39[40], 9 : J’ai voulu faire ta volonté, mon Dieu.
2722. Jérôme interprète POUR LA DEUXIÈME FOIS de la manière suivante. «S’il n’est pas possible que la vérité passe aux Gentils sans que les Juifs s’égarent, QUE TA VOLONTÉ SOIT FAITE.» En effet, c’est à cause de la faute [des Juifs] que le salut est parvenu aux Gentils. Hilaire l’interprète ainsi : «S’il est impossible que les autres saints boivent la coupe de la passion sans mon exemple, QUE TA VOLONTÉ SOIT FAITE !», car les autres saints ont pris exemple sur le Christ. Il veut donc dire : «S’il est impossible que cela passe de moi à mes disciples sans que je boive, afin qu’ils deviennent plus forts pour boire, QUE TA VOLONTÉ SOIT FAITE !»
Ce qu’il dit : SI CETTE COUPE NE PEUT PASSER SANS QUE JE LA BOIVE, QUE TA VOLONTÉ SOIT FAITE !, peut être interprété de trois façons. La première [interprétation] est la suivante : auparavant, il avait demandé sous condition ; mais ici, parce qu’il avait reçu l’assurance qu’il ne pouvait pas ne pas la boire, il demande donc que la volonté [du Père] soit faite, comme s’il disait : «S’il n’est pas possible que je passe à la gloire de l’immortalité, bien que [ma] mortalité n’ait pas été contractée, mais assumée.» Ainsi, qu’il souffre ou non, il devait passer à la gloire de l’immortalité. Mais il ne pouvait s’éloigner de lui-même et de [ses] membres. S’il ne buvait pas [la coupe], il ne s’éloignerait donc pas de [ses] membres. Il veut donc dire : «Si cela ne peut être éloigné de moi et de mes membres, QUE TA VOLONTÉ SOIT FAITE !» Ps 39[40], 9 : J’ai voulu faire ta volonté, mon Dieu.
2722. Jérôme interprète POUR LA DEUXIÈME FOIS de la manière suivante. «S’il n’est pas possible que la vérité passe aux Gentils sans que les Juifs s’égarent, QUE TA VOLONTÉ SOIT FAITE.» En effet, c’est à cause de la faute [des Juifs] que le salut est parvenu aux Gentils. Hilaire l’interprète ainsi : «S’il est impossible que les autres saints boivent la coupe de la passion sans mon exemple, QUE TA VOLONTÉ SOIT FAITE !», car les autres saints ont pris exemple sur le Christ. Il veut donc dire : «S’il est impossible que cela passe de moi à mes disciples sans que je boive, afin qu’ils deviennent plus forts pour boire, QUE TA VOLONTÉ SOIT FAITE !»
Encore une seconde fois. Pléonasme
qui n'était pas rare chez les Hébreux. - Il s'en alla. Les consolations terrestres même les plus légitimes lui
faisant défaut, Jésus retourne auprès de son Père : là seulement il pourra trouver le réconfort dont il a besoin.
- Mon Père... Sa nouvelle prière diffère à peine de celle que nous avons entendue plus haut. Elle se compose
tout à fait des mêmes éléments. Néanmoins il la modifie légèrement, pour insister davantage sur la
soumission la plus complète. La demande directe a même disparu : elle n'apparaît plus que voilée sous
l'expression d'un entier assentiment aux volontés divines. - Si ce calice ne peut... Dieu veut qu'il boive la
coupe amère jusqu'à la lie : la continuation de ses angoisses intérieures en est pour lui un indice manifeste. Il
se prépare donc à une obéissance absolue. - Que ta volonté soit faite. « Ce ne sont pas les paroles de
quelqu’un qui ne fait qu’accepter ce qu’il ne peut pas éviter, mais qui acquiesce de toute son âme »,
Rosenmüller, Scholia in Matth., h.l.
La coupe de la Nouvelle Alliance, que Jésus a anticipée à la Cène en s’offrant lui-même (cf. Lc 22, 20), il l’accepte ensuite des mains du Père dans son agonie à Gethsémani (cf. Mt 26, 42) en se faisant " obéissant jusqu’à la mort " (Ph 2, 8 ; cf. He 5, 7-8). Jésus prie : " Mon Père, s’il est possible que cette coupe passe loin de moi... " (Mt 26, 39). Il exprime ainsi l’horreur que représente la mort pour sa nature humaine. En effet celle-ci, comme la nôtre, est destinée à la vie éternelle ; en plus, à la différence de la nôtre, elle est parfaitement exempte du péché (cf. He 4, 15) qui cause la mort (cf. Rm 5, 12) ; mais surtout elle est assumée par la personne divine du " Prince de la Vie " (Ac 3, 15), du " Vivant " (Ap 1, 17 ; cf. Jn 1, 4 ; 5, 26). En acceptant dans sa volonté humaine que la volonté du Père soit faite (cf. Mt 26, 42), il accepte sa mort en tant que rédemptrice pour " porter lui-même nos fautes dans son corps sur le bois " (1 P 2, 24).