Matthieu 28, 10
Alors Jésus leur dit : « Soyez sans crainte, allez annoncer à mes frères qu’ils doivent se rendre en Galilée : c’est là qu’ils me verront. »
Alors Jésus leur dit : « Soyez sans crainte, allez annoncer à mes frères qu’ils doivent se rendre en Galilée : c’est là qu’ils me verront. »
L'ange avait à peine cessé de parler aux saintes femmes que Jésus se pré senta devant elles, afin qu'en annonçant aux disciples, qui étaient dans l'attente, la nouvelle de la résurrection, elles pussent leur transmettre ses paroles en même temps que celles de l'ange.
Nous voyons reproduit ici, mais dans un sens contraire, la marche suivie dans le grand événement qui a été la cause de notre perte; c'est par une femme que la mort est entrée dans le monde, ce sont des femmes aussi qui, les premières, méritent de voir et d'annoncer la gloire de la résurrection, et c'est pour cela que le Seigneur ajoute: «Allez, et dites à mes frères qu'ils se rendent en Gali lée; c'est là qu'ils me verront».
Comment vous expliquerai-je les choses cachées? Comment proclamerai-je ce qui surpasse tout langage et toute intelligence? Comment ferai-je connaître le mystère de la résurrection du Seigneur? Sa croix aussi est un mystère, et sa mort pendant trois jours, et tout ce qui est arrivé à notre Sauveur est mystère. De même, en effet, qu'il est né du sein inviolé de la Vierge, de même il est ressuscité du tombeau fermé. De même que le Fils unique de Dieu est devenu premier-né en naissant d'une mère, de même il est devenu le premier-né d'entre les morts par sa résurrection. De même, assurément, que sa naissance n'a pas fait perdre à la Vierge mère sa virginité, de même sa résurrection n'a pas brisé les sceaux du sépulcre. Je ne puis donc pas définir par des mots sa naissance ni comprendre sa sortie du sépulcre.
Venez voir l'endroit où reposait le Seigneur (Mt 28,6). Venez voir l'endroit où fut rédigé l'acte garantissant votre résurrection. Venez voir l'endroit où la mort fut ensevelie. Venez voir l'endroit où un corps, grain non semé par l'homme, a produit une multitude d'épis d'immortalité. Allez annoncer à mes disciples, allez annoncer à mes frères qu'ils doivent se rendre en Galilée: c'est là qu'ils me verront (Mt 28,10). Annoncez à mes disciples les mystères que vous avez contemplés."
Voilà ce que le Seigneur a dit aux femmes. Et maintenant encore, au bord de la piscine baptismale, il se tient invisible auprès des croyants, il embrasse les nouveaux baptisés comme des amis et des frères, il remplit leurs coeurs et leurs âmes d'allégresse et de joie. Il lave leurs souillures dans les fontaines de sa grâce. Il oint du parfum de l'Esprit ceux qui ont été régénérés. Le Seigneur devient celui qui les nourrit et il devient leur nourriture. Il procure à ses serviteurs leur part de nourriture spirituelle. Il dit à tous les fidèles: "Prenez, mangez le pain du ciel, recevez la source qui jaillit de mon côté, celle où l'on puise toujours sans que jamais elle se tarisse. Vous qui avez faim, rassasiez-vous; vous qui avez soif, enivrez-vous d'un vin sobre et salutaire."
O Christ, notre Dieu, toi seul es vraiment le seul Seigneur, plein de bonté et d'amour pour les hommes. Avec ton Père exempt de toute souillure et avec l'Esprit vivifiant, à toi reviennent la gloire et la puissance, maintenant et toujours et dans les siècles des siècles.
Venez voir l'endroit où reposait le Seigneur (Mt 28,6). Venez voir l'endroit où fut rédigé l'acte garantissant votre résurrection. Venez voir l'endroit où la mort fut ensevelie. Venez voir l'endroit où un corps, grain non semé par l'homme, a produit une multitude d'épis d'immortalité. Allez annoncer à mes disciples, allez annoncer à mes frères qu'ils doivent se rendre en Galilée: c'est là qu'ils me verront (Mt 28,10). Annoncez à mes disciples les mystères que vous avez contemplés."
Voilà ce que le Seigneur a dit aux femmes. Et maintenant encore, au bord de la piscine baptismale, il se tient invisible auprès des croyants, il embrasse les nouveaux baptisés comme des amis et des frères, il remplit leurs coeurs et leurs âmes d'allégresse et de joie. Il lave leurs souillures dans les fontaines de sa grâce. Il oint du parfum de l'Esprit ceux qui ont été régénérés. Le Seigneur devient celui qui les nourrit et il devient leur nourriture. Il procure à ses serviteurs leur part de nourriture spirituelle. Il dit à tous les fidèles: "Prenez, mangez le pain du ciel, recevez la source qui jaillit de mon côté, celle où l'on puise toujours sans que jamais elle se tarisse. Vous qui avez faim, rassasiez-vous; vous qui avez soif, enivrez-vous d'un vin sobre et salutaire."
O Christ, notre Dieu, toi seul es vraiment le seul Seigneur, plein de bonté et d'amour pour les hommes. Avec ton Père exempt de toute souillure et avec l'Esprit vivifiant, à toi reviennent la gloire et la puissance, maintenant et toujours et dans les siècles des siècles.
Leur âme était partagée entre deux sentiments, la crainte et la joie, produites, l'une par la grandeur du miracle, l'autre par le désir de voir Jésus ressuscité, et ces deux sentiments réunis leur faisaient presser leur marche «Et elles coururent annoncer cette nouvelle aux disci ples». Elles allaient trouver les Apôtres, afin que la semence de la foi fût répandue par leur ministère. Un zèle aussi ardent, un empressement aussi marqué les rendait dignes que le Seigneur ressuscité vînt à leur rencontre: «En même temps, Jésus se présenta devant elles et leur dit: Je vous salue».
Les femmes sont les premières qui méritent d'entendre cette parole: «Le salut soit à vous», et nous sommes ainsi affranchis dans la personne des femmes de la malédiction en courue par Eve la première femme.
Nous pouvons remarquer, dans l'Ancien comme dans le Nouveau Testament, que toutes les fois que Dieu favorise les hommes d'une vision plus auguste, il commence par bannir la crainte, pour que les hommes puissent entendre dans le calme de leur âme les paroles qu'il veut leur adresser.
L'Évangéliste dit qu'elles sortirent du tombeau, c'est-à-dire de l'enclos en forme de jardin, qui se trouvait devant le sépulcre creusé dans le roc.
Nous concluons de la lecture comparée des Évangélistes que les anges ont adressé deux fois la parole aux saintes femmes dans leur visite au tombeau: la pre mière fois lorsqu'elles virent l'ange dont parle saint Matthieu et saint Marc, et la seconde lors qu'elles virent les deux dont par lent saint Luc et saint Jean. Le Seigneur leur parla également deux fois, d'abord lorsque Marie le prit pour le jardinier, et, une seconde fois, lorsqu'il vint à leur rencontre, dans le chemin, pour affermir leur courage et dissiper toutes leurs craintes par cette seconde manifestation.
Chaque fidèle doit être attentif à rechercher dans quel dessein mystérieux le Seigneur commande, et par l'ange et par lui-même à ses disciples, d'aller pour le voir, non pas dans l'endroit où il devait d'abord se manifester, mais dans la Ga lilée, où il a été vu plus tard. Le mot Galilée signifie à la fois transmigration et révélation; or, que nous donne à comprendre la première signification, si ce n'est que la grâce de Jésus-Christ devait passer du peuple d'Israël aux Gentils, auxquels les Apôtres n'auraient jamais confié le dépôt de la prédication évangélique, si le Seigneur lui-même ne leur avait préparé la voie dans le coeur des hommes? C'est ce que veulent dire ces paroles: «Il vous précédera en Galilée». Celles qui suivent: «C'est là que vous le verrez», signifient: C'est là que vous trouverez ses membres; c'est là que vous reconnaîtrez son corps vivant dans la personne de ceux qui vous recevront. Si l'on donne au mot Galilée le sens de révélation , ce mot signifiera qu'il faut com prendre Jésus-Christ, non plus dans la forme de serviteur, mais dans cette nature qui le rend l'égal de son Père. Cette révélation, comme une véritable Galilée, aura lieu «lorsque nous lui serons semblables, et que nous le verrons tel qu'il est». Ce sera là aussi la plus heureuse transmigration, celle de cette vie à l'éternité.
Nous voyons, dans ces femmes, une figure parfaite de l'Église, car, en s'adressant à ses disciples, Jésus-Christ leur reproche leurs doutes et les rassure contre leurs appréhensions, tandis qu'en venant au-devant de ces saintes femmes, il ne les effraye pas par le spectacle de sa puissance, mais les prévient par l'ardeur de sa charité, car c'est à lui-même qu'il souhaite le salut dans la personne de l'Église, avec laquelle il ne fait qu'un seul corps.
Mais, d'un côté, Jésus ne permet pas à Marie de le toucher, ici, au contraire, il accorde aux saintes femmes, non-seulement de le toucher, mais de tenir embrassés ses pieds: «Elles s'approchèrent, et, embrassant ses pieds, elles l'adorèrent».
Ces femmes tiennent embrassés les pieds de Jésus-Christ, parce qu'elles sont, dans l'Église, la figure de la prédication évangélique, et qu'elles ont mérité cet honneur par leur pieux empressement; et elles étreignent ainsi, par la foi, les pieds de leur Sauveur, pour obtenir l'honneur de connaître la divinité toute entière. Celle au contraire qui, sur la terre, pleure le Seigneur, et qui cherche comme mort, dans le sépulcre, celui dont elle ne sait pas qu'il règne dans les cieux avec son Père, entend de sa bouche ces paroles: «Ne me touchez pas». Il n'y a aucune difficulté que ce soit la même Marie, qui, d'un côté, élevée au sommet de la foi, touche les pieds de Jésus-Christ et l'étreint de toute la force d'un saint amour, et qui, de l'autre, abat tue sous le poids de l'infirmité de la chair et de la faiblesse naturelle à son sexe, est agitée par le doute et ne mérite point de toucher son Créateur. D'un côté, sa foi est un symbole; de l'autre, ses doutes viennent de la faiblesse de son sexe. Ici, il faut voir l'action de la grâce divine; là, l'infériorité de la nature humaine, car, lorsque nous parvenons à la co nnaissance des choses divines, nous vivons pour Dieu; mais, lorsque nous avons des goûts terrestres, notre aveugle ment vient de nous-mêmes. Ces saintes femmes embrassèrent les pieds du Seigneur, pour ap prendre ainsi que, dans un sens figuré, la tête de Jésus-Christ était l'homme, que, pour elles, elles étaient à ses pieds, et qu'elles devaient suivre et non précéder en Jésus-Christ l'homme qui leur était donné. Le Sauveur leur répète ce que l'ange leur avait dit, pour augmenter en elles la confiance que le discours de l'ange leur avait inspirée.
Il appelle ses frères ceux qu'il s'est unis par les liens du corps qu'il a pris; il appelle ses frères ceux que, dans sa bonté, il a fait ses cohéritiers, lui l'héritier de Dieu; il appelle ses frères ceux qu'il a adoptés pour les enfants de son Père.
Il nous apprend ainsi qu'il va, par sa grâce, au-devant de ceux qui commencent à marcher dans la voie des vertus, et leur donne de parvenir au salut éternel.
Nous avons dit plus haut qu'il est ressuscité sans ouvrir son tombeau, pour nous ap prendre que ce même corps, qui avait été déposé après sa mort dans un tombeau fermé, était revêtu d'immortalité, Il présente maintenant ses pieds aux pieux embrassements des saintes femmes, pour leur prouver qu'il a une véritable chair, qui peut être touchée par les hommes.
2936. Ensuite, [le Seigneur] leur confie la charge d’annoncer [sa résurrection]. Au moment où il fait cela, il inspire d’abord la crainte et, en second lieu, il confie la charge, en cet endroit : ALLEZ ANNONCER À MES FRÈRES [28, 10].
[Matthieu] dit donc : ALORS JÉSUS DIT : «NE CRAIGNEZ PAS.» Cela est arrivé de manière appropriée, car ceux qui sont assignés à la fonction de prêcher ne doivent pas craindre. Ainsi, en envoyant ses disciples, le Seigneur leur dit : NE CRAIGNEZ PAS. Il existe une double crainte : [la crainte] servile et [la crainte] initiale, et cette dernière est bonne. Ps 118[119], 120 : Perce ma chair de ta crainte. [Le Seigneur] dit donc : JE VOUS SALUE, afin d’accroître en eux la charité. Mais parce que la charité parfaite rejette la crainte, 1 Jn 4, 18, il dit donc : NE CRAIGNEZ PAS.
2937. En premier lieu, il confie la charge d’annoncer ; deuxièmement, il montre la charité parfaite qu’il a à leur endroit.
La charge d’annoncer [la résurrection] est confiée à des femmes de sorte que, comme la femme a apporté à l’homme des paroles de mort, en sens inverse, il convenait que la femme fût l’annonciatrice du salut. En premier lieu, l’annonce est abordée ; en second lieu, l’endroit de l’apparition.
2938. [Le Seigneur] dit donc : ALLEZ ANNONCER À MES FRÈRES. Et pourquoi dit-il : À MES [FRÈRES] ? Pour démonter la vérité de sa nature. En effet, comme il était sorti du tombeau et était apparu glorieux, on aurait pu croire qu’il n’avait pas pris une chair véritable. Il dit donc : À MES FRÈRES. C’était aussi en raison de la similitude de grâce, car il a voulu être notre frère en vue de notre justification. Rm 8, 29 : Afin qu’il soit le premier-né d’un grand nombre de frères. Frères, et donc cohéritiers : Héritiers de Dieu et cohéritiers du Christ. Rm 8, 17. Ainsi, une fois qu’ils ont acquis l’héritage, il les appelle frères.
2939. ILS DOIVENT SE RENDRE EN GALILÉE. Ces paroles semblent vouloir dire qu’il est d’abord apparu en Galilée. [Matthieu] ne mentionne pas les autres apparitions, mais Bède dit qu’il est apparu dix fois. [Il est apparu] cinq fois le jour même de la résurrection : en premier lieu, à Marie Madeleine, Jn 20, 14 ; en second lieu, les deux fois que Matthieu aborde ici ; en troisième lieu, il est apparu à Pierre : comment et quand, on ne le dit pas, mais le fait n’est pas passé sous silence, Lc 24, 12 ; en quatrième lieu, [il est apparu] aux deux disciples qui se rendaient à Emmaüs ; en cinquième lieu, il est apparu à tous les disciples, sauf Thomas. Après ces [apparitions], il y en eut encore cinq autres : la première après celles-là eut lieu lorsqu’il apparut le huitième jour [après la résurrection] à tous les disciples ainsi qu’à Thomas ; la seconde , lorsqu’il est apparu à l’occasion de la pêche, quand Pierre dit : Je vais pêcher, Jn 21, 3 ; une autre fois, dont il est fait mention ici ; une autre, lorsqu’il leur reproche leur manque de foi ; la dernière, au mont des Oliviers, lorsqu’il monta au ciel, Mc 16, 14. Il y eut cependant d’autres [occurrences], comme le raconte Paul en 1 Co 15, 5 8.
2940. Mais que signifie le fait que l’ange comme le Christ disent : IL VOUS PRÉCÉDERA EN GALILÉE ? Chrysostome dit qu’il dit cela parce qu’ils avaient l’habitude de vivre là. C’était aussi pour qu’ils s’y sentent en sécurité et l’attendent en sécurité. Toutefois, Augustin dit que, selon le mystère, Galilée signifie «passage». [Le Seigneur] indique donc le passage aux païens, ou [le passage] de ce monde à la gloire. L’Apôtre [dit] en 2 Co 5, 6 : Alors que nous sommes dans ce corps, nous cheminons loin du Seigneur.
[Matthieu] dit donc : ALORS JÉSUS DIT : «NE CRAIGNEZ PAS.» Cela est arrivé de manière appropriée, car ceux qui sont assignés à la fonction de prêcher ne doivent pas craindre. Ainsi, en envoyant ses disciples, le Seigneur leur dit : NE CRAIGNEZ PAS. Il existe une double crainte : [la crainte] servile et [la crainte] initiale, et cette dernière est bonne. Ps 118[119], 120 : Perce ma chair de ta crainte. [Le Seigneur] dit donc : JE VOUS SALUE, afin d’accroître en eux la charité. Mais parce que la charité parfaite rejette la crainte, 1 Jn 4, 18, il dit donc : NE CRAIGNEZ PAS.
2937. En premier lieu, il confie la charge d’annoncer ; deuxièmement, il montre la charité parfaite qu’il a à leur endroit.
La charge d’annoncer [la résurrection] est confiée à des femmes de sorte que, comme la femme a apporté à l’homme des paroles de mort, en sens inverse, il convenait que la femme fût l’annonciatrice du salut. En premier lieu, l’annonce est abordée ; en second lieu, l’endroit de l’apparition.
2938. [Le Seigneur] dit donc : ALLEZ ANNONCER À MES FRÈRES. Et pourquoi dit-il : À MES [FRÈRES] ? Pour démonter la vérité de sa nature. En effet, comme il était sorti du tombeau et était apparu glorieux, on aurait pu croire qu’il n’avait pas pris une chair véritable. Il dit donc : À MES FRÈRES. C’était aussi en raison de la similitude de grâce, car il a voulu être notre frère en vue de notre justification. Rm 8, 29 : Afin qu’il soit le premier-né d’un grand nombre de frères. Frères, et donc cohéritiers : Héritiers de Dieu et cohéritiers du Christ. Rm 8, 17. Ainsi, une fois qu’ils ont acquis l’héritage, il les appelle frères.
2939. ILS DOIVENT SE RENDRE EN GALILÉE. Ces paroles semblent vouloir dire qu’il est d’abord apparu en Galilée. [Matthieu] ne mentionne pas les autres apparitions, mais Bède dit qu’il est apparu dix fois. [Il est apparu] cinq fois le jour même de la résurrection : en premier lieu, à Marie Madeleine, Jn 20, 14 ; en second lieu, les deux fois que Matthieu aborde ici ; en troisième lieu, il est apparu à Pierre : comment et quand, on ne le dit pas, mais le fait n’est pas passé sous silence, Lc 24, 12 ; en quatrième lieu, [il est apparu] aux deux disciples qui se rendaient à Emmaüs ; en cinquième lieu, il est apparu à tous les disciples, sauf Thomas. Après ces [apparitions], il y en eut encore cinq autres : la première après celles-là eut lieu lorsqu’il apparut le huitième jour [après la résurrection] à tous les disciples ainsi qu’à Thomas ; la seconde , lorsqu’il est apparu à l’occasion de la pêche, quand Pierre dit : Je vais pêcher, Jn 21, 3 ; une autre fois, dont il est fait mention ici ; une autre, lorsqu’il leur reproche leur manque de foi ; la dernière, au mont des Oliviers, lorsqu’il monta au ciel, Mc 16, 14. Il y eut cependant d’autres [occurrences], comme le raconte Paul en 1 Co 15, 5 8.
2940. Mais que signifie le fait que l’ange comme le Christ disent : IL VOUS PRÉCÉDERA EN GALILÉE ? Chrysostome dit qu’il dit cela parce qu’ils avaient l’habitude de vivre là. C’était aussi pour qu’ils s’y sentent en sécurité et l’attendent en sécurité. Toutefois, Augustin dit que, selon le mystère, Galilée signifie «passage». [Le Seigneur] indique donc le passage aux païens, ou [le passage] de ce monde à la gloire. L’Apôtre [dit] en 2 Co 5, 6 : Alors que nous sommes dans ce corps, nous cheminons loin du Seigneur.
Ne craignez pas. Parole d'encouragement qui accompagna
plusieurs des apparitions du Christ. Cf. Luc. 24, 36. L'amour que ses disciples avaient pour lui et la joie qu'ils
éprouvaient à le voir ne les empêchaient pas de ressentir un premier mouvement d'effroi bien naturel, quand
il se montrait soudain à leur côtés. - Allez, dites… Le langage est ému et rapide. Il reproduit, dans son
ensemble, les recommandations de l'ange, v. 7 ; mais avec des variantes délicates, vraiment dignes de Jésus.
La principale consiste dans le titre de frères que le divin Maître daigne adresser à ses disciples ; cf. Joan. 20,
19. Peu d'instants avant sa mort, il les avait appelés ses amis, Joan. 15, 14-15 ; mais ce nom ne suffisait pas à
son cœur, il en fallait un autre plus doux et plus tendre encore pour exprimer toute l'affection qu'il avait pour
les siens. - De partir. L'ange avait seulement fait annoncer aux Apôtres qu'ils trouveraient Jésus en Galilée :
le Sauveur leur intime l'ordre d'aller l'y rejoindre. Rien ne pressait toutefois dans cette prescription : elle ne
devait être exécutée qu'après la fête. - C'est là qu'ils me verront. Dès le soir même du jour de la résurrection,
Jésus devait se manifester aux siens sur le chemin d'Emmaüs, Luc. 24, 13 et ss., et à Jérusalem, Joan. 20, 19
et ss. ; mais ce ne furent là que des apparitions transitoires, qui eurent lieu seulement devant un petit nombre
d'amis intimes. En Galilée, au contraire, il rassemblera autour de lui tout le troupeau dispersé de ses
disciples, afin de leur donner ses dernières instructions. Cette province fidèle, où il avait trouvé tant d'amour,
convenait beaucoup mieux que l'hostile capitale pour ces réunions sacrées, qui devaient exercer une si grande
influence sur la fondation de l'Église.
Il y a un double aspect dans le mystère Pascal : par sa mort il nous libère du péché, par sa Résurrection il nous ouvre l’accès à une nouvelle vie. Celle-ci est d’abord la justification qui nous remet dans la grâce de Dieu (cf. Rm 4, 25) " afin que, comme le Christ est ressuscité des morts, nous vivions nous aussi dans une vie nouvelle " (Rm 6, 4). Elle consiste en la victoire sur la mort du péché et dans la nouvelle participation à la grâce (cf. Ep 2, 4-5 ; 1 P 1, 3). Elle accomplit l’adoption filiale car les hommes deviennent frères du Christ, comme Jésus lui-même appelle ses disciples après sa Résurrection : " Allez annoncer à mes frères " (Mt 28, 10 ; Jn 20, 17). Frères non par nature, mais par don de la grâce, parce que cette filiation adoptive procure une participation réelle à la vie du Fils unique, qui s’est pleinement révélée dans sa Résurrection.