Matthieu 27, 7

Après avoir tenu conseil, ils achetèrent avec cette somme le champ du potier pour y enterrer les étrangers.

Après avoir tenu conseil, ils achetèrent avec cette somme le champ du potier pour y enterrer les étrangers.
Saint Thomas d'Aquin
2805. [Matthieu] raconte ensuite ce qu’on en fit. Il raconte en premier lieu le fait ; deuxièmement, ce qu’on en a fait.

Il dit : APRÈS DÉLIBÉRATION, etc. Pourquoi agirent-ils ainsi ? Il faut dire que Dieu s’est ainsi assuré que ce fait soit gardé en mémoire. Ainsi, ILS ACHETÈRENT LE CHAMP DU POTIER COMME LIEU DE SÉPULTURE POUR LES ÉTRANGERS, non pas pour ceux qui étaient leurs compatriotes, mais pour les étrangers.

Cela était approprié selon le mystère, car, par le sang du Christ, non seulement la justification était-elle accélérée, mais le repos de la mort. Ap 14, 13 : Maintenant l’Esprit dit qu’ils doivent se reposer de leurs efforts. Ou bien, il se peut que les étrangers soient ceux qui n’ont pas là leur propre demeure. Ps 119[120], 5 : Malheur à moi, car mon séjour à l’étranger a été prolongé ! Mais ceux-ci sont ensevelis avec le Christ. L’Apôtre [dit] en Rm 6, 4 : Vous êtes ensevelis avec le Christ. Ce champ est la sainte Église. Ainsi, [il est dit] plus haut, 13, 44 : Le royaume des cieux est semblable à un trésor caché dans un champ. Ce potier est le Christ. On lit ainsi en Jr 18, 6 : Comme la glaise dans la main du potier, ainsi en est-il de vous dans ma main, maison d’Israël.
Louis-Claude Fillion
Ils tiennent donc conseil pour délibérer sur l'usage qu'on devra faire de cet argent. Leur réunion n'eut probablement pas lieu ce jour même, car il leur procura d'autres occupations nombreuses ; mais le lendemain, ou peu de temps après la mort du Sauveur. Il est vraisemblable que le potier avait épuisé en grande partie l'argile contenue dans ce champ : c'est pourquoi on put acquérir à bas prix un terrain devenu à peu près inutile. Le champ payé avec les trente deniers de Judas servirait donc à la sépulture des étrangers. Les prêtres croyaient accomplir ainsi une œuvre pie, digne d'une somme qui était doublement sacrée à leurs yeux. Par le mot « étrangers » il faut entendre non pas les païens, ou du moins les païens exclusivement, mais avant tout les Juifs de la diaspora qui pouvaient mourir à Jérusalem au temps des fêtes ou à d'autres moments.
Fulcran Vigouroux
Du potier ; c’est-à-dire du potier de ce lieu.