Matthieu 27, 25
Tout le peuple répondit : « Son sang, qu’il soit sur nous et sur nos enfants ! »
Tout le peuple répondit : « Son sang, qu’il soit sur nous et sur nos enfants ! »
2830. Suit alors l’obligation de le condamner : QUE SON SANG RETOMBE SUR NOUS ET SUR NOS ENFANTS ! Et il arrivera ainsi que le sang du Christ sera réclamé par eux jusqu’à aujourd’hui, et ce qui a été dit en Gn 4, 10 leur convient bien : Le sang de ton frère Abel crie vers moi depuis la terre. Mais le sang du Christ est plus efficace que le sang d’Abel. L’Apôtre [dit], He 12, 24 : Nous avons un sang qui crie plus fort que le sang d’Abel. Jr 26, 15 : En vérité, si vous me tuez, vous échangerez un sang innocent contre vous-mêmes.
La foule assume sans hésiter la responsabilité de Pilate essaie, quoique en vain, de rejeter loin de
lui. Elle s'écrie d'une voix unanime : Que son sang retombe sur nous... cf. 23, 35 ; 2 Reg. 1, 16 ; Jerem. 51,
35 ; Act. 18, 6. Chez les Juifs, lorsque des juges avaient prononcé une sentence de mort, pour attester leur
parfaite impartialité dans les débats, ils s'approchaient du condamné, élevaient leurs mains au-dessus de sa
tête et disaient : Que ton sang retombe sur toi ! La multitude qui a condamné Jésus à l'instigation du
Sanhédrin vocifère au contraire : Que son sang retombe sur nous ! Elle ajoute même : Et sur nos enfants. Elle
souhaite ainsi que tout le châtiment de la faute, s'il y a faute et châtiment, lui soit infligé à elle -même ainsi
qu'à la génération suivante. Quarante ans après, cette horrible imprécation était pleinement réalisée. Le sang
de Jésus retombait sur la nation déicide, sous la forme des fléaux terribles prédits plus haut, ch. 24, par le
Sauveur. Du reste, comme l'affirme justement S. Jérôme, in h.l. : « Cette imprécation pèse encore aujourd'hui
sur les Juifs, et le sang du Seigneur s'attache à eux jusqu'à ce jour. C'est pourquoi Isaïe a dit : quand vous
étendrez vos mains, je cacherai mes yeux de vous, et quand vous multiplierez vos prières, je ne les exaucerai
point ; vos mains sont pleines de sang ».
En tenant compte de la complexité historique du procès de Jésus manifestée dans les récits évangéliques, et quel que puisse être le péché personnel des acteurs du procès (Judas, le Sanhédrin, Pilate) que seul Dieu connaît, on ne peut en attribuer la responsabilité à l’ensemble des Juifs de Jérusalem, malgré les cris d’une foule manipulée (cf. Mc 15, 11) et les reproches globaux contenus dans les appels à la conversion après la Pentecôte (cf. Ac 2, 23. 36 ; 3, 13-14 ; 4, 10 ; 5, 30 ; 7, 52 ; 10, 39 ; 13, 27-28 ; 1 Th 2, 14-15). Jésus lui-même en pardonnant sur la croix (cf. Lc 23, 34) et Pierre à sa suite ont fait droit à " l’ignorance " (Ac 3, 17) des Juifs de Jérusalem et même de leurs chefs. Encore moins peut-on, à partir du cri du peuple : " Que son sang soit sur nous et sur nos enfants " (Mt 27, 25) qui signifie une formule de ratification (cf. Ac 5, 28 ; 18, 6), étendre la responsabilité aux autres Juifs dans l’espace et dans le temps :