Matthieu 27, 31

Quand ils se furent bien moqués de lui, ils lui enlevèrent le manteau, lui remirent ses vêtements, et l’emmenèrent pour le crucifier.

Quand ils se furent bien moqués de lui, ils lui enlevèrent le manteau, lui remirent ses vêtements, et l’emmenèrent pour le crucifier.
Saint Thomas d'Aquin
2841. EN SORTANT, ILS TROUVÈRENT UN HOMME DE CYRÈNE, NOMMÉ SIMON. Après la dérision, il est question de la crucifixion, et, à ce propos, [Matthieu] fait deux choses : premièrement, il précise le lieu de la crucifixion ; deuxièmement, [il parle] de la tunique [de Jésus] et de ce qui a été fait à cet endroit.

En premier lieu, il raconte comment Jésus a été conduit à cet endroit ; en second lieu, comment la croix a été portée ; en troisième lieu, comment on arriva à la passion.

2842. ET, APRÈS S’ÊTRE MOQUÉS DE LUI, ILS LUI ENLEVÈRENT la chlamyde qu’ils lui avaient mise. Remarquez qu’on rit de lui alors qu’il porte le vêtement d’un autre, mais qu’il est emmené dans son propre [vêtement]. Par cela est indiqué qu’il ne lui revenait pas d’être ridiculisé, mais d’être tué, car, comme on le lit en Ph 2, 8, il s’est humilié, en se faisant obéissant jusqu’à la mort. Là en effet est apparue sa puissance. Ps 117[118], 16 : La droite du Seigneur a manifesté sa puissance. Is 53, 7 : Il sera emmené comme une brebis pour être tué.
Louis-Claude Fillion
S. Jean racontera, 19, 4 et ss., la scène de l'Ecce Homo, par laquelle le procurateur essaya une dernière fois d'exciter la commisération du peuple et d'obtenir la délivrance de Jésus. S. Matthieu l'omet volontairement, pour passer aussitôt au dénouement tragique de la Passion. Il nous montre les soldats enlevant au Sauveur la chlamyde qui lui avait servi de manteau de pourpre, le recouvrant de sa tunique, et le conduisant au Calvaire. Ici commence donc le chemin de croix, dont le parcours dut être si douloureux pour Notre-Seigneur Jésus-Christ après les tortures qu'il avait déjà endurées depuis la veille au soir. Un centurion à cheval, qui avait la haute direction du supplice (Tacite le nomme « Exactor mortis » ; sénèque : « Centurio supplicio praepositus » ; cf. J.P. Lange, Comm. In h. l.) ouvre la marche. Un héraut vient ensuite, proclamant le crime du condamné. Derrière lui se traîne péniblement le divin cruciarius (c'était le nom classique des crucifiés), chargé du lourd instrument de son supplice : il est entouré des soldats qui doivent l'attacher à la croix, puis le garder jusqu'à sa mort. Les deux voleurs qu'on a résolu d'exécuter en même temps que lui le suivent, portant également leurs croix et accompagnés de leurs bourreaux. De chaque côté et en arrière surtout, se presse une foule bruyante qui prodigue à Jésus les humiliations et les injures.