Matthieu 27, 13

Alors Pilate lui dit : « Tu n’entends pas tous les témoignages portés contre toi ? »

Alors Pilate lui dit : « Tu n’entends pas tous les témoignages portés contre toi ? »
Saint Thomas d'Aquin
2814. ALORS PILATE LUI DIT. À partir de ce moment, Pilate cherchait à le libérer. Il essayait donc de le faire répondre. Il disait ainsi : N’ENTENDS-TU PAS TOUS LES TÉMOIGNAGES QU’ON DONNE CONTRE TOI ?

En premier lieu, l’incitation [à parler] est présentée : N’ENTENDS-TU PAS, etc. ? [Pilate] disait cela parce qu’il voulait le relâcher, car ses accusateurs étaient aussi les témoins. Mais Jésus ne voulut pas répondre. Pourquoi ne répondait-il pas ? Du point de vue du Christ, la raison peut avoir été qu’il ne voulait pas refuser sa passion : en effet, il aurait pu la refuser en parlant. Il ne voulait donc pas parler. Il s’est offert parce qu’il l’a voulu, Is 53, 7. De même, [il se taisait] afin de nous donner un exemple, car alors qu’on lui adressait des malédictions, lui n’adressait pas de malédictions. C’était aussi parce que les Juifs avaient vu tant de signes qu’ils auraient pu se convertir. Il les jugeait donc indignes. Si 32, 6 : Là où on n’écoute pas, ne verse pas ta parole ! Il faut remarquer qu’il parle sur beaucoup de sujets et que sur beaucoup il se tait, parce que s’il parlait toujours, il se justifierait, et s’il se taisait toujours, il paraîtrait entêté. Parfois donc il répond à Pilate, et parfois non. Mais aux Juifs il ne répond jamais, car Pilate était dans l’ignorance : il disait donc parfois la vérité ; mais les Juifs étaient obstinés.
Louis-Claude Fillion
Pilate est frappé de ce noble silence. Jamais encore, dans sa longue administration, il n'a rencontré un si noble accusé. Touché de pitié, il ne peut retenir une exclamation pleine de sympathie pour Jésus. « Ne vois-tu pas, lui demande-t-il, quels témoignages accablants ils portent contre toi ? » . Ils l'accusaient, en effet, de pousser les Juifs à la révolte dans toute l'étendue de la Palestine, cf. Luc. 23, 5. Pilate qui avait compris son innocence dès le premier instant, cf. Luc, ibid. v. 4, voudrait le voir réduire à néant par quelques paroles les accusations des Sanhédristes.