Matthieu 26, 74
Alors, il se mit à protester violemment et à jurer : « Je ne connais pas cet homme. » Et aussitôt un coq chanta.
Alors, il se mit à protester violemment et à jurer : « Je ne connais pas cet homme. » Et aussitôt un coq chanta.
2785. ALORS IL SE MIT À JURER AVEC FORCE IMPRÉCATIONS, etc. Il y en a qui veulent excuser Pierre en disant qu’il n’a pas péché. Ainsi, lorsqu’il dit : JE NE CONNAIS PAS CET HOMME, il est vrai qu’il s’agit d’un homme, mais d’un homme et de Dieu. Et cela n’est pas bien, car il attribue un mensonge au Christ, car le Christ avait dit : Tu me renieras. Il est donc mieux de dire que Pierre a menti, plutôt que le Christ. Il faut aussi noter qu’il n’a pas seulement renié le Christ, mais a nié qu’il était chrétien. Ainsi, en un seul reniement, il a dit : JE NE LE CONNAIS PAS, c’est-à-dire que je ne suis pas un chrétien. Il faut encore noter que celui qui ne se rétracte pas s’oriente vers pire encore. Si 19, 1 : Celui qui néglige les petites choses décline peu à peu. Ainsi a-t-il ajouté le parjure au reniement et le blasphème au parjure. Grégoire [dit] : «Le péché qui n’est pas éliminé par la pénitence entraîne vers un autre par son propre poids.»
2786. De même faut-il remarquer que la triple tentation par laquelle un homme est tenté est signalée. Celui-ci est tenté par la concupiscence de la chair. Jc 1, 14 : Chacun est tenté par ce qu’il désire. Il est tenté aussi par la cupidité à l’égard des [biens] terrestres. Sg 14, 2 : Car cela a été conçu par la soif du gain. De même [est-il tenté] par les démons, et cela est indiqué par cette dénégation où il est dit : PEU APRÈS, CEUX QUI ÉTAIENT LÀ S’APPROCHÈRENT. Ep 6, 12 : Ce n’est pas contre des adversaires de chair et de sang que nous avons à lutter, mais contre les Principautés et les Puissances, contre les Princes de ce monde de ténèbres, contre les esprits du mal qui habitent les espaces célestes. On lit à propos de ces trois choses, en 1 Jn 2, 6 : Tout ce qui est dans le monde est soit concupiscence de la chair, soit concupiscence des yeux, soit orgueil de la vie.
2787. Ou bien, selon Augustin, il faut dire que, par ces trois reniements, l’erreur de tous les hérétiques est indiquée. En effet, certains niaient la divinité du Christ, comme Photin ; mais d’autres, son humanité, comme Eunomius ; et certains, les deux, comme Arius, qui disait que le Fils n’est pas égal au Père. De même, selon Origène, la persécution que devait connaître l’Église est signalée. La première fut le fait des Juifs : dans celle-là, beaucoup moururent. La seconde vint des Gentils : dans celle-là, beaucoup sont devenus martyrs. La troisième est venue des hérétiques, qui en ont séduit beaucoup ; certains même en sont morts.
2788. Il faut encore noter qu’il existe certains écrits qui semblent excuser Pierre, qui n’aurait pas péché mortellement, car Bernard dit : «Chez lui, la charité était assoupie, mais non éteinte.» Il faut dire qu’il a péché mortellement. Ce ne fut cependant pas par malice, mais par crainte de la mort. C’est ce qu’a voulu dire Bernard, que «sa charité était assoupie, etc.».
2789. ET AUSSITÔT UN COQ CHANTA. Il s’agit ici du repentir de Pierre. Premièrement, le motif en est présenté ou l’incitation ; deuxièmement, son repentir, en cet endroit : ET, SORTANT DEHORS, IL PLEURA AMÈREMENT [26, 75].
Deux choses sont abordées qui contribuèrent à l’incitation. Premièrement, un coq chanta : ET AUSSITÔT UN COQ CHANTA. Par le coq, le prédicateur est indiqué, qui incite les hommes au repentir. Ainsi l’Apôtre [dit], 1 Co 15, 34 : Veillez, vous les justes, et ne péchez pas ; et Ep 5, 14 : Éveille-toi, toi qui dors, et lève-toi d’entre les morts, et le Christ l’illuminera.
2786. De même faut-il remarquer que la triple tentation par laquelle un homme est tenté est signalée. Celui-ci est tenté par la concupiscence de la chair. Jc 1, 14 : Chacun est tenté par ce qu’il désire. Il est tenté aussi par la cupidité à l’égard des [biens] terrestres. Sg 14, 2 : Car cela a été conçu par la soif du gain. De même [est-il tenté] par les démons, et cela est indiqué par cette dénégation où il est dit : PEU APRÈS, CEUX QUI ÉTAIENT LÀ S’APPROCHÈRENT. Ep 6, 12 : Ce n’est pas contre des adversaires de chair et de sang que nous avons à lutter, mais contre les Principautés et les Puissances, contre les Princes de ce monde de ténèbres, contre les esprits du mal qui habitent les espaces célestes. On lit à propos de ces trois choses, en 1 Jn 2, 6 : Tout ce qui est dans le monde est soit concupiscence de la chair, soit concupiscence des yeux, soit orgueil de la vie.
2787. Ou bien, selon Augustin, il faut dire que, par ces trois reniements, l’erreur de tous les hérétiques est indiquée. En effet, certains niaient la divinité du Christ, comme Photin ; mais d’autres, son humanité, comme Eunomius ; et certains, les deux, comme Arius, qui disait que le Fils n’est pas égal au Père. De même, selon Origène, la persécution que devait connaître l’Église est signalée. La première fut le fait des Juifs : dans celle-là, beaucoup moururent. La seconde vint des Gentils : dans celle-là, beaucoup sont devenus martyrs. La troisième est venue des hérétiques, qui en ont séduit beaucoup ; certains même en sont morts.
2788. Il faut encore noter qu’il existe certains écrits qui semblent excuser Pierre, qui n’aurait pas péché mortellement, car Bernard dit : «Chez lui, la charité était assoupie, mais non éteinte.» Il faut dire qu’il a péché mortellement. Ce ne fut cependant pas par malice, mais par crainte de la mort. C’est ce qu’a voulu dire Bernard, que «sa charité était assoupie, etc.».
2789. ET AUSSITÔT UN COQ CHANTA. Il s’agit ici du repentir de Pierre. Premièrement, le motif en est présenté ou l’incitation ; deuxièmement, son repentir, en cet endroit : ET, SORTANT DEHORS, IL PLEURA AMÈREMENT [26, 75].
Deux choses sont abordées qui contribuèrent à l’incitation. Premièrement, un coq chanta : ET AUSSITÔT UN COQ CHANTA. Par le coq, le prédicateur est indiqué, qui incite les hommes au repentir. Ainsi l’Apôtre [dit], 1 Co 15, 34 : Veillez, vous les justes, et ne péchez pas ; et Ep 5, 14 : Éveille-toi, toi qui dors, et lève-toi d’entre les morts, et le Christ l’illuminera.
Néanmoins, il affirme plus fort que jamais qu'il ne connaissait point
Jésus. Terrifié à la pensée qu'on pouvait arriver à connaître sa conduite dans le jardin, - un des parents de Malchus venait en effet d'insinuer qu'il croyait l'avoir vu à Gethsémani, cf. Joan. 18, 26, - Pierre renforce sa
troisième négation par des anathèmes et des serments. - Il prononce contre lui-même toute sorte
d'imprécations, pour le cas où il ne dirait pas la vérité. - Il se mit à jurer, comme au v. 72 ; affirmer sous le
sceau du serment. Il y a dans les trois reniements une gradation ascendante facile à saisir : après la négation
simple, v. 70, vient la négation accompagnée du serment, v. 72, puis en troisième lieu la négation corroborée
d'imprécations et d'anathèmes. L'apôtre infidèle commençait de s'anathématiser lui-même, lorsque tout à
coup le coq fit entendre sa voix stridente.