Matthieu 26, 52
Alors Jésus lui dit : « Rentre ton épée, car tous ceux qui prennent l’épée périront par l’épée.
Alors Jésus lui dit : « Rentre ton épée, car tous ceux qui prennent l’épée périront par l’épée.
Pierre avait de nouveau brandi son glaive et se disposait à frapper
un autre adversaire, quand Jésus l'arrêta par une ordre formel accompagné d'une grave réflexion. - Remets...
C'est l'ordre : Pierre doit sur-le-champ remettre le glaive au fourreau. A sa place, c'est-à-dire dans le
fourreau, comme dit S. Jean. - Car tous ceux... C'est la réflexion qui motive l'ordre. Elle consiste en un
axiome dont la signification générale est que la violence ne sert de rien, mais qu'elle retombe sur son auteur ;
ou que le zèle aveugle est ordinairement nuisible. - Qui prendront l'épée. Il est évident qu'il ne s'agit point ici
du « droit du glaive » que possèdent les sociétés, et qui leur est nécessaire pour se défendre : le proverbe
s'adresse seulement aux particuliers qui, sans une nécessité réelle, tireraient le glaive arbitrairement : ces
imprudents sont bien avertis qu'il existe une sorte de talion dont ils seront tôt ou tard les victimes. - Jésus ne
dit pas autre chose à S. Pierre : c'est donc très arbitrairement que plusieurs exégètes, entre autres Euthymius
et Grotius, voient dans ces paroles une prédiction de la ruine future des Juifs et des Romains. On peut en
rapprocher à plus juste titre le proverbe célèbre « Ecclesia non sitit sanguinem », l'Église n'est pas assoiffée
de sang.
Périront par l’épée ; c’est-à-dire mériteront de périr par l’épée.
J’invite les chrétiens qui doutent et qui sont tentés de céder face à la violence, quelle qu’en soit la forme, à se souvenir de cette annonce du livre d’Isaïe : « Ils briseront leurs épées pour en faire des socs » (2, 4). Pour nous, cette prophétie prend chair en Jésus-Christ, qui, face à un disciple gagné par la violence, disait avec fermeté : « Rengaine ton glaive ; car tous ceux qui prennent le glaive périront par le glaive » (Mt 26, 52). C’était un écho de cette ancienne mise en garde : « Je demanderai compte du sang de chacun de vous. Qui verse le sang de l’homme, par l’homme aura son sang versé » (Gn 9, 5-6). Cette réaction de Jésus jaillissant de son cœur traverse les siècles et parvient jusqu’au temps actuel comme un avertissement permanent.