Matthieu 27, 63

en disant : « Seigneur, nous nous sommes rappelé que cet imposteur a dit, de son vivant : “Trois jours après, je ressusciterai.”

en disant : « Seigneur, nous nous sommes rappelé que cet imposteur a dit, de son vivant : “Trois jours après, je ressusciterai.”
Saint Thomas d'Aquin
2901. Mais pourquoi SE RÉUNIRENT-ILS ? La cause vient ensuite : SEIGNEUR, NOUS NOUS SOMMES SOUVENUS QUE CET IMPOSTEUR. Ils l’appellent IMPOSTEUR. Jn 7, 12 : Certains parmi eux disaient qu’il était bon, mais les autres, non, qu’il séduisait les foules. JE RESSUSCITERAI LE TROISIÈME JOUR. Ils tenaient cela de ce que [Jésus] avait dit plus haut, 12, 40 : Comme Jonas a été pendant trois jours et trois nuits dans le ventre de la baleine, de même le Fils de l’homme sera-t-il trois jours et trois nuits au cœur de la terre. La partie est prise pour le tout, comme on l’a expliqué plus haut [des trois jours et des trois nuits].
Louis-Claude Fillion
Seigneur était un titre honorifique alors fréquemment usité dans les relations sociales. - Nous nous sommes souvenus. Les délégués du Sanhédrin s'excusent en quelque sorte de venir encore troubler le procurateur pour cette affaire ; mais ils avaient oublié un point de la dernière gravité, qu'il importait de lui faire régler au plus tôt. - Cet imposteur. Expression de mépris, qui fait dire à Rosenmüller, Schol. in h.l. : « Même après sa mort, ils ne cessèrent pas de couvrir Jésus d’ignominie. Horace lui-même applique ce mot à un saltimbanque ou un marchand ambulant qui trompe les hommes avec des colifichets et des babioles ». - Lorsqu'il vivait encore. Donc il était vraiment mort : les Pharisiens en étaient certains. Nous recommandons cette parole à ceux des rationalistes modernes qui, pour expliquer la résurrection de Notre-Seigneur Jésus-Christ, ont recours à une simple syncope, dont il serait revenu au bout de quelques heures. Voir Dehaut, l'Évangile expliqué, médité, t. 4, p. 414 et suiv., 5è édit. - Après trois jours je ressusciterai. Le verbe est au présent dans le texte grec, ce qui exprime mieux la parfaite certitude avec laquelle Jésus avait tenu ce langage. « Après trois jours », c'est-à-dire le troisième jour qui suivra ma mort, comme nous l'avons démontré précédemment. Voir 12, 40 et le commentaire. Du reste cela ressort très clairement du v. 64 et d'un texte analogue de S. Luc, 23, 7. - La prophétie que mentionnent ici les Sanhédristes semble n'avoir été annoncée qu'aux Apôtres en des termes aussi formels. Cf. Marc. 8, 31. Plusieurs exégètes (Mgr Mac-Evilly, J.P. Lange, etc.) ont conjecturé que les ennemis du Sauveur l'avaient connue par une révélation du traître. Mais il est possible qu'elle se fût divulguée d'une autre manière. Du reste, plusieurs passages évangéliques déjà signalés, spécialement Joan. 2, 19 ; Matth. 12, 39, 40, suffisent pour expliquer la citation des Pharisiens.