Matthieu 27, 40

ils disaient : « Toi qui détruis le Sanctuaire et le rebâtis en trois jours, sauve-toi toi-même, si tu es Fils de Dieu, et descends de la croix ! »

ils disaient : « Toi qui détruis le Sanctuaire et le rebâtis en trois jours, sauve-toi toi-même, si tu es Fils de Dieu, et descends de la croix ! »
Saint Thomas d'Aquin
2856. Ils rient de lui de trois manières : premièrement, en paroles ; deuxièmement, par les actes qu’ils ont posés ; troisièmement, par la dignité qu’ils se sont appropriée.

À propos du premier point, ils disent : ALORS, TOI QUI DÉTRUIS LE TEMPLE DE DIEU, etc. ALORS est [ici] une interjection de dérision. Cela avait déjà été révélé, et ils ne voulaient pas [le] croire. C’est d’eux que Jr 8, 5 dit : Ils ont accepté un mensonge, et ils n’ont pas voulu revenir. Comme s’ils disaient : «Si tu veux rebâtir le temple, rebâtis-toi !» Mais [le Christ] ne pouvait [le] rebâtir s’il n’était pas d’abord détruit. Il voulut donc d’abord qu’il soit détruit, car c’est de son corps qu’il avait dit cela.

Ensuite, [ils rient de lui] par leurs actes : SAUVE-TOI-MÊME !, comme s’ils disaient : «Tu as sauvé les autres, sauve-toi toi-même ! Mais tu n’en as pas vraiment sauvé d’autres. Tu ne peux donc pas te sauver toi-même !»

2857. [Ils rient aussi de lui] pour ce qui est de sa dignité : «SI TU ES LE FILS DE DIEU, DESCENDS MAINTENANT DE LA CROIX !» Cette [proposition] conditionnelle n’est pas bonne, car, s’il est le Fils de Dieu, il doit plutôt obéir au Père. Car il s’est fait obéissant jusqu’à la mort, Ph 2, 8. Ils auraient donc plutôt dû dire : «Si tu es le Fils de Dieu, monte et ne descends pas !» Jn 3, 13 : Personne ne monte au ciel que celui qui est descendu du ciel, le Fils de l’homme qui est au ciel. Ils emploient la même expression que le Diable a utilisée lorsqu’il le tentait, plus haut, 4, 6 : Si tu es le Fils de Dieu, jette-toi en bas ! En effet, il n’appartient pas au Fils de Dieu de descendre. Ils parlaient donc sous l’incitation du Diable, et ils voulaient empêcher sa passion.
Louis-Claude Fillion
L'Évangéliste a conservé quelques-uns des sarcasmes de la foule. - Allons. C'est une interjection qui dénote évidemment la dérision et le reproche dans la circonstance présente, bien qu'elle exprimât parfois l'admiration ; Cf. Dio Cassius, 63, 20. Elle manque dans la plupart des manuscrits grecs. - Toi qui détruis le temple de Dieu. Cette injure mordante se rattache à l'assertion de Jésus citée par Saint Jean, 2, 19, et récemment rappelée à la mémoire du peuple par la déposition des faux témoins, Matth. 26, 61. - Sauve-toi toi-même. Si tu es assez puissant pour détruire les gigantesques constructions du Temple et pour le relever en trois jours, il doit t'être bien facile de te délivrer toi-même ! Les insulteurs ne se doutent guère que, dans trois jours, Jésus aura réédifié le temple auguste de sa sainte humanité qu'ils viennent de détruire si cruellement. - Si tu es le Fils de Dieu. Le Christ devant être doué du pouvoir d'opérer toute sorte de prodiges, Jésus, qui prétendait à ce titre, devait pouvoir aisément descendre de la croix, malgré les clous qui l'y retenaient attaché.