Matthieu 27, 33
Arrivés en un lieu dit Golgotha, c’est-à-dire : Lieu-du-Crâne (ou Calvaire),
Arrivés en un lieu dit Golgotha, c’est-à-dire : Lieu-du-Crâne (ou Calvaire),
2845. Ensuite, l’endroit est présenté : ILS ARRIVÈRENT À UN ENDROIT APPELÉ GOLGOTHA, LE LIEU DIT DU CALVAIRE. On parle de calvitie à propos des hommes chauves, comme on le voit clairement dans les cimetières. En grec, on dit donc cranios. Certains disent qu’Adam a été enterré en cet endroit. Jérôme repousse cela, car il a été enterré à Hébron, comme on le lit en Jos 14. Et pourquoi [le Christ] a-t-il subi là sa passion ? Il faut noter qu’en toute ville, il y a un endroit où l’on a l’habitude de supplicier les condamnés. C’était donc là l’endroit des condamnés.
Au
lieu appelé Golgotha. La vraie prononciation de ce mot dans la langue araméenne était Goulgoltha ; en
hébreu pur, on eût dit Goulgoleth. Son étymologie est Galal, rouler ; sa signification est assez bien indiquée
dans la traduction que donnent S. Matthieu, S. Marc et S. Jean : le lieu du crâne. Mais S. Luc est plus exact
quand il traduit simplement par le crâne. - Quelle était l'origine de cette singulière dénomination ? Plusieurs
exégètes, parmi lesquels S. Jérôme, le Vénérable Bède, Rosenmüller, Baumgarten-Crusius, Berlepsch, etc.,
ont pensé qu'elle avait été donnée au terrain sur lequel fut crucifié Notre-Seigneur, parce que c'était le lieu
ordinaire des exécutions capitales à Jérusalem. On leur objecte à juste titre : 1° que les anciens n'avaient pas
comme nous des emplacements fixes pour y exécuter les criminels ; ils choisissaient tantôt un local, tantôt un
autre, selon les circonstances ; 2° que, si leur sentiment était fondé, les évangélistes auraient employé le
pluriel, et non : le lieu du crâne au singulier. S. Cyrille de Jérusalem proposait déjà une autre opinion
beaucoup plus naturelle, qui est adoptée aujourd'hui par la plupart des commentateurs. Le nom de Golgotha,
ou de Calvaire, comme nous disons d'après la Vulgate, viendrait simplement de la forme que présentait
anciennement le rocher qui se dressait au lieu témoin de la mort du Sauveur ; cf. J. Langen, die letzten
Lebenstage Jesu, p. 369 et ss. Il exista autrefois un troisième sentiment, signalé par plusieurs Pères, cf. Orig.
in Matth. h. l. ; S. Athan. in Luc. 22, 33 ; S. Ambroise in Luc. 10, etc., d'après lequel le Golgotha aurait été
ainsi nommé parce qu'Adam y avait reçu primitivement la sépulture. « J'ai eu connaissance d'une ancienne
tradition selon laquelle Christ a été crucifié à l'endroit où le corps du premier homme, Adam, a été enseveli ;
ainsi, comme chaque homme meurt en Adam, chacun recevra la vie dans le Christ », Origène. Mais S.
Jérôme n'hésitait pas à traiter cette tradition de légende : « elle chatouille les oreilles du peuple, et cependant
elle n'est pas vraie ». C'est de là du moins que vient l'antique usage de placer au-dessous du crucifix deux
ossements croisés et surmontés d'une tête de mort. - Le Golgotha était situé en dehors de Jérusalem, cf. v.
32 ; 28, 11 ; Hebr. 13, 12, quoique près des murs de la ville, cf. Joan. 19, 20. Si l'on vénère actuellement dans
l'enceinte même de la capitale juive le double emplacement de la mort et de la sépulture de Jésus, cela tient à
une troisième série de fortifications et de remparts, construite peu d'années après la Passion par Hérode
Agrippa, et englobant le Calvaire avec toute la partie N-O de Jérusalem, cf. Jos. Bell. Jud. 5, 4, 2. Voir R.
Riess, Bibel-Atlas, pl. 6 et comparer les plans de Jérusalem ancienne et de Jérusalem moderne. - Il s'est fait
de nos jours un grand bruit touchant l'authenticité du Golgotha traditionnel, qui a été vivement contestée au
nom même de la topographie. Le théologien américain Robinson, Palaestina, Halle 1841, t. 2, p. 268 et ss. et
Neue Untersuchungen über die Topogr. Jerusalems, Halle 1847, le médecin allemand Titus Tobler, Golgotha,
seine Kirchen u. Kloester, S. Gall. 1851, l'anglais Fergusson, An Essay on the ancient. Topogr. of Jerusal., se
sont montrés des plus ardents à l'attaque. Mais on leur a répondu avec un entrain égal au leur, et par des
preuves péremptoires. Il demeure bien démontré que la tradition relative à l'emplacement du Calvaire est
légitime et inébranlable. Il n'entre pas dans notre plan de retracer les détails de cette grave discussion. On en
trouvera un excellent résumé dans la dissertation qui termine l'ouvrage de M. J. Langen sur la Passion de
Notre-Seigneur (die letzten Lebenstage Jesu, p. 363-421). Voir aussi Schultz, Jerusalem, Berlin 1845 ; G.
Williams, The holy City, Londres 1845 ; Krafft, die Topogr. Jerusalems, Bonn 1846 ; Tischendorf, Reise in
den Orient, Leipzig 1846 ; Sepp, Jerusalem u. das h. Land, Schaffouse 1862, t. 1 p. 174 et ss. On ne
remarquera pas sans plaisir que plusieurs de ces défenseurs du Golgotha et du S. Sépulcre sont de doctes
protestants.
Golgotha. Le Golgotha est actuellement enclavé dans l’église du Saint-Sépulcre, dans la partie sud-est de la Basilique. Il s’élève à la hauteur de 4 mètres 70 centimètres au-dessus du sol. Du temps de Notre-Seigneur, le Calvaire était en dehors de Jérusalem, à l’ouest ; aujourd’hui il est dans l’enceinte même de la ville.