Matthieu 27, 62

Le lendemain, après le jour de la Préparation, les grands prêtres et les pharisiens s’assemblèrent chez Pilate,

Le lendemain, après le jour de la Préparation, les grands prêtres et les pharisiens s’assemblèrent chez Pilate,
Saint Thomas d'Aquin
2898. LE LENDEMAIN, etc. Ici, il est question de la garde du sépulcre. [Matthieu] fait trois choses : premièrement, la demande est formulée ; deuxièmement, la permission ; troisièmement, l’exécution.

À propos du premier point, le moment est présenté, la cause, puis la demande et le danger menaçant.

2899. Le moment est présenté : LE LENDEMAIN, QUI ÉTAIT LE JOUR APRÈS LA PARASCÈVE. Parascève veut dire «préparation». Ainsi, parce que les Juifs ne faisaient rien durant le sabbat, ils faisaient la préparation le jour précédent, qu’on appelait donc «parascève». De sorte que, même si elle avait un certain caractère solennel, c’était cependant une observance moins grande que le sabbat. Ils ne préparaient donc rien le jour du sabbat conformément au commandement, Ex 16, 22, par lequel le Seigneur ordonna de cueillir le vendredi de la manne pour deux jours.

2900. ALORS LES GRANDS PRÊTRES, etc. Ils étaient donc nombreux à vouloir le persécuter, car il ne leur suffisait pas de l’avoir persécuté jusqu’à la mort, mais aussi après la mort. Ils voulaient donc empêcher la résurrection.
Louis-Claude Fillion
Le lendemain : dans la journée du samedi saint. Par Parascève, les Juifs hellénistes désignaient le jour de la Préparation, jour qui précédait le sabbat ou les fêtes solennelles. Ce nom était tiré des préparatifs spéciaux qu'il fallait faire durant les vigiles, afin de n'avoir pas à violer le repos sacré du lendemain ; cf. Jos. Ant. 16, 6, 2. Au Livre de Judith, 8, 16, on trouve l'expression équivalent de veille du sabbat. Mais pourquoi l'évangéliste s'est-il servi d'une périphrase aussi singulière, lorsqu'il pouvait dire simplement et avec beaucoup plus de clarté « sabbat » ou « jour du sabbat » ? Le sabbat ayant une importance bien supérieure à celle de sa vigile, il paraît tout d'abord surprenant qu'on l'ait désigné ici non pas d'une manière directe, mais d'après le jour précédent. Plusieurs explications ont été imaginées pour rendre raison de cette expression. Cf. von Gumpach, Üb. den altjüd. Kalender, p. 62. La plus naturelle, qui est aussi la plus communément admise, consiste à dire que le nom de Parascève entra de bonne heure dans le langage liturgique de l'Église pour désigner le jour de la mort du Sauveur. Comme, au point de vue chrétien, ce jour l'emportait sur tous les autres, on comprend aisément qu'il ait servi de centre pour leur dénomination, sans que le sabbat fit exception à cette coutume. La locution « jour après la Parascève » est donc employée dans un style tout à fait chrétien, bien qu'elle soit empruntée aux idées juives. - Les princes des prêtres et les pharisiens. Ils se présentaient chez Pilate comme délégués du Sanhédrin. Nous savons que le parti Pharisaïque était largement représenté dans le grand Conseil, et que les princes des prêtres formaient l'une des trois Chambres dont se composait le Sanhédrin. - Les Sanhédristes redoutent Jésus même après sa mort : apprenant que son corps a été laissé à la disposition de ses amis, ils veulent empêcher ceux-ci d'en abuser pour tromper le peuple. De là l'entrevue qu'ils sollicitent de Pilate. Il est difficile de déterminer au juste l'heure à laquelle ils se présentèrent au prétoire. Ce serait, suivant D. Calmet, dès l'ouverture du sabbat, par conséquent le vendredi soir après le coucher du soleil. Mais la plupart des commentateurs placent la visite des Sanhédristes soit dans la matinée, soit dans la soirée du samedi : le sens obvie des mots le jour suivant favorise ce sentiment.
Fulcran Vigouroux
Le jour d’après la préparation du sabbat ; c’est-à-dire le jour même du sabbat Les Juifs appelaient le vendredi la préparation du sabbat, parce qu’on y préparait à manger, ce qu’il n’était pas permis de faire le lendemain.