Matthieu 27, 57

Comme il se faisait tard, arriva un homme riche, originaire d’Arimathie, qui s’appelait Joseph, et qui était devenu, lui aussi, disciple de Jésus.

Comme il se faisait tard, arriva un homme riche, originaire d’Arimathie, qui s’appelait Joseph, et qui était devenu, lui aussi, disciple de Jésus.
Saint Thomas d'Aquin
2892. LE SOIR VENU, etc. Dans cette section, il est d’abord question de la sépulture ; deuxièmement, de la vénération ; troisièmement, de la garde. Le second point [se trouve] en cet endroit : PRENANT LE CORPS, IL L’ENVELOPPA DANS UN LINCEUL PROPRE [27, 59] ; le troisième point, en cet endroit : LE LENDEMAIN, etc. [27, 62].

À propos du premier point, la condition de celui qui fit la sépulture est présentée ; deuxièmement, sa demande.

2893. Quatre traits sont présentés : LE SOIR VENU (car il fallait que [le corps] soit enlevé pour ne pas rester [sur la croix] le jour du sabbat), SE PRÉSENTA UN HOMME RICHE D’ARIMATHIE. Il est décrit par sa richesse, car il était riche. Si 31, 8 : Bienheureux le riche qui s’est trouvé sans tache, qui n’a pas couru après l’or et qui n’a pas mis son espérance dans des réserves d’argent ! Mais pourquoi [Matthieu] dit-il qu’il était RICHE ? Il faut dire qu’il ne le dit pas pour en faire l’éloge et par vantardise, mais parce qu’il pouvait ainsi obtenir de Pilate ce qu’un pauvre n’aurait pas pu [obtenir]. Il est aussi décrit par son lieu de naissance, car il était D’ARIMATHIE, qui est la même chose que Ramatha, qui était la ville de Samuel. Celle-ci indique ce qui est élevé, et [cet homme] était élevé. [Il est aussi décrit] par son nom, JOSEPH, qui signifie «celui qui grandit». [Il est encore décrit] par sa religion : IL ÉTAIT LUI AUSSI UN DISCIPLE DE JÉSUS, car il n’avait pas abandonné la foi. Jn 13, 31 : Si vous demeurez dans ma parole, vous serez vraiment mes disciples.
Louis-Claude Fillion
Les Grecs appelaient « soir », tantôt la partie de la journée comprise entre trois et six heures, c'est-à-dire ce que nous nommons après-midi, cf. 8, 16 ; 14, 15 et Marc. 4, 35 ; tantôt les dernières heures du jour, celles qui précèdent immédiatement la nuit ; cf. 14, 15-23. C'est du premier de ces deux soirs qu'il est question dans cet endroit, comme il ressort du récit de S. Marc, 15, 42. - Il vint. Plusieurs commentateurs ont pensé que Joseph d'Arimathie était allé au Calvaire avant de se rendre chez Pilate : c'est possible, mais le texte sacré n'en dit absolument rien. « Il vint » est en effet parallèle à « alla trouver » du verset suivant, cf. Marc. 15, 43 ; Luc. 23, 52, et ces deux verbes réunis semblent n'exprimer qu'une seule et même démarche. - Un homme riche. Cette circonstance n'était pas sans valeur. Elle donnait à Joseph une plus grande autorité pour se présenter chez Pilate et pour lui exposer sa requête. Du reste, ce pieux disciple avait une autre source de crédit et d'influence : c'était son titre de Membre du Sanhédrin. cf. Luc. 23, 50 et ss. - D'Arimathie. On n'a pas encore réussi à fixer d'une manière certaine la situation d'Arimathie. Les voyageurs et les géographes hésitent entre trois localités principales : Ramleh, Renthieh et Neby-Samouil. La première, bâtie sur une dune qui s'élève au-dessus de la riche plaine de Saron, près de la route de Jaffa à Jérusalem, à 30 km environ de cette dernière ville, a en sa faveur une tradition qui semble remonter au moins jusqu'aux croisades, et qui semble même s'appuyer sur le témoignage d'Eusèbe et de S. Jérôme, puisque ces deux anciens auteurs, l'un dans son Onomasticon, s. v. Armathem Sophim, l'autre dans l'épitaphe de sainte Paule, placent Arimathie dans le voisinage de Lydda, c'est-à-dire de la Loudd actuelle, dont Ramleh n'est distant que d'une lieue. Cf. Raumer, Palaestina, 4è édit. p. 217 et 448 ; Schegg, Gedenkbuch einer Pilgerreise, t. 1, p. 229 ; Kitto, Cyclopedia of the Bible, s. v. Arimathaea. Le village de Renthieh, situé un peu plus au nord (voir la carte de Van de Velde), est loin de réunir des chances aussi avantageuses : les auteurs qui l'identifient avec la patrie de Joseph, en particulier M. Thomson, the Land and the Book, 2è édit. p. 525, et M. Ayre, Treasury of Bible Knowledge, s. v. Arimathaea, ne peuvent guère baser leur sentiment que sur une simple probabilité. Neby-Samouil possède au contraire des titres assez sérieux. Les Arabes nomment ainsi une colline pittoresque qui se dresse au N. O. de Jérusalem et sur laquelle était autrefois bâtie, selon toute probabilité, le bourg de Ramathaïm, patrie du prophète Samuel ; cf. 1 Reg. 1, 1- 19. La ressemblance d'appellations a décidé quelques topographes et commentateurs, cf. Sepp, Jerusalem u. das h. Land, t. 2, p. 13 et ss., à chercher sur le Neby-Semouil l'emplacement de l'ancienne Arimathie. Nous doutons cependant qu'elle suffise pour contrebalancer la tradition citée plus haut et pour déposséder Ramleh. - Quoi qu'il en soit, au moment de la mort de Jésus, Joseph d'Arimathie avait sans doute quitté depuis un certain temps le lieu de sa naissance pour se fixer à Jérusalem, puisqu'il venait de se faire ériger un tombeau de famille dans la capitale ; cf. v. 60. - Nommé Joseph. S. Joseph avait été chargé par la Providence de protéger l'enfance du Sauveur ; un autre Joseph reçoit d'elle la mission de veiller à sa sépulture. Joseph était un des disciples de Jésus, de là le zèle qu'il déploie pour honorer son Maître ; mais son adhésion était demeurée secrète « par crainte des Juifs », comme nous le lirons dans le quatrième Évangile, Joan. 19, 38.
Fulcran Vigouroux
Arimathie, d’après Eusèbe, est la Ramathaïm-Sophim située dans les montagnes d’Éphraïm, non loin de Béthel. D’après saint Jérôme, c’est la Ramléh actuelle, à quelques kilomètres de Lydda.