Matthieu 26, 64
Jésus lui répond : « C’est toi-même qui l’as dit ! En tout cas, je vous le déclare : désormais vous verrez le Fils de l’homme siéger à la droite du Tout-Puissant et venir sur les nuées du ciel. »
Jésus lui répond : « C’est toi-même qui l’as dit ! En tout cas, je vous le déclare : désormais vous verrez le Fils de l’homme siéger à la droite du Tout-Puissant et venir sur les nuées du ciel. »
2765. Suit alors la réponse : JÉSUS LUI DIT : «TU L’AS DIT.» Remarquez que lorsque quelque chose lui était contraire, il s’est tu ; mais aussitôt qu’on recourut à une adjuration mettant en cause le pouvoir de son Père, il répond. Il a donc toujours cherché la gloire de son Père. Jn 8, 50 : Moi, je ne recherche pas ma gloire. À ce propos, [Jésus] donne d’abord sa réponse ; en second lieu, il l’explique.
[Matthieu] dit donc : JÉSUS LUI DIT : «TU L’AS DIT.» Cela peut s’interpréter comme si le Christ n’affirmait pas, mais laissait planer un doute, plus haut, 7, 6 : Ne donnez pas aux chiens une chose sainte. Ou bien, on peut lire cela d’une manière affirmative : TU L’AS DIT, c’est-à-dire : «Cela est vrai.» Et cela est clair, car il est dit en Mc 14, 62 : Je le suis.
2766. [Jésus] en donne ensuite l’explication : D’AILLEURS, JE VOUS LE DÉCLARE : VOUS VERREZ BIENTÔT LE FILS DE L’HOMME SIÉGEANT À LA DROITE DE LA PUISSANCE DE DIEU. Il veut manifestement montrer qu’il est lui-même le Fils de Dieu en recourant à deux autorités. L’une se trouve dans Ps 109[110], 1 : Le Seigneur a dit à mon Seigneur : «Siège à ma droite.» Par celle-ci, il avait montré auparavant, 22, 42 46, que le Christ était le Fils de Dieu. L’autre [autorité] est Dn 7, 7 : Je vis comme une vision nocturne. Et voici que le fils de l’homme venait sur les nuées, etc. «Je dis donc qu’il l’a dit, à savoir : TU L’AS DIT, mais tu ne reconnais pas la vérité.» Remarque que la vérité sera manifestée, car VOUS VERREZ LE FILS DE L’HOMME SIÉGEANT À LA DROITE DE LA PUISSANCE DE DIEU. Parce qu’il a dit : SIÉGEANT À LA DROITE, Chrysostome explique que s’asseoir à la droite dénote une dignité royale. Is 9, 7 : Il siégera sur le trône de David et sur son royaume. Ou bien, siéger à la droite, c’est être en pleine jouissance d’une puissance ou de biens plus importants : en effet, la droite est la partie la plus noble ; elle signifie donc une plus grande dignité, non pas parce qu’elle a une plus grande puissance, mais [une puissance] égale, plus loin, 28, 18 : Tout pouvoir m’a été donné au ciel et sur la terre. [Le Christ] dit encore au sujet de sa puissance : VENANT SUR LES NUÉES DU CIEL.
2767. Mais que veut-il dire lorsqu’il dit : VOUS VERREZ BIENTÔT, etc. ? Il faut remarquer que ce qu’il dit : SUR LES NUÉES, peut se rapporter au dernier avènement ou à [l’avènement] quotidien. Le dernier avènement se fera sur une nuée. Ac 1, 11 : Comme vous l’avez vu monter au ciel, et il est dit plus haut, [Mt] 24, qu’il viendra sur les nuées. On peut l’interpréter autrement de l’avènement quotidien, dont il est question en Jb 9, 11 : S’il vient à moi, je ne le verrai pas. Et cet avènement se fait sur les nuées, c’est-à-dire par les apôtres et par les saints docteurs. Il en est question en Is 60, 8 : Quels sont ceux-ci qui volent comme des nuées ? Ceux-ci sont appelés «nuées» parce qu’ils s’élèvent dans les hauteurs. De même, les nuées sont fécondes. Le premier point se rapporte à l’élévation de [leur] vie ; le second, à la fécondité de [leur] enseignement. Et ce sont des NUÉES DU CIEL, c’est-à-dire célestes, parce qu’ils ont apporté une image céleste.
2768. Que veut dire : VOUS VERREZ BIENTÔT ? [Cela veut dire] qu’immédiatement après la passion, il en a converti certains à la foi, et d’autres par le témoignage des œuvres. Ainsi certains ont été convertis à cause de leur foi, d’autres à cause de leurs bonnes actions. De même, si on met cela en rapport avec le dernier avènement, Origène dit : «L’ensemble du temps du monde, comparé à l’éternité, n’est rien : il est comme un instant.» Ps 89[90], 4 : Mille ans à tes yeux sont comme hier qui est passé. Il dit donc : BIENTÔT, car, en regard de l’éternité, le temps qui précède le jugement n’est rien. «Cependant, après que vous vous serez éloignés de moi, il ne vous reste plus qu’à me reconnaître, car je viendrai sur les nuées du ciel. Et alors vous saurez que je suis le Fils de l’homme.» On trouve une manière semblable de parler plus haut, 23, 39 : Bientôt, vous ne me verrez plus, jusqu’à ce que vous disiez : «Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur !»
[Matthieu] dit donc : JÉSUS LUI DIT : «TU L’AS DIT.» Cela peut s’interpréter comme si le Christ n’affirmait pas, mais laissait planer un doute, plus haut, 7, 6 : Ne donnez pas aux chiens une chose sainte. Ou bien, on peut lire cela d’une manière affirmative : TU L’AS DIT, c’est-à-dire : «Cela est vrai.» Et cela est clair, car il est dit en Mc 14, 62 : Je le suis.
2766. [Jésus] en donne ensuite l’explication : D’AILLEURS, JE VOUS LE DÉCLARE : VOUS VERREZ BIENTÔT LE FILS DE L’HOMME SIÉGEANT À LA DROITE DE LA PUISSANCE DE DIEU. Il veut manifestement montrer qu’il est lui-même le Fils de Dieu en recourant à deux autorités. L’une se trouve dans Ps 109[110], 1 : Le Seigneur a dit à mon Seigneur : «Siège à ma droite.» Par celle-ci, il avait montré auparavant, 22, 42 46, que le Christ était le Fils de Dieu. L’autre [autorité] est Dn 7, 7 : Je vis comme une vision nocturne. Et voici que le fils de l’homme venait sur les nuées, etc. «Je dis donc qu’il l’a dit, à savoir : TU L’AS DIT, mais tu ne reconnais pas la vérité.» Remarque que la vérité sera manifestée, car VOUS VERREZ LE FILS DE L’HOMME SIÉGEANT À LA DROITE DE LA PUISSANCE DE DIEU. Parce qu’il a dit : SIÉGEANT À LA DROITE, Chrysostome explique que s’asseoir à la droite dénote une dignité royale. Is 9, 7 : Il siégera sur le trône de David et sur son royaume. Ou bien, siéger à la droite, c’est être en pleine jouissance d’une puissance ou de biens plus importants : en effet, la droite est la partie la plus noble ; elle signifie donc une plus grande dignité, non pas parce qu’elle a une plus grande puissance, mais [une puissance] égale, plus loin, 28, 18 : Tout pouvoir m’a été donné au ciel et sur la terre. [Le Christ] dit encore au sujet de sa puissance : VENANT SUR LES NUÉES DU CIEL.
2767. Mais que veut-il dire lorsqu’il dit : VOUS VERREZ BIENTÔT, etc. ? Il faut remarquer que ce qu’il dit : SUR LES NUÉES, peut se rapporter au dernier avènement ou à [l’avènement] quotidien. Le dernier avènement se fera sur une nuée. Ac 1, 11 : Comme vous l’avez vu monter au ciel, et il est dit plus haut, [Mt] 24, qu’il viendra sur les nuées. On peut l’interpréter autrement de l’avènement quotidien, dont il est question en Jb 9, 11 : S’il vient à moi, je ne le verrai pas. Et cet avènement se fait sur les nuées, c’est-à-dire par les apôtres et par les saints docteurs. Il en est question en Is 60, 8 : Quels sont ceux-ci qui volent comme des nuées ? Ceux-ci sont appelés «nuées» parce qu’ils s’élèvent dans les hauteurs. De même, les nuées sont fécondes. Le premier point se rapporte à l’élévation de [leur] vie ; le second, à la fécondité de [leur] enseignement. Et ce sont des NUÉES DU CIEL, c’est-à-dire célestes, parce qu’ils ont apporté une image céleste.
2768. Que veut dire : VOUS VERREZ BIENTÔT ? [Cela veut dire] qu’immédiatement après la passion, il en a converti certains à la foi, et d’autres par le témoignage des œuvres. Ainsi certains ont été convertis à cause de leur foi, d’autres à cause de leurs bonnes actions. De même, si on met cela en rapport avec le dernier avènement, Origène dit : «L’ensemble du temps du monde, comparé à l’éternité, n’est rien : il est comme un instant.» Ps 89[90], 4 : Mille ans à tes yeux sont comme hier qui est passé. Il dit donc : BIENTÔT, car, en regard de l’éternité, le temps qui précède le jugement n’est rien. «Cependant, après que vous vous serez éloignés de moi, il ne vous reste plus qu’à me reconnaître, car je viendrai sur les nuées du ciel. Et alors vous saurez que je suis le Fils de l’homme.» On trouve une manière semblable de parler plus haut, 23, 39 : Bientôt, vous ne me verrez plus, jusqu’à ce que vous disiez : «Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur !»
« Jésus respecte sur les lèvres du grand-prêtre la majesté du nom de Dieu. Il cède à une interpellation dont il connaît
la malice, mais qui est revêtue de ce qu'il y a de plus auguste dans la religion. Il n'est pas trompé par la
dissimulation du pontife, mais il veut honorer le nom divin dont celui-ci se sert pour la couvrir », Lémann,
Valeur de l'Assemblée, etc. p. 82. Ainsi adjuré, il va donc énoncer la vérité pleine et entière. - Tu l'as dit,
répond-il simplement. Tu l'as toi-même déclaré ; oui, je suis le Messie, fils de Dieu. Jésus corrobore ensuite
son assertion par une déclaration majestueuse qu'il profère avec le calme et l'autorité d'un roi. - Car je vous le
dis : Dans le texte latin on lit « néanmoins... », tandis que le texte grec a plutôt le sens de « en effet... ». Il n'y
aura pas d'opposition entre ce que le Seigneur va dire et ce qu'il vient immédiatement d'exprimer : au
contraire, la suite de la pensée est une conséquence directe du « Tu l'as dit ». Je suis le Christ, et la preuve,
c'est que vous me verrez assis à la droite du Tout-Puissant. - Désormais peut seulement signifier « à partir de
cet instant » (cf. S. Luc. 22, 69). Cet adverbe ne saurait désigner, comme le veut Maldonat, le jour du
jugement dernier d'une manière exclusive. La Passion de Notre-Seigneur Jésus-Christ est le point de départ
du nouvel ordre de choses prédit en ce moment. Cf. Joan. 13, 31. - Vous verrez. Les Juges du Sauveur
expérimenteront personnellement, verront de leurs propres yeux ce qu'il annonce : ils assisteront aux débuts
de sa gloire. Ne furent-ils pas témoins des miracles du Golgotha, de la Résurrection, de la Pentecôte, des
prodiges opérés par les Apôtres, de l'établissement rapide de l'Église, puis de la ruine terrible de Jérusalem ?
Et ces événements n'ont-ils pas été les préludes, et le type, et le gage infaillible du second avènement de
Jésus, que les membres du Grand Conseil contempleront de même au dernier jour ? - Le Fils de l'homme :
titre bien humble, que le divin accusé prend à dessein pour établir un frappant contraste entre sa situation
présente et l'état glorieux qu'il prophétise. - Assis à la droite... Lui si méprisé, si outragé à l'heure actuelle, on
le verra trônant à la droite de Dieu, Cf. 22, 44, avec toute la gloire d'un Juge suprême. Il sera assis comme
ses accusateurs le sont présentement, et muni de toute la puissance céleste. - Sur l'hébraïsme puissance de
Dieu pour « de Dieu tout-puissant », cf. Buxtorf, Lexic. Talm. p. 385 ; c'est l'abstrait pour le concret. -
Venant sur les nuées... Cf. 24, 30 ; Dan. 7, 13-14. Tout l'avenir judiciaire du Sauveur, toutes les
manifestations historiques de son pouvoir à travers les siècles, avec la ruine de Jérusalem et la fin des temps
comme points culminants, sont compris dans cette magnifique description. Non-seulement Jésus affirme qu'il
est le Messie : mais il atteste en outre qu'il prouvera par des faits la réalité de son caractère messianique et de
sa divine filiation. Jamais témoignage plus important n'était sorti des lèvres de Jésus ; car jamais
Notre-Seigneur n'avait proclamé d'une manière aussi claire, aussi officielle, aussi sacrée, les titres auxquels il
prétendait. Mais, répondre comme il venait de le faire, en face d'une telle assemblée, c'était saisir d'avance la
croix et la couronne d'épines, c'était prononcer sa propre condamnation. La sentence ne se fera pas longtemps
attendre.
Si Pierre a pu reconnaître le caractère transcendant de la filiation divine de Jésus Messie, c’est que celui-ci l’a nettement laissé entendre. Devant le Sanhédrin, à la demande de ses accusateurs : " Tu es donc le Fils de Dieu ", Jésus a répondu : " Vous le dites bien, je le suis " (Lc 22, 70 ; cf. Mt 26, 64 ; Mc 14, 61). Bien avant déjà, Il s’est désigné comme " le Fils " qui connaît le Père (cf. Mt 11, 27 ; 21, 37-38), qui est distinct des " serviteurs " que Dieu a auparavant envoyés à son peuple (cf. Mt 21, 34-36), supérieur aux anges eux-mêmes (cf. Mt 24, 36). Il a distingué sa filiation de celle de ses disciples en ne disant jamais " notre Père " (cf. Mt 5, 48 ; 6, 8 ; 7, 21 ; Lc 11, 13) sauf pour leur ordonner " vous donc priez ainsi : Notre Père " (Mt 6, 9) ; et il a souligné cette distinction : " Mon Père et votre Père " (Jn 20, 17).
Jésus a demandé aux autorités religieuses de Jérusalem de croire en Lui à cause des œuvres de son Père qu’Il accomplit (cf. Jn 10, 36-38). Mais un tel acte de foi devait passer par une mystérieuse mort à soi-même pour une nouvelle " naissance d’en haut " (Jn 3, 7) dans l’attirance de la grâce divine (cf. Jn 6, 44). Une telle exigence de conversion face à un accomplissement si surprenant des promesses (cf. Is 53, 1) permet de comprendre la tragique méprise du Sanhédrin estimant que Jésus méritait la mort comme blasphémateur (cf. Mc 3, 6 ; Mt 26, 64-66). Ses membres agissaient ainsi à la fois par ignorance (cf. Lc 23, 34 ; Ac 3, 17-18) et par l’endurcissement (cf. Mc 3, 5 ; Rm 11, 25) de l’incrédulité (cf. Rm 11, 20).