Matthieu 26, 62

Alors le grand prêtre se leva et lui dit : « Tu ne réponds rien ? Que dis-tu des témoignages qu’ils portent contre toi ? »

Alors le grand prêtre se leva et lui dit : « Tu ne réponds rien ? Que dis-tu des témoignages qu’ils portent contre toi ? »
Saint Thomas d'Aquin
2762. Suit alors le procès par sa propre confession. Premièrement, on présente l’interrogation sur les témoignages ; deuxièmement, sur la question principale. Le second point [se trouve] en cet endroit : ALORS LE GRAND PRÊTRE LUI DIT, etc. [26, 65].

[Matthieu] dit donc : SE LEVANT, LE GRAND PRÊTRE LUI DIT : «TU NE RÉPONDS RIEN À CE QUE CES GENS ATTESTENT CONTRE TOI ?» Qu’il se soit levé, cela fut le fait de l’impatience et de la colère [du grand prêtre] qui comprenait que le Christ n’était pas convaincu [de ce dont on l’accusait]. Ce qu’il dit : TU NE RÉPONDS RIEN, etc. ?, il ne le dit pas pour l’excuser, mais pour le prendre au piège de son discours. Is 32, 6 : L’insensé racontera des choses dénuées de sens, et son cœur commettra l’injustice.
Louis-Claude Fillion
Caïphe, en entendant cette accusation, se leva comme s'il eût été en proie à l'indignation la plus vive, et comme s'il eût voulu, par une attitude pleine de respect, protester contre l'outrage fait au culte de Jéhovah. Mais ce geste théâtral et les paroles qui le suivirent n'avaient -ils pas plutôt pour but de masquer une nouvelle défaite, et de faire oublier à l'assistance que ce témoignage était frappé de nullité aussi bien que les autres ? En effet, nous lisons dans S. Marc, 14, 59, que les deux derniers témoins eux-mêmes ne pouvaient tomber d'accord. Le grand-prêtre presse donc l'accusé de fournir des explications pour se justifier, s'il le peut. - Tu ne réponds rien... Niez-vous l'accusation ? Ou bien, avez-vous réellement proféré ces paroles ? Et alors, ne voulez-vous pas nous indiquer le sens que vous leur attribuiez ? Ce mode d'interrogation est brutal : de la part du président d'un tribunal, il constitue une véritable indignité, en même temps qu'une injustice criante. - A ce que ces hommes... La ponctuation du texte grec produit un sens qui diffère légèrement de celui de la Vulgate. Au lieu d'une phrase unique, on en obtient deux, ce qui rend la pensée plus pressante : « Tu ne réponds rien ? À ce que ces hommes déposent contre toi ? ».