Matthieu 27, 59

Prenant le corps, Joseph l’enveloppa dans un linceul immaculé,

Prenant le corps, Joseph l’enveloppa dans un linceul immaculé,
Saint Thomas d'Aquin
2895. Suit la sépulture : JOSEPH PRIT DONC LE CORPS ET L’ENVELOPPA DANS UN LINCEUL PROPRE. Il est question du culte et de la sépulture. Du culte : ce fut un culte simple, car [il l’enveloppa] d’une simple linceul. Ainsi, selon Jérôme, un culte funéraire trop élaboré est blâmable.

Selon le mystère, trois choses sont indiquées par ce linceul. Premièrement, il est indiqué que la chair du Christ est pure. En effet, [ce linceul] était fait de lin, qui était blanchi à la suite de plusieurs passages au pressoir. De même, la chair du Christ est-elle parvenue à la pureté de la résurrection en passant par beaucoup de souffrances. Lc 24, 46 : Il fallait ainsi que le Christ souffre et ressuscite le troisième jour. Ou bien, il indique l’Église qui n’a ni tache ni ride [Ep 5, 27]. Et cela est indiqué par ce linceul qui est tissé de plusieurs fils. De même, [ce linceul] indique la conscience pure dans laquelle le Christ repose.
Louis-Claude Fillion
Le corps du Sauveur fut respectueusement descendu de la croix ; on procéda ensuite, mais à la hâte, parce que l'heure du repos sabbatal approchait, à son ensevelissement. Comme les amis de Jésus se proposaient de rendre les derniers devoirs à sa dépouille sacrée d'une manière plus solennelle dans la matinée du dimanche, cf. Marc. 16, 1 ; Luc. 24, 1, ils se bornèrent le vendredi à lui donner une sépulture rapide et provisoire. - Joseph l'enveloppa. Après l'avoir lavé et parfumé, on l'entoura de bandelettes suivant l'usage, Joan. 19, 39-40, et on l'enveloppa finalement dans un linceul de lin. - Un linceul blanc, c'est-à-dire neuf, n'ayant pas encore servi.
Fulcran Vigouroux
Joseph l’enveloppa dans un linceul blanc. « Le suaire dont se servit Joseph d’Arimathie devait envelopper décemment le corps pour le porter au tombeau, indépendamment des autres linges nécessaires à l’embaumement dont parle saint Jean, 19, 40 ; 20, 5-7. » (ROHAULT DE FLEURY.) On honore à Cadouin (Dordogne) et à Turin le saint Suaire de Notre-Seigneur. « La longueur du saint suaire [de Cadouin] est de 2 mètres 81 ; sa largeur de 1 mètre 13. La pièce d’étoffe est entière, ayant une lisière sur les deux côtés larges et une bordure coloriée sur les deux côtés longs. » (DE GOURGUES.) Quant au saint Suaire de Turin, « c’est une pièce d’étoffe de quatre mètres environ de longueur, en lin, un peu jauni par le temps et rayé comme du basin. De grandes taches, dont quelques-uns indiquent certainement la place de la tête, ne peuvent être attribuées qu’au sang divin dont ce saint Suaire fut décoré. Le temps a fait dans le tissu des trous imperceptibles dont quelques-uns ont été réparés par les princesses [de Savoie.] » (Mgr JEANCART.) Voyez les nombreux ouvrages publiés sur cette sainte et authentique relique, qui fait toujours l’objet de recherches scientifiques, et dont les mystérieuses empreintes ne sont pas explicables naturellement. C’est la plus émouvante relique du Christ crucifié et ressuscité.