Matthieu 27, 37
Au-dessus de sa tête ils placèrent une inscription indiquant le motif de sa condamnation : « Celui-ci est Jésus, le roi des Juifs. »
Au-dessus de sa tête ils placèrent une inscription indiquant le motif de sa condamnation : « Celui-ci est Jésus, le roi des Juifs. »
2853. Puis vient ensuite l’inscription : ILS PLACÈRENT AU-DESSUS DE SA TÊTE LE MOTIF DE SA CONDAMNATION AINSI LIBELLÉ, etc. Et il faut remarquer que ce qu’ils avaient fait sur ordre pour sa honte a tourné à son honneur. Ainsi, ILS PLACÈRENT AU-DESSUS DE SA TÊTE LE MOTIF DE SA CONDAMNATION, c’est-à-dire la raison pour laquelle il subissait la passion. On trouve écrit en Ap 19, 16 : Roi des rois et Seigneur des seigneurs. Ce que [le gouverneur] dit : ROI DES JUIFS, est en rapport avec l’honneur [du Christ], car il allait devenir le roi de toutes les nations. Ps 2, 6: Car moi, j’ai été établi par lui roi sur Sion, sa sainte montagne.
Ils mirent. Plusieurs exégètes croient devoir donner au
parfait le sens du plus-que-parfait, parce qu'ils supposent à bon droit que la tablette avait été attachée à la
croix avant le tirage au sort des vêtements de Jésus. D'autres, pour le même motif, vont jusqu'à dire qu'il y
aurait eu dans ce passage, par la maladresse des copistes, une transposition des versets : l'ordre primitif eût
été, vv. 33, 34, 37, 38, 35, 36, 39. Enfin, M. Fouard, La Passion de Notre-Seigneur Jésus-Christ, p. 122,
conjecture que, dans la précipitation avec laquelle Jésus fut condamné et traîné au supplice, on aurait oublié
d'abord l'inscription : Pilate se serait souvenu plus tard seulement de cette formalité légale, et le titre ne serait
parvenu sur le Calvaire qu'après la fin du crucifiement. Les deux dernières hypothèses nous paraissent peu
vraisemblables ; la première est plus naturelle, mais elle n'est nullement nécessaire, car l'on peut très bien
traduire par le parfait : quand l'opération du crucifiement fut achevée, les soldats placèrent l'inscription sur la
croix, au-dessus de la tête du crucifié. C'était une petite planche, habituellement blanchie au gypse, et
nommée dans le langage juridique « titulus » ou « elogium » par les Latins, cf. Luc. 23, 38. L'indication du
crime du supplicié y était écrite en abrégé. Elle était souvent portée en avant du condamné ou suspendue à
son cou tandis qu'on le conduisait du prétoire au lieu de l'exécution. Elle était écrite le plus souvent en noir,
parfois en caractères rouges. Nous savons, cf. Luc 23, 38, que l'inscription de Jésus-Christ était écrite en trois
langues, en grec, latin et hébreux, pour que tout le monde pût la comprendre. Elle varie dans les quatre
Évangiles, bien qu'elle soit partout la même quant à la substance. D'après S. Matthieu, elle exprimait : 1° le
nom du coupable (celui-ci est Jésus), 2° la nature de sa faute (le roi des Juifs). Roi des Juifs, c'est-à-dire, qui
se dit roi des Juifs ; c'était un crime de lèse-majesté romaine.
Celui-ci est Jésus, roi des Juifs. « Un écriteau destiné à faire connaître les motifs de la condamnation [était] porté en avant du condamné, ou attaché à son cou ; il était parfois remplacé par une proclamation du crieur public, annonçant le nom du criminel et l’arrêt de la justice. Il était préparé quand Notre-Seigneur sortit du prétoire, afin de le précéder dans le long parcours de la voie douloureuse. Le titre ne tenait pas encore à la croix, à laquelle il ne fut attaché avec des clous que sur le Calvaire. » Les trois premiers évangélistes n’ont pas rapporté l’inscription ; ils n’en ont donné que le sens. Saint Jean est le seul qui l’ait littéralement reproduite, en nous apprenant qu’elle portait ces mots : Jésus de Nazareth, roi des Juifs, écrits en trois langues, en hébreu ou araméen, en grec et en latin. L’église de Sainte-Croix de Jérusalem, à Rome, possède un fragment considérable du titre de la croix. « C’est une petite planche [de chêne ou bien de sycomore ou de peuplier], de 235 millimètres de largeur sur 130 millimètres de hauteur, sillonnée de trous de vers. On y voit très distinctement deux restes d’inscription grecque et romaine, et dans le haut, l’extrémité de quelques lignes courbes qui paraissent être ceux d’une troisième inscription [en lettres hébraïques]. La seconde inscription porte : Nazarenous (en caractères grecs) et la troisième NAZARENUS RE. Les lettres sont légèrement en creux, comme si elles avaient été tracées avec cet outil particulier dont les charpentiers se servent de nos jours pour marquer le bois, ou simplement avec une petite gouge. Elles ont de 28 millimètres à 30 millimètres. Peintes en rouge sur un fond blanc, elles devaient être très visibles à la hauteur où Ponce Pilate les fit placer. Les mots sont écrits [au rebours] de droite à gauche, en suivant l’ordre du titre hébreu, et les lettres sont renversées, comme si on les voyait dans une glace. » (ROHAULT DE FLEURY.) Le titre de la croix, dans son intégrité, devait avoir approximativement 65 centimètres sur 20.