Matthieu 27, 55

Il y avait là de nombreuses femmes qui observaient de loin. Elles avaient suivi Jésus depuis la Galilée pour le servir.

Il y avait là de nombreuses femmes qui observaient de loin. Elles avaient suivi Jésus depuis la Galilée pour le servir.
Saint Thomas d'Aquin
2888. Vient ensuite la dévotion des femmes : IL Y AVAIT LÀ DE NOMBREUSES FEMMES, etc. Elles sont d’abord décrites par référence au passé, puis, au présent.

À ce propos, il faut considérer qu’alors que les gens se retiraient, les femmes restèrent, si bien que s’accomplit ce qui est dit, Is 1, 2 : Il n’est pas resté un homme avec moi. Mais il fait remarquer qu’il est dit qu’elles restèrent loin. Jn 19, 25 dit qu’elles se tenaient près de la croix, etc. Augustin dit qu’il se peut qu’il y ait eu d’autres femmes qui se tenaient près et d’autres, loin, si ce n’était qu’il est dit aux deux endroits que Marie Madeleine en faisait partie. Il faut donc dire autre chose : de même qu’on parle de peu et de beaucoup de manière relative, de même [en est-il] pour ce qui est proche et éloigné, et de même qu’on peut parler de peu et de beaucoup par rapport à des choses diverses, de même [en est-il pour] ce qui est proche et éloigné. Il faut donc considérer que le centurion et les païens étaient proches de la croix, mais que les femmes venaient après eux, et les foules [étaient] beaucoup plus éloignées. Ainsi, selon qu’on les compare diversement, elles étaient [à la fois] proches et éloignées : éloignées, si on les compare au centurion et aux païens ; proches, si on les compare aux foules. Ou bien, on peut dire qu’elles se tinrent d’abord près, mais que, lorsque [Jésus] rendit l’esprit, elles se tinrent éloignées.

2889. Notez aussi que [Matthieu] dit qu’ELLES L’AVAIENT SUIVI DEPUIS LA GALILÉE EN LE SERVANT. En effet, lui, que les anges servaient, a permis que des femmes le servent. En cela, il a donné un enseignement aux apôtres qui viendraient après lui, qu’ils devaient recevoir des biens temporels de ceux à qui ils administraient des biens spirituels. Telle était anciennement la coutume que les docteurs reçoivent le nécessaire des gens bons à qui ils enseignaient. Mais Paul, parce qu’il prêchait aux païens, chez qui on ne trouvait pas cette coutume, afin de ne pas paraître prêcher pour de l’argent, ne voulut pas recevoir [de biens temporels].
Louis-Claude Fillion
A côté de ces païens qui révèrent Jésus, nous trouvons un autre groupe ami et fidèle. Il est composé d'un nombre assez considérable de pieuses Juives, qui s'étaient attachées à lui depuis longtemps par la foi de l'esprit et par le dévouement du cœur. Tandis que les Apôtres ont lâchement pris la fuite, elles ont eu le courage de suivre Jésus jusqu'au Calvaire. Leur présence a consolé ses derniers instants. Même après sa mort, elles demeurent au poste que leur sainte affection leur avait fixé : elles ne s'éloigneront que lorsqu'on aura rendu les derniers devoirs à ses restes sacrés. - À quelque distance. Par convenance, pour ne pas se trouver mêlées à la foule brutale qui entourait la croix. Cependant, plusieurs d'entre elles n'avaient pas craint de s'avancer jusqu'auprès du Sauveur mourant ; cf. Joan. 19, 25. - Qui avaient suivi… Ces saintes femmes suivaient habituellement le Sauveur dans ses voyages ; cf. Luc. 8, 1- 3. Elles étaient venues avec lui de Galilée à Jérusalem à l'occasion de la Pâque actuelle. - Pour le servir. « Servir » ne désigne pas seulement les services en général que l'on peut rendre au prochain. Il signifie parfois d'une manière spéciale, et c'est ici le cas, fournir le nécessaire. Cf. Matth. 4, 11 ; 25, 44 ; Marc. 1, 13 ; 15, 41 ; Luc. 8, 3 ; 1 Petr. 4, 10-11, etc. Voir aussi Bretschneider, Lex. Man. t. 1, p. 226. L'évangéliste veut donc dire que les amies de Jésus subvenaient à ses besoins temporels, et à ceux de ses disciples.