Matthieu 4, 8
Le diable l’emmène encore sur une très haute montagne et lui montre tous les royaumes du monde et leur gloire.
Le diable l’emmène encore sur une très haute montagne et lui montre tous les royaumes du monde et leur gloire.
426. Donc [Matthieu] dit : À NOUVEAU IL L’EMPORTA. De cette assomption on a parlé plus haut, mais SUR UNE MONTAGNE peut s’expliquer de deux façons. Raban dit que cette montagne était située dans le désert, car selon lui toutes les tentations eurent lieu dans le désert. [Cette montagne] est dite HAUTE par comparaison avec celles qui étaient alentour. Chrysostome dit qu’il l’a emmené sur la montagne la plus haute du monde, et cela paraît en accord avec le texte puisqu’il est dit TRÈS HAUTE. En cela est signifié que le diable élève toujours vers l’orgueil, de même que lui aussi est orgueilleux. Jr 13, 16 : Avant que vos pieds ne se heurtent aux montagnes ténébreuses. C’est pourquoi il est question d’une montagne. Jr 1, 15 : Voici que je convoquerai toutes les familles des royaumes du nord, dit le Seigneur.
427. ET IL LUI MONTRA TOUS LES ROYAUMES DU MONDE. Il faut savoir que le royaume du monde se comprend de deux façons. D’abord spirituellement : et c’est ainsi qu’on dit que le diable règne sur lui, Jn 12, 31 : Maintenant le prince de ce monde sera jeté dehors. Deuxièmement, on parle littéralement de royaume de ce monde, selon que l’un règne sur l’autre. Ce qui est dit ici paraît à certains [être] ce qu’on pourrait dire du royaume du diable, d’où : IL LUI MONTRA TOUS LES ROYAUMES DU MONDE, c’est-à-dire sur lesquels il régnait, ET LEUR GLOIRE, etc, parce que quand il règne parfaitement sur les hommes, il les fait aussi se glorifier, Pr 2, 14 : Ils se réjouissent quand ils ont fait le mal, et sont fiers des pires choses, Ps 51, 3 : Pourquoi te vantes-tu de ta méchanceté ? Et ici c’est l’ultime degré du péché.
428. D’autres expliquent qu’il s’agit du royaume matériel. Mais alors on se demande comment il a pu montrer tous les royaumes du monde. Rémi dit : «Miraculeusement, car il a montré tous les royaumes dans un coup d’œil, de même qu’on dit aussi du bienheureux Benoît que le monde entier lui fut montré en un seul regard.» Mais il faut savoir que ces deux explications ne paraissent pas bonnes, parce qu’il ne faudrait pas dire qu’IL L’EMPORTA SUR UNE TRÈS HAUTE MONTAGNE, car tout cela aurait pu se passer dans une vallée. C’est pourquoi Chrysostome parle autrement : IL LUI MONTRA, non qu’il lui ait montré les royaumes un par un, mais dans quelle direction était chaque royaume ; et non seulement cela, mais IL MONTRA LEUR GLOIRE, c’est-à-dire il lui exprima la gloire du royaume temporel. Os 4, 7 : Je changerai leur gloire en ignominie ; Ph 3, 19 : Ceux qui ont le goût des choses terrestres, leur gloire est dans leur honte.
427. ET IL LUI MONTRA TOUS LES ROYAUMES DU MONDE. Il faut savoir que le royaume du monde se comprend de deux façons. D’abord spirituellement : et c’est ainsi qu’on dit que le diable règne sur lui, Jn 12, 31 : Maintenant le prince de ce monde sera jeté dehors. Deuxièmement, on parle littéralement de royaume de ce monde, selon que l’un règne sur l’autre. Ce qui est dit ici paraît à certains [être] ce qu’on pourrait dire du royaume du diable, d’où : IL LUI MONTRA TOUS LES ROYAUMES DU MONDE, c’est-à-dire sur lesquels il régnait, ET LEUR GLOIRE, etc, parce que quand il règne parfaitement sur les hommes, il les fait aussi se glorifier, Pr 2, 14 : Ils se réjouissent quand ils ont fait le mal, et sont fiers des pires choses, Ps 51, 3 : Pourquoi te vantes-tu de ta méchanceté ? Et ici c’est l’ultime degré du péché.
428. D’autres expliquent qu’il s’agit du royaume matériel. Mais alors on se demande comment il a pu montrer tous les royaumes du monde. Rémi dit : «Miraculeusement, car il a montré tous les royaumes dans un coup d’œil, de même qu’on dit aussi du bienheureux Benoît que le monde entier lui fut montré en un seul regard.» Mais il faut savoir que ces deux explications ne paraissent pas bonnes, parce qu’il ne faudrait pas dire qu’IL L’EMPORTA SUR UNE TRÈS HAUTE MONTAGNE, car tout cela aurait pu se passer dans une vallée. C’est pourquoi Chrysostome parle autrement : IL LUI MONTRA, non qu’il lui ait montré les royaumes un par un, mais dans quelle direction était chaque royaume ; et non seulement cela, mais IL MONTRA LEUR GLOIRE, c’est-à-dire il lui exprima la gloire du royaume temporel. Os 4, 7 : Je changerai leur gloire en ignominie ; Ph 3, 19 : Ceux qui ont le goût des choses terrestres, leur gloire est dans leur honte.
Sur une montagne très élevée. Les efforts des commentateurs
pour déterminer cette montagne merveilleuse ont complètement échoué ; on a bien nommé le Thabor, le
Nébo, le mont de la Quarantaine, etc. ; mais on pourrait passer en revue toutes les hauteurs les plus
considérables de la Palestine et du monde entier, sans obtenir de résultat certain. « C’est en vain qu’on
cherche à le trouver quand l’histoire se tait, » dit avec raison Rosenmuller. « Toute tentative pour savoir où et
quelle était la montagne en question demeurera stérile, aucune donnée n’étant fournie par le texte », Alford,
in h. l. Il est même probable qu’elle n’appartient point à la géographie terrestre, car où trouver une montagne
du sommet de laquelle on puisse contempler tous les royaumes du globe ? Il est vrai que le verbe montra
peut signifier, si l’on veut, décrire par la parole (Kuinoel) ; ou encore, montrer la direction, etc. Il est vrai
aussi que le sens des mots tous les royaumes du monde peut être semblablement restreint, de manière à ne
représenter, comme l’ont pensé divers auteurs, que la Terre Sainte et les provinces avoisinantes, ou du moins
« une terre extrêmement étendue » toutefois, nous préférons laisser de côté ces subterfuges plus ou moins
mesquins et interpréter littéralement, suivant notre coutume, les expressions employées par l’évangéliste.
Rappelons-nous que nous sommes en présence d’un fait surnaturel et qu’une grande puissance a été laissée
par Dieu au démon : nous ne voyons pas ce qui l’aurait empêché d’en user dans la circonstance actuelle pour
essayer de séduire Jésus-Christ. S. Luc favorise ce sentiment lorsqu’il ajoute, 4, 5, que le phénomène dont
nous parlons eut lieu « en un clin d’œil » : ce fut donc quelque chose de magique, une sorte de
fantasmagorie, de mirage. Nous ne mentionnerons qu’à titre de curiosité l’opinion singulière d’après laquelle
le tentateur se serait contenté de déployer sous les yeux de Jésus une carte géographique, dont il lui aurait
expliqué les détails avec emphase. - Et leur gloire, leur gloire extérieure, perceptible au regard ; par exemple
les villes, les palais, la richesse matérielle, etc.
Sur une montagne très élevée. Il est impossible de savoir quelle est cette montagne.