Matthieu 27, 54
À la vue du tremblement de terre et de ces événements, le centurion et ceux qui, avec lui, gardaient Jésus, furent saisis d’une grande crainte et dirent : « Vraiment, celui-ci était Fils de Dieu ! »
À la vue du tremblement de terre et de ces événements, le centurion et ceux qui, avec lui, gardaient Jésus, furent saisis d’une grande crainte et dirent : « Vraiment, celui-ci était Fils de Dieu ! »
2885. MAIS LE CENTURION, etc. Ici il s’agit de l’effet des miracles : premièrement, sur les païens ; deuxièmement, sur les femmes, en cet endroit : IL Y AVAIT DE NOMBREUSES FEMMES [27, 55].
À propos du premier point, [Matthieu] fait trois choses : premièrement, un examen attentif est présenté ; deuxièmement, une crainte ; troisièmement, une véritable confession de foi issue de la crainte.
2886. [Matthieu] dit donc : LE CENTURION ET CEUX QUI AVEC LUI GARDAIENT JÉSUS, EN VOYANT LE TREMBLEMENT DE TERRE ET CE QUI ARRIVAIT, FURENT SAISIS D’UNE GRANDE CRAINTE. Chez Luc, il est dit que cette frayeur venait du fait que le Christ avait expiré en criant. Ici, on dit que c’est EN VOYANT LE TREMBLEMENT DE TERRE. Augustin dit qu’il n’est pas facile d’apporter une solution, à moins qu’on ne dise : ET CE QUI ARRIVAIT. Ce [centurion] signifie le peuple païen qui, par suite d’une crainte salutaire, a confessé le Seigneur. Ainsi Os 2, 24 : Je dirai à celui qui n’était pas mon peuple : «Tu es mon peuple.» Et lui me dira : «Tu es mon Dieu.» Is 26, 18 : Devant ta face, Seigneur, nous avons conçu et engendré un esprit de salut.
2887. Puis une vraie confession est présentée, en cet endroit : VRAIMENT, CELUI-LÀ ÉTAIT LE FILS DE DIEU ! Par cela Arius est confondu, lui qui ne confesse pas que celui qui réside au ciel est vraiment le Fils de Dieu, lui que le centurion a confessé lors de sa mort. 1 Jn 5, 20 : Celui-ci est vraiment le Fils de Dieu et la vie éternelle.
À propos du premier point, [Matthieu] fait trois choses : premièrement, un examen attentif est présenté ; deuxièmement, une crainte ; troisièmement, une véritable confession de foi issue de la crainte.
2886. [Matthieu] dit donc : LE CENTURION ET CEUX QUI AVEC LUI GARDAIENT JÉSUS, EN VOYANT LE TREMBLEMENT DE TERRE ET CE QUI ARRIVAIT, FURENT SAISIS D’UNE GRANDE CRAINTE. Chez Luc, il est dit que cette frayeur venait du fait que le Christ avait expiré en criant. Ici, on dit que c’est EN VOYANT LE TREMBLEMENT DE TERRE. Augustin dit qu’il n’est pas facile d’apporter une solution, à moins qu’on ne dise : ET CE QUI ARRIVAIT. Ce [centurion] signifie le peuple païen qui, par suite d’une crainte salutaire, a confessé le Seigneur. Ainsi Os 2, 24 : Je dirai à celui qui n’était pas mon peuple : «Tu es mon peuple.» Et lui me dira : «Tu es mon Dieu.» Is 26, 18 : Devant ta face, Seigneur, nous avons conçu et engendré un esprit de salut.
2887. Puis une vraie confession est présentée, en cet endroit : VRAIMENT, CELUI-LÀ ÉTAIT LE FILS DE DIEU ! Par cela Arius est confondu, lui qui ne confesse pas que celui qui réside au ciel est vraiment le Fils de Dieu, lui que le centurion a confessé lors de sa mort. 1 Jn 5, 20 : Celui-ci est vraiment le Fils de Dieu et la vie éternelle.
S. Matthieu fait part maintenant à ses lecteurs de l'impression produite
par les prodiges qu'il vient de décrire, sur les soldats romains qui avaient assisté à la mort de Jésus, et d'une
grave réflexion qu'ils leur inspirèrent. Il nomme d'abord le centurion, c'est-à-dire l'officier sous les ordres
duquel le crucifiement avait eu lieu. Les mots suivants, ceux qui étaient avec lui, désignent les simples
soldats qui avaient rempli le rôle de bourreaux, et qui montaient actuellement la garde autour du corps de
Jésus. Ces hommes rudes et grossiers, à la vue du tremblement de terre et des autres phénomènes
extraordinaires qui l'accompagnaient (les ténèbres, le cri surnaturel du Sauveur mourant, la rupture des
rochers), ne purent réprimer un vif sentiment de crainte. Convaincus d'une certaine manière de la divinité de
leur victime, ils redoutent sa vengeance, puisque ce sont eux-mêmes qui l'ont mise à mort. - Le Fils de Dieu.
Dans quel sens affirment-ils que Jésus est le fils de Dieu ? Il est bien difficile de le déterminer, comme on le
voit par le grand désaccord qui règne sur ce point entre les interprètes. S. Luc, 23, 47, place sur les lèvres du
centurion une expression beaucoup plus vague : « Certainement, cet homme était juste », et il est possible
que la qualification de Fils de Dieu équivalût simplement pour ces païens à celle d'ami de Dieu. Peut-être
aussi faisaient-ils alors dans le sens strict un véritable acte de foi en la nature divine de Jésus-Christ. Ils
avaient entendu dire, soit chez Pilate, cf. Joan. 19, 7, soit récemment au pied de la croix, Matth. 27, 40, que
Jésus prétendait avoir droit au titre de Fils de Dieu : de tous les prodiges qui s'étaient passés au moment de sa
mort, ils concluent qu'il était vraiment Dieu ainsi qu'il l'avait affirmé. « Au milieu de ce scandale de la
passion, le centurion confesse que Jésus est Fils de Dieu, tandis qu'au sein de l'Église, Arius le proclame une
simple créature », S. Jérôme in h.l. « C’est donc avec raison que le centurion est la figure de la foi de
l’Église, lui qui, aussitôt que le voile qui couvrait les mystères célestes est déchiré par la mort du Seigneur, le
proclame un homme vraiment juste et le vrai Fils de Dieu, alors que la synagogue garde le silence », Rhaban
Maur, ap. Thom. Aq. Cat in h.l.
Le centurion et ceux qui étaient avec lui pour garder Jésus. « Les corps étaient gardés. Pétrone, dans une satire, dit que les soldats veillaient pour qu’on ne les dérobât pas pour les ensevelir. Il ajoute que les parents d’un crucifié profitèrent d’une nuit où les soldats étaient absents et enlevèrent le corps de la croix. » (ROHAULT DE FLEURY.)
Fils de Dieu, dans l’Ancien Testament, est un titre donné aux anges (cf. Dt 32, 8 ; Jb 1, 6), au peuple de l’Élection (cf. Ex 4, 22 ; Os 11, 1 ; Jr 3, 19 ; Si 36, 11 ; Sg 18, 13), aux enfants d’Israël (cf. Dt 14, 1 ; Os 2, 1) et à leurs rois (cf. 2 S 7, 14 ; Ps 82, 6). Il signifie alors une filiation adoptive qui établit entre Dieu et sa créature des relations d’une intimité particulière. Quand le Roi-Messie promis est dit " fils de Dieu " (cf. 1 Ch 17, 13 ; Ps 2, 7), cela n’implique pas nécessairement, selon le sens littéral de ces textes, qu’il soit plus qu’humain. Ceux qui ont désigné ainsi Jésus en tant que Messie d’Israël (cf. Mt 27, 54) n’ont peut-être pas voulu dire davantage (cf. Lc 23, 47).