Matthieu 27, 58

Il alla trouver Pilate pour demander le corps de Jésus. Alors Pilate ordonna qu’on le lui remette.

Il alla trouver Pilate pour demander le corps de Jésus. Alors Pilate ordonna qu’on le lui remette.
Saint Thomas d'Aquin
2894. Il est ensuite question de la demande : premièrement, la demande est présentée ; deuxièmement, l’exaucement.

IL ALLA TROUVER PILATE ET LUI RÉCLAMA LE CORPS DE JÉSUS. Il est félicité d’être allé trouver [Pilate].

Vient ensuite l’exaucement : ALORS PILATE ORDONNA QU’ON LUI REMÎT LE CORPS.
Louis-Claude Fillion
Il vint au prétoire en suppliant. Néanmoins, il y vint en homme courageux et résolu, ainsi que le fait remarquer S. Marc, 15, 43 : « Il eut l’audace d’aller chez Pilate pour demander le corps de Jésus ». - Demanda le corps. D'après la loi juive, cf. Deut. 21, 23 ; Jos. Bell. Jud. 4, 5, 2, les corps des condamnés devaient être détachés du gibet, puis enterrés avant le coucher du soleil, le jour même du supplice. Au contraire, suivant la coutume romaine, les cadavres des crucifiés demeuraient souvent des jours entiers sur la croix, abandonnés aux oiseaux de proie ou aux animaux sauvages, à moins qu'on ne les fît brûler au bout d'un certain temps. Cf. Horat. Ep. 1, 16, 48 ; Plaute, Mil. glor. 2, 4, 19. Les magistrats avaient cependant le pouvoir de les concéder aux parent ou aux amis qui les réclamaient pour leur donner une sépulture honorable. Cf. Ulpian. 43, 24, 1, de Cadav. punit. C'est ce qui explique la démarche de Joseph d'Arimathie. - Pilate ordonna. Le gouverneur commença par s'assurer que Jésus avait cessé de vivre, Marc. 15, 44-45. Sur les renseignements qu'il reçut du centurion préposé au crucifiement, il accéda sans peine à la demande de Joseph. Il se plia d'autant plus facilement à la coutume juive dans cette circonstance, qu'il n'avait condamné Jésus qu'à regret, et qu'il croyait ainsi réparer jusqu'à un certain point son acte de faiblesse.
Fulcran Vigouroux
Les lois romaines défendaient de donner la sépulture aux criminels sans la permission des juges. ― « La croix était le tombeau du supplicié. Les Juifs attachèrent quelquefois à la croix les cadavres des suppliciés, mais ils ne les y abandonnaient jamais après le coucher du soleil. Les Romains, plus cruels, y fixaient les condamnés vivants et les laissaient périr misérablement de faim, de soif et d’épuisement. Leurs corps devenaient la proie de vautours et des chiens et se détruisaient en général par la putréfaction. » (ROHAULT DE FLEURY.)