Matthieu 27, 65
Pilate leur déclara : « Vous avez une garde. Allez, organisez la surveillance comme vous l’entendez ! »
Pilate leur déclara : « Vous avez une garde. Allez, organisez la surveillance comme vous l’entendez ! »
Cette crainte qu'on enlève le corps, cette garde du sépulcre, ce sceau qu'ils y apposent sont un té moignage de leur folie et de leur incrédulité qui les portent à sceller le sépulcre de celui à la voix duquel ils avaient un vu mort sortir plein de vie du tombeau.
Pilate ne voulut pas que le sceau fût mis sur le sépulcre par les soldats seulement, car les Juifs auraient pu dire alors que les soldats avaient laissé les disciples enlever le corps du Seigneur, et détruire ainsi la foi en sa résurrection; mais ils n'oseraient maintenant l'avancer, puisqu'ils ont eux-mêmes scellé le sépulcre.
Voyez encore comment, sans le vouloir, ils concourent à la démonstration de la vérité, car cette mesure qu'ils firent prendre devint une preuve péremptoire de la résur rection: car, puisque le tombeau fut gardé, aucune fraude n'a été possible, et s'il n'y a pas eu de fraude, il est donc certain et incontestable que le Seigneur est ressuscité. Or, voici ce que leur répond Pilate: «Pilate leur dit: Vous avez des gardes, allez, gardez-le comme vous l'entendrez».
Il ne suffisait pas aux princes des prêtres d'avoir crucifié le Dieu Sauveur; il fallait encore qu'ils gardassent son tombeau, et qu'autant qu'il était en eux ils lui fissent violence pour l'empêcher de ressusciter. «Or, le lendemain, c'est-à-dire le jour d'après la préparation du sabbat», etc.
Ce n'est pas assez pour les princes des prêtres d'avoir commis un immense forfait en mettant le Seigneur à mort, il faut encore que leur malice empoisonnée se répande sur lui après sa mort, qu'ils déchirent sa réputation, et qu'ils traitent de séducteurs celui dont ils connaissent l'innocence: Ils disent donc à Pilate: «Seigneur, nous nous sommes rappelé que cet impos teur, lorsqu'il vivait encore, a dit», etc. Ils agissent ici comme Caïphe, qui avait prophétisé précédemment, sans savoir ce qu'il disait: «Il est avantageux qu'un seul homme périsse pour tout le peuple» ( Jn 11). En effet, Jésus-Christ était un séducteur, qui ne faisait point passer de la vérité à l'erreur, mais du mensonge à la vérité, du vice à la vertu, de la mort à la vie.
Il est ressuscité trois jours après sa mort, pour mon trer le consentement que toute la Trinité avait donné à la passion du Fils de Dieu, et ces trois jours sont une figure de la Trinité qui avait créé l'homme au commencement, et qui la répare à la fin par la passion de Jésus-Christ.
Ils prétendent qu'il a dit: «Je ressusciterai après trois jours», parce qu'il avait fait au trefois cette prédiction: «De même que Jonas resta trois jours et trois nuits dans le s ein de la baleine», etc. ( Mt 12). Mais il nous faut examiner comment il a ressuscité trois jours après sa mort. Il en est quelques-uns qui ont voulu compter trois heures de nuit pour une nuit, et pour un jour l'aurore qui suivit les ténèbres; mais ils n'ont point compris la portée du langage figuré. Dans ce langage, le sixième jour où Jésus-Christ a souffert comprend la nuit précédente, vient ensuite la nuit du samedi avec le jour qui la suit, et la nuit du dimanche comprend le jour qui vient après. C'est ainsi qu'il est vrai de dire que le Sauveur est ressuscité trois jours après sa mort.
En ajoutant: «Et cette dernière erreur serait pire que la première», ils disent vrai à leur insu, car le mépris de la grâce de la pénitence fut pour les Juifs pire que l'erreur causée par leur ignorance.
Il semble leur dire: Qu'il vous suffise de m'avoir fait consentir à la mort de l'innocent; pour le reste, soyez seuls responsables de votre coupable erreur. «Ils s'en allè rent donc, et, pour s'assurer du sépulcre, ils eu scellèrent la pierre et y mirent des gardes».
Le mot parasceve veut dire préparation, et ce nom était donné au sixième jour pendant lequel on préparait tout ce qui était nécessaire pour le sabbat, comme il était recommandé pour la manne: «Le sixième jour, vous en recueillerez le double». C'est le sixième jour que l'homme a été créé, et c'est le septième que Dieu s'est reposé. Ainsi, Jésus est mort le sixième jour, et il s'est reposé le septième dans le tombeau.
Les disciples de Jésus-Christ étaient des voleurs dans un sens spirituel, parce qu'ils faisaient servir à l'usage de l'Église les écrits de l'Ancien et du Nouveau Testament, qu'ils avaient enlevés aux Juifs coupables d'ingratitude, et qu'ils leur ont enlevé le Sauveur, pendant qu'ils do rmaient du som meil de l'infidélité, pour le transmettre aux Gentils qui devaient croire en lui.
2903. Vient ensuite la permission : PILATE LEUR DIT : «VOUS AVEZ UNE GARDE», c’est-à-dire : «Placez une garde», comme s’il disait : «Il vous appartient de le garder.»
La réponse de Pilate est laconique et froide : si le gouverneur accède à cette nouvelle demande
des membres du Sanhédrin, c'est encore en les humiliant. - Vous avez des gardes. Selon la traduction du grec,
le texte se comprend comme suit. Dans le premier cas, Pilate aurait rappelé aux princes des prêtres qu'il avait
déjà mis des soldats à leur disposition soit pour protéger les abords du temple et les préserver de tout tumulte
pendant la fête, soit plus récemment encore pour crucifier Jésus. Pourquoi venaient-ils lui demander un
nouveau détachement de ses troupes ? Autre possibilité, qui serait peut être plus exacte, Pilate aurait
purement et simplement consenti à la requête de ses visiteurs importuns.
« Pilate répondit à cela : cela est permis à un soldat.
Conservez, comme vous voudrez, le corps enseveli dans la terre »
Juvenc. Evang. Hist, lib. 4
- Allez. Pilate, ne voulant pas s'occuper davantage de l'affaire qui lui était proposée, congédie sèchement les
Sanhédristes. - Comme vous l'entendez ; c'est-à-dire, aussi bien que vous le pourrez ; ou bien, à votre guise,
selon le but que vous désirez atteindre.