Matthieu 27, 47

L’ayant entendu, quelques-uns de ceux qui étaient là disaient : « Le voilà qui appelle le prophète Élie ! »

L’ayant entendu, quelques-uns de ceux qui étaient là disaient : « Le voilà qui appelle le prophète Élie ! »
Saint Thomas d'Aquin
2872. Puis vient ensuite l’effet : CERTAINS DE CEUX QUI SE TENAIENT LÀ, etc. Premièrement, l’effet général est présenté ; deuxièmement, l’effet sur l’un d’entre eux, en cet endroit : ET AUSSITÔT L’UN D’EUX COURUT, etc. [27, 48].

[Matthieu] dit donc : CERTAINS DE CEUX QUI SE TENAIENT LÀ DISAIENT EN L’ENTENDANT : «IL APPELLE ÉLIE !» Qui étaient-ils ? Jérôme croit que c’étaient les soldats, qui ne connaissaient pas l’hébreu et croyaient à cause de cela qu’il appelait Élie, car Élie était très célèbre puisqu’il avait été enlevé au ciel, comme on le lit en 4 R [2 R] 2, 11. Ou bien, on peut dire que ce sont les Juifs, et qu’ils veulent par là montrer que le Christ est un homme, et non Dieu, qui demande l’aide d’un autre.
Louis-Claude Fillion
On a parfois affirmé (S. Jérôme, Euthymius, etc.) que ces hommes étaient des soldats romains qui, ne comprenant que le premier mot du cri de Jésus, « Eli, Eli », auraient supposé par une singulière méprise que le divin Crucifié appelait le prophète Élie. Mais comment les bourreaux de Rome auraient-ils connu Élie ? La réflexion étrange il appelle Élie avait donc des Juifs pour auteurs. Dans quel sens fut-elle faite ? Était-ce un travestissement impie et brutal du texte cité par Jésus, de telle sorte que « le plus terrible cri d'angoisse qui ait jamais retenti sur la terre, la parole la plus sacrée de lamentation, auraient été dérisoirement transformés par un esprit plein de malice » ? Stier, l. c. Beaucoup d'interprètes le pensent. M. Schegg, et après lui le Dr Langen, font judicieusement observer que les Juifs respectaient trop le nom divin pour se permettre à son sujet une aussi indigne plaisanterie. Voir Olshausen, in h. l. Ils supposent donc que la parole de Jésus aura été mal entendue et qu'elle aura donné lieu à un quiproquo involontaire, quoique il ne soit pas dénué complètement d'une certaine malice, cf. v. 49. - « Il » est, dans le texte latin (iste), une expression de dédain : Le voilà qui appelle Élie !