Matthieu 26, 9
On aurait pu, en effet, vendre ce parfum pour beaucoup d’argent, que l’on aurait donné à des pauvres. »
On aurait pu, en effet, vendre ce parfum pour beaucoup d’argent, que l’on aurait donné à des pauvres. »
2621. Ensuite viennent les reproches adressés à la femme : À CETTE VUE, LES DISCIPLES FURENT INDIGNÉS.
Mais il y a une objection à cela, car, en Jn 12, [5], on dit que seul Judas parla, alors que [Matthieu] dit que tous [s’indignèrent]. Selon Jérôme, il y a une double réponse. Lorsqu’on dit ici que les disciples parlèrent, c’est par synecdoque : LES DISCIPLES, c’est-à-dire un disciple, et cette manière [de parler] est courante dans l’Écriture. He 11, 37 : Ils ont été sciés, c’est-à-dire qu’un seul a été scié, à savoir seulement Isaïe. Ou bien, on peut dire que tous [ont parlé], car, comme le dit Augustin, Judas les a tous poussés [à parler]. De même, les autres [y] ont été poussés par le dénuement des pauvres, mais celui-ci a été mû par l’avarice.
Ils disent donc : POURQUOI CE GASPILLAGE ? Mais pourquoi disaient-ils cela ? Ils avaient entendu le Seigneur recommander beaucoup la miséricorde, plus haut, 19, 21 : Si tu veux être parfait, va, vends tout ce que tu possèdes, et donne-le aux pauvres.
Mais il y a une objection à cela, car, en Jn 12, [5], on dit que seul Judas parla, alors que [Matthieu] dit que tous [s’indignèrent]. Selon Jérôme, il y a une double réponse. Lorsqu’on dit ici que les disciples parlèrent, c’est par synecdoque : LES DISCIPLES, c’est-à-dire un disciple, et cette manière [de parler] est courante dans l’Écriture. He 11, 37 : Ils ont été sciés, c’est-à-dire qu’un seul a été scié, à savoir seulement Isaïe. Ou bien, on peut dire que tous [ont parlé], car, comme le dit Augustin, Judas les a tous poussés [à parler]. De même, les autres [y] ont été poussés par le dénuement des pauvres, mais celui-ci a été mû par l’avarice.
Ils disent donc : POURQUOI CE GASPILLAGE ? Mais pourquoi disaient-ils cela ? Ils avaient entendu le Seigneur recommander beaucoup la miséricorde, plus haut, 19, 21 : Si tu veux être parfait, va, vends tout ce que tu possèdes, et donne-le aux pauvres.
Très cher. Nous avons déjà indiqué, d'après S.
Jean, cf. Marc. 14, 5, la valeur considérable du parfum répandu sur la tête de Jésus. Pline, Hist. Nat. 12, 26 ;
13, 4, va plus loin, car il fixe le prix du nard à 400 deniers la livre. C'était l'équivalent du salaire d'un ouvrier
pour toute une année de travail. - Et donner le prix aux pauvres. Cette destination du parfum eût été, au dire
des disciples, beaucoup plus méritoire et beaucoup plus convenable. Mais, dit très-bien M. de Pressensé,
Jésus-Christ, son temps, sa vie... p. 551, « l 'argument des pauvres opposé à Marie n'est qu'un sophisme. C'est
bien le cas de répéter : Il faut faire ceci et ne pas négliger cela. Certes, celui qui s'est identifié aux pauvres et
a dit que ce qu'on leur ferait on le ferait à lui-même, a suffisamment garanti leurs intérêts. La piété ne saurait
prendre exclusivement la forme de l'aumône ; il faut aussi qu'elle remonte directement à Dieu en Jésus, sous
peine de ne plus le reconnaître bientôt sous le voile de la pauvreté et de plus accomplir qu'un acte purement
humain. Les pauvres ont tout à gagner à cette adoration ; c'est quand le nard précieux a été répandu que les
mains s'ouvrent le plus généreusement pour les secourir. Celui qui est avare pour Dieu le sera pour ses
créatures... à côté des devoirs journaliers et permanents de la charité qu'il ne faut pas négliger, il y a des
occasions extraordinaires où la piété doit se manifester d'une manière exceptionnelle et suivre librement son
impulsion ».